Unité paysagère

Les Terrasses moyennes de la Save

Situées à l’ouest du département, frontalières avec le Tarn-et-Garonne au nord, avec le Gers au sud-ouest, les Terrasses moyennes de la Save sont au contact de deux unités paysagères relativement similaires : le Val de Save, également marqué par la vallée de la Save, et les Terrasses de la Garonne en rive gauche, continuité des terrasses alluviales du fleuve.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

Cette unité paysagère, si elle est marquée par la vallée de la Save, fait avant tout partie des terrasses de la Garonne, en l’occurrence les terrasses moyennes et hautes.

Le relief réalise une démarcation nette avec les unités paysagères frontalières : les coteaux agricoles de la Lomagne sur toute la frange ouest, la terrasse basse de la Garonne, située en contrebas du côté nord-est. Au sud, c’est d’une part la forêt de Bouconne, et d’autre part l’urbanisation de l’agglomération toulousaine qui marquent la délimitation.

Les Terrasses moyennes de la Save s’organisent autour de la vallée de la Save, creusée dans les terrasses alluviales de la Garonne en surplomb de 50 à 60m. Cette vallée fertile constitue l’axe majeur de ce territoire : à la fois support des déplacements avec la N224, de l’habitat avec une majorité de villages établis au pied des coteaux et s’étalant jusqu’à leur crête, et la rivière Save, espace de biodiversité.

C’est un territoire à forte connotation agricole, où les parcelles de tailles variables supportent principalement des cultures céréalières et oléagineuses, autant dans la vallée que sur les terrasses. Les pentes des coteaux sont quant à elles couvertes de boisements épars, vestiges de l’ancien massif forestier qui couvrait le secteur au Moyen-âge, et dont la vaste forêt de Bouconne est le témoin.

Caractérisation des paysages

  • Un relief relativement plan, formé par les terrasses moyennes et hautes de la Garonne, creusées selon un axe sud-ouest / nord-est par la vallée de la Save.
  • Un réseau hydrographique dense, marqué par la vallée de la Save et sa ripisylve clairement lisible dans la plaine agricole.
  • Une urbanisation principalement concentrée dans la vallée de la Save, du pied des coteaux jusqu’à la crête surplombant la rivière.
  • Des formes bâties intégrant de nombreux quartiers pavillonnaires déconnectés des centres-bourgs, et des centres anciens de petite taille.
  • Une agriculture omniprésente tournée principalement vers les cultures céréalières et oléagineuses.
  • Des boisements épars et un massif forestier conséquent : celui de la forêt de Bouconne.

Palette de couleurs des paysages

  • Les différentes nuances de rouge de la brique et des tuiles
  • Le beige des murs enduits à la chaux
  • Le jaune pâle des épis de blé et des bottes de paille
  • Le jaune intense des tournesols
  • Les différentes nuances de vert des cultures et des prairies
  • Le vert foncé des boisements, et notamment de la forêt de Bouconne, et des ripisylves
  • Le vert d’eau de la Save
  • Le marron des sols nus labourés
TMS-bloc diagramme
Réseau hydrographique dense
Forte présence de l’agriculture
Massif forestier de Bouconne
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Motifs paysagers – TMS
Boisements épars répartis sur les coteaux à forte pente
La Save, visible dans le lointain par sa ripisylve bien constituée
Village établi au pied des coteaux de la Save et remontant sur les pentes
Forêt de Bouconne, dominée par les chênes et le pin maritime, et constituant un vaste réservoir de biodiversité
Vallée de la Save, support des parcelles agricoles (céréales et oléagineux), quasiment exemptes de haies
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

Partie intégrante de la vallée de la Garonne, pour laquelle elle constitue les terrasses moyennes et hautes, mais également support de la vallée de la Save, cette unité paysagère se compose principalement de terrains alluvionnaires reposant sur la molasse.

Au centre, la vallée de la Save (tout comme les vallées du Marguestaud, du Merdans et de l’Arsène) est tapissée de limons argileux.

Ces vallées contiennent très peu de bâti et sont principalement occupées par des champs.

En déblayant sa vallée, la Save a étalé des alluvions le long des versants, constitués d’une épaisse couche de limons reposant sur des lits de cailloux.

Sur cette bande mince en pied de coteau, se sont notamment implantées les infrastructures de déplacement.

De part et d’autre de la vallée de la Save se trouvent les terrasses moyennes et hautes de la Garonne, constituées d’alluvions reposant sur la roche mère molassique.

En surface, une couche de limons s’est déposée, évoluant en sol de boulbènes, battant et plus ou moins hydromorphe.

Ces terrains plats sont le support de la plaine agricole et de la forêt de Bouconne.

Sur les hauts de versants accolés aux terrasses, des éboulis se sont formés, constitués de cailloutis mêlés à de l’argile sableuse. Ces espaces en pente sont fréquemment occupés par des boisements.

Sur les coteaux de la Save, la molasse est affleurante avec d’une part des dépôts de pente à la base des coteaux et sur les versants nord des vallons, et d’autre part la molasse en place sur la partie haute des versants sud et est.

Ces coteaux sont en partie urbanisés, les parcelles agricoles et les boisements occupant le reste de l’espace disponible.

La morphologie de l’unité paysagère est fortement marquée par la vallée de la Save, large de 1 à 1,5 km et encadrée par les coteaux des terrasses de la Garonne, en surplomb de 50 à 60 m, voire plus.

Cette vallée fertile est dévolue à l’activité agricole, avec une forte proportion de parcelles cultivées, et en moindre mesure de prairies de fauche.

Les terres agricoles sont également réparties sur la majeure partie des terrasses alluviales.

Les sols de boulbènes qui les composent, sont lessivés avec un horizon inférieur où s’accumulent fer et argile.

Une couche plus ou moins imperméable se forme donc en profondeur, ce qui, associé à la planéité des terrains et donc à l’absence d’écoulement naturel, provoque des phénomènes d’engorgement des sols.

La mise en culture de ces terres est pourtant ancienne, et les techniques agricoles actuelles (drainage…) ont permis d’exploiter ces sols légers, malgré tout faciles à travailler.

Les boisements résiduels issus de défrichements datant du Moyen Âge, occupent les pentes parfois assez fortes des coteaux de la Save et de ses affluents, dont la topographie s’avère moins adaptée à l’agriculture.

Ces sols souvent squelettiques en raison des phénomènes d’érosion sont de plus, peu favorables à leur mise en culture.

Le massif forestier de Bouconne, dont les plus de 2000 hectares aujourd’hui protégés faisaient autrefois partie d’un ensemble plus vaste, est établi sur la terrasse alluviale.

Caractéristique des milieux forestiers, ce sol de type podzol est acide et peu fertile.

L’habitat est quant à lui principalement réparti dans la vallée de la Save, du pied des coteaux jusqu’à la ligne de crête, en retrait du lit de la rivière.

D’autres villages, moins nombreux, se sont développés sur les terrasses, entourés de terres agricoles.

Les Terrasses moyennes de la Save résultent principalement de l’érosion créée par les nombreux cours d’eau qui sillonnent le territoire du sud-ouest au nord-est en direction de la Garonne.

Leur altitude est faible, ne dépassant pas 200 m mais leurs contours sont clairement lisibles et marqués par des boisements installés sur les coteaux des vallées, formant des rubans continus de végétation.

L’unité paysagère est structurée par la vallée de la Save, qui la traverse dans toute sa longueur et en constitue la colonne vertébrale.

Trois typologies de cours d’eau

  • La rivière en zone agricole : large (5 à 15 mètres), au débit soutenu et remarquable par sa ripisylve et par la circulation de l’eau elle-même. Elle se détecte principalement par l’épais cordon de végétation qui l’accompagne, sinuant au fond d’une large vallée. La surface de l’eau n’est visible qu’au niveau des points de traversée, malgré la largeur importante du lit.
  • Le ruisseau en zone agricole : peu large (1 à 2 mètres) mais encaissé, il se lit surtout par le cortège végétal qui l’accompagne, constitué d’arbres de haut jet et d’arbustes s’intégrant au maillage bocager.
  • Le ru : localisé en milieu agricole, il est relativement mince et souvent imperceptible avec généralement moins de 1 m de largeur. Faisant la limite entre deux parcelles, sa végétation est variable et dépend des pratiques culturales.

Il existe peu de cours d’eau en milieu urbain, ces derniers étant souvent canalisés et non apparent ou réduits à un simple fossé.

Une multitude de petites étendues d’eau (étangs, retenues collinaires, anciennes carrières) complètent la trame hydrographique.

Cette unité constitue un vaste secteur de collines dominées par une agriculture intensive (céréales, oléagineux). Les espaces dits naturels y sont rares.

Cependant, deux de ces espaces sont remarquables : la forêt de Bouconne et la rivière la Save.

La forêt de Bouconne d’environ 2 700 ha est le plus grand boisement de toute la moitié nord du département et constitue une véritable réserve de biodiversité dans le secteur.

Les espèces dominantes sont les chênes et le Pin maritime.

On trouve aussi, en mélange, le Pin sylvestre, le Charme, le Tilleul, le Châtaigner, l’Alisier torminal, le Frêne, et des espèces exotiques, plantées, comme le Sapin de Nordmann, le Chêne rouge d’Amérique.

La forêt de Bouconne offre une grande richesse floristique avec de nombreuses espèces protégées comme le Rosier de France, la Renoncule à feuilles d’ophioglosse, l’Iris à feuilles de graminée…

Pour ce qui est de la faune, plusieurs espèces patrimoniales liées aux espaces forestiers sont présentes comme l’Autour des palombes ou le Pic noir.

Un autre élément à enjeu écologique remarquable traverse cette unité paysagère : il s’agit de la Save. Ici, la ripisylve en place est relativement bien conservée et le lit mineur est constitué d’une alternance de méandres et de profonds.

Ces conditions, associées à un courant, lent et calme, sont propices à la présence du coquillage patrimonial : la Grande Mulette.

Les secteurs aux enjeux écologiques les plus notables (la Forêt de Bouconne et la Save) sont couverts par des périmètres d’inventaires tels que les ZNIEFF et l’inventaire des Zones Humides.

Cette unité paysagère ne renferme par contre aucun périmètre de protection des enjeux écologiques (site Natura 2000, Arrêté de Protection de Biotope, réserve…)

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

L’unité paysagère est essentiellement dévolue à l’agriculture.

L’agriculture

Cela s’explique par la présence de terrains alluvionnaires dont le potentiel agronomique est très intéressant, notamment dans la vallée de la Save.

Les sols de boulbène des terrasses, au caractère hydromorphe, ont pu être travaillés grâce aux techniques agricoles modernes. Les coteaux, aux pentes relativement fortes et au sol mince sont peu cultivés.

Les grandes cultures céréalières et oléagineuses sont majoritaires, les prairies et jachères viennent ensuite. Quelques parcelles de pépinière, de maraichage, d’arboriculture et de vigne complètent l’ensemble. Il existe également quelques exploitations pratiquant la polyculture-élevage.

Les parcelles sont de tailles variables, relativement grandes même s’il en existe de plus petites. Les haies sont la plupart du temps absentes, ce qui n’est pas le cas des bosquets encore nombreux.

Les ripisylves des cours d’eau forment des cordons boisés sinuant au sein des parcelles.

Le bâti agricole est peu impactant dans les perceptions, car bien inséré dans son environnement, à l’exception notoire des immenses silos à grains.

Les serres horticoles et les bâtiments d’élevage sont également perceptibles, mais leur échelle reste raisonnable et leur nombre restreint.

L’habitat

C’est l’habitat qui induit l’impact paysager le plus fort, avec un développement poussé depuis ces dernières décennies.

Les quartiers pavillonnaires fleurissent en périphérie des bourgs, à flanc de coteaux, sur les crêtes et les terrasses…constituant des quartiers déconnectés des centres anciens.

Les boisements constituent toutefois des filtres visuels efficaces.

Le tourisme

En termes de tourisme, la forêt de Bouconne est un des éléments phares de l’unité paysagère. Ce poumon vert aux portes de Toulouse constitue un site de promenade, de détente et de loisirs.

Plusieurs boucles de petites randonnées ainsi qu’une portion du GR 653 sont également balisées, pour découvrir à pied ces paysages entre plaines, boisements et coteaux. C’est donc un tourisme qui met en valeur son patrimoine naturel et architectural (châteaux, pigeonniers…).

Toutefois, si le parc d’attractions Animaparc et la base de loisirs de Bouconne induisent peu d’impacts dans les perceptions, la base de loisirs et ses routes d’accès morcèlent le massif forestier.

Les activités et commerces

L’unité paysagère ne comporte aucune zone commerciale, ce qui est assez rare pour le souligner.

L’activité commerciale est assez réduite, même dans les centre-bourgs.

Croquis US – TMS
Occupation urbaine
Quartiers pavillonnaires déconnectés des centres-bourgs
Quartiers pavillonnaires déconnectés des centres-bourgs
Infrastructure de déplacement dans la vallée
Village ancien installé au pied du coteau
Bâti agricole
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L’unité paysagère présente un bon maillage viaire, avec une répartition homogène de départementales convergeant vers les différents villages, et constituant un réseau en étoile.

La forêt de Bouconne, avec deux routes qui la traversent, est quant à elle parcourue de chemins forestiers et de la voie ferrée Toulouse-Auch.

Trois  axes principaux

  • la N224 : axe principal et d’abord implanté dans la vallée de la Save, il relie les principales villes de l’unité puis bifurque à l’est en direction de Mondonville et Toulouse.
  • la D1 : elle traverse l’unité paysagère en son centre, d’est en ouest, et se connecte à la N224 au niveau de Montaigut-sur-Save.la D24 : elle traverse les Terrasses moyennes de la Save d’est en ouest, mais dans sa partie sud. En provenance des Coteaux de la Lomagne, elle intercepte la N224 au niveau de Lévignac et se dirige vers la dernière couronne de l’agglomération.

Les alignements d’arbres sont ici limités à la D1 et à la D17 où ils mettent en évidence les infrastructures. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’ils se détachent nettement sur le fond de parcelles cultivées.

Rectilignes sur de longues portions, et implantées sur les terrains plans des terrasses alluviales, ces voies offrent des perspectives lointaines avec l’horizon en ligne de mire.

La planéité du terrain rend aussi plus perceptible les imposantes lignes à haute-tension traversant les parcelles cultivées. La centrale photovoltaïque de Grenade présente aussi un impact paysager à son échelle.

Les Terrasses moyennes de la Save regroupent de nombreux villages, à l’emprise relativement importante et pour la plupart concentrés aux abords de la vallée de la Save.

Le reste de l’unité paysagère, à savoir les terrasses alluviales de part et d’autre de la rivière, est moins habité, avec des villages plus éloignés les uns des autres et disséminés au cœur des espaces cultivés.

Au sud-est, la forêt de Bouconne constitue également un secteur dépourvu d’habitations.

L’habitat est en grande majorité groupé, sous la forme de villages établis soit :

  • En bordure de la Save, à partir du pied du coteau jusqu’à la terrasse surplombant la rivière : Lévignac, Lasserre-Pradère, Mérenvielle, Menville, Larra… Montaigut-sur-Save et Saint-Paul-sur-Save sont les plus proches du lit de la rivière, le cœur de ville dense étant situé dans la vallée même.
  • Sur les zones de plateau des terrasses alluviales : Daux, Bretx, Thil, Merville, Le Burgaud, Launac…

D’autres formes urbaines, également groupées mais plus diffuses et consommatrices d’espace se sont développées au cours des dernières décennies avec des ensembles complets de quartiers pavillonnaires déconnectés des centres-bourgs.

Si la majorité de l’habitat est groupé, il existe malgré tout une multitude de petits hameaux disséminés au sein des espaces agricoles.

Révélatrices des ressources locales, les constructions traditionnelles recourent à la brique crue ou cuite, apparente ou enduite et au galet roulé appareillé à du mortier.

La brique et le galet sont souvent associés pour créer des ornementations. A ces matériaux s’ajoutent, dans une moindre mesure, le bois des maisons à colombages que l’on peut rencontrer dans certains bourgs anciens.

La maison carrée

Bien conservée, on peut la rencontrer en façade sur rue ou de façon isolée. C’est un bâtiment de type bourgeois constitué d’un volume principal carré, parfois complété d’annexes agricoles. La façade principale, plus ou moins ornementée est percée d’ouvertures régulières soulignées d’un encadrement de briques.

La maison à pans de bois

Les maisons à ossatures en pans de bois offrent de multiples variations en milieu urbain comme en milieu rural.

Le pan de bois, souvent positionné en façade avant, peut se trouver sur les pignons. Le niveau supérieur est souvent en encorbellement, permettant de gagner de la place.

Le remplissage de l’ensemble s’effectue en torchis ou en brique enduite ou apparente.

Le bâti récent

Le bâti récent se compose principalement de pavillons individuels ou d’habitat collectif bas.

Les extensions pavillonnaires se bornent uniquement à réutiliser les teintes typiques et les tuiles canal, mais quelques maisons réintègrent des éléments de l’architecture locale, à l’image des encadrements en briques, du volume carré, des corniches, de la symétrie des ouvertures ou des profils similaires à celui des pigeonniers.

Les édifices religieux

Construites en brique et enduit, les églises des Terrasses Moyennes de la Save présentent différents types d’architectures et une diversité dans la forme des clochers.

  • Le clocher-mur à pignon : de loin le plus répandu, il se constitue d’un mur intégrant sur le même plan un clocher dont la crête se termine en triangle ;
  • Le clocher octogonal : constitué d’un empilement de volumes octogonaux, de diamètres décroissants et séparés par des corniches, il porte une flèche ;
  • Le clocher carré : il correspond à une tour de base carrée, coiffée d’une toiture à quatre pans ou parfois surmontée d’une flèche.

Les pigeonniers

Communément répandus dans les régions de Toulouse et de Montauban, les pigeonniers, et en particulier ceux de type « pied de mulet », constituent un élément de patrimoine dont la silhouette caractéristique s’affirme comme point de repère dans le paysage.

Construits à l’aide de matériaux locaux (tuiles canal, brique foraine parfois enduite), ces pigeonniers de profil parallélépipédique se composent en général d’un double-toit et d‘une contremarche pour l’envol des pigeons.

Il est aussi possible de rencontrer d’autres types de pigeonniers, à l’image du pigeonnier à arcades de Beillard.

Les protections

Les Terrasses moyennes de la Save font état de plusieurs monuments classés au titre des monuments historiques.

C’est le cas des édifices religieux tels que les églises de Daux et de Larmont, et la chapelle de Montaigut-sur-Save.

Les châteaux, nombreux sur ce territoire, bénéficient de cette protection : château de Beillard à Merville, château et parc de Larra, château de Launac, de même que la maison dite Du Barry.

Plus original, le télégraphe Chappe à Lévignac est également classé.

C’est une tour en brique de 10 m de haut, vestige de l’ancienne ligne de télégraphe Toulouse-Bordeaux.

Aucun site classé ou inscrit, périmètre UNESCO ou ZPPAUP n’est à mentionner sur le périmètre de l’unité paysagère.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.

Proche de l’Agglomération toulousaine, les lieux emblématiques du département depuis les Terrasses Moyennes de la Save font référence au centre historique de la capitale départementale : Capitole, Basilique Saint-Sernin, etc.

On évoque également au niveau du département la forêt de Bouconne et les Pyrénées.

Lieux intimes

« Launac et son cœur de village vivant, belle halle, briques toulousaines restaurées, le château ainsi que son parc préservé et sublime. » (Habitante, Launac).
« La plaine des hautes terrasses entre Bouconne, Daux, Merville, Aussonne. Les villages de Daux et de Merville sont des vigies que l’on voit de loin. » (Habitante, Daux).

Certains habitants voient d’un bon œil le développement de leur cadre de vie ces 10 dernières années, et la tendance globale semble plutôt positive.

« Les villages situés à proximité des grandes villes attirent chaque année de nouveaux habitants, ce qui permet aux communes d’enrichir leurs offres de service (commerces, écoles…) dans le centre tout en préservant les paysages ruraux (bois, zones agricoles) en périphérie. » (Habitante, Lasserre).

Sentiment de dégradation

« Légère dégradation due aux constructions de logements et donc routes et circulation augmentées » (Habitante, Thil).
« Urbanisation respectueuse de l’environnement » est le commentaire venant justifier un cadre de vie qui n’a pas bougé ces 10 dernières années (habitante, Daux).
Le cœur de village de Launac
Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

La carte d’Etat-major montre une unité paysagère alors essentiellement agricole, constituée d’une multitude de parcelles cultivées et ponctuées de petits hameaux, où se disséminent des villages ruraux, sans que l’un d’entre eux ne se distingue véritablement des autres.

La viticulture était assez présente, avec notamment des parcelles implantées sur les coteaux, tirant parti de ces espaces moins facilement cultivables. Les boisements se partageait le reste des coteaux.

Ils se sont depuis étendus, du fait d’un certain déclin de l’activité agricole.

L’unité paysagère des Terrasses Moyennes de la Save reste cependant principalement agricole, mais l’agriculture se partage désormais le territoire avec des espaces résidentiels, dont le développement s’est intensifié.

La proximité de l’agglomération toulousaine a sans aucun doute été le déclencheur de cette urbanisation, qui a colonisé les terres agricoles, à partir des axes viaires existants ou des hameaux historiques.

Les atouts

  • La présence d’un réservoir de biodiversité majeur, également lieu de détente et poumon vert à proximité de l’agglomération toulousaine : la forêt de Bouconne.
  • La proximité de l’agglomération toulousaine.
  • Un cadre paysager encore rural.

Les fragilités

  • Exposition aux risques : potentialité faible à moyenne d’éboulements ou de glissements de terrain sur certains secteurs, risque de sécheresse, présence de zones bâties en zones inondables.

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

L’analyse de l’évolution des paysages des Terrasses Moyennes de la Save révèlent d’importants changements, liés en particulier aux phénomènes d’urbanisation.

Aux portes de l’agglomération toulousaine, mais encore profondément agricole, l’unité paysagère a en effet attiré en masse de nouveaux habitants, depuis les années 1980 et aujourd’hui encore.

Les villages ruraux, jusqu’alors de taille modeste, ont vu leur emprise s’étendre très largement avec la naissance de quartiers pavillonnaires, pour beaucoup déconnectés du bourg initial.

Les formes urbaines ont ainsi évolué : de l’habitat resserré des centre-bourg implantés en plaine et des hameaux agricoles disséminés, on tend de plus en plus vers des ensembles bâtis diffus, implantés à partir des axes, parfois sur les pentes des coteaux. La forme traditionnelle du village perd sa lisibilité.

La construction de ces quartiers pavillonnaires s’est faite au détriment de terres agricoles, réduisant considérablement leur superficie. Le recul de cette activité est manifeste, et se traduit également par l’enfrichement de certaines parcelles.

L’évolution des pratiques agricoles se ressent également, tant dans la vallée, sur les coteaux, que sur les terrasses. La mosaïque de parcelles ne se lit plus ou moins bien, résultat du remembrement des années 60.

Ainsi, les évolutions des paysages des Terrasses Moyennes de la Save se traduisent principalement par :

  • La diffusion de l’habitat le long des axes et/ou sur les coteaux.
  • Une forte diminution de la surface agricole due à l’urbanisation.
  • L’enfrichement de parcelles agricoles.
  • L’augmentation de la taille des parcelles.

Dynamiques urbaines

L’explosion démographique des Terrasses Moyennes de la Save a profondément bouleversé les paysages, en transformant des villages ruraux en villes péri-urbaines.

Les communes situées dans la vallée de la Save, tirant parti de la proximité d’axes de déplacement majeurs, ou encore Merville, proche de l’agglomération toulousaine, ont capté l’essentiel des nouveaux arrivants, même si les villages des terrasses ouest ne sont pas exemptes d’extensions urbaines.

Les extensions urbaines

  • Diffusion importante de la tâche urbaine, avec la création de quartiers pavillonnaires à partir des axes viaires rayonnant depuis le centre-bourg : ensembles résidentiels qui brouillent les limites villages/campagne et sont consommateurs d’espace agricole.
  • Tendance récente au comblement des interstices pour limiter la consommation de terres agricole : entre le centre et les extensions, en deuxième ligne par rapport aux axes principaux, dents creuses.
  • Extensions urbaines récentes plus denses, au tissu plus resserré.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux

  • De pair avec les quartiers pavillonnaires, apparition de formes banalisées, au tissu diffus, loin de la trame resserrée des villages historiques.
  • Des nouvelles formes urbaines implantées sur les coteaux, en contradiction avec la trame urbaine historique, traditionnellement en pied de coteau ou sur les terrasses.
  • Banalisation des formes architecturales : répétition de constructions neuves sur un modèle identique et étranger aux caractères architecturaux traditionnels (enduits blancs, ouvertures anthracites, formes allongées…).

Dynamiques des milieux NATURELS

Les dynamiques urbaines ont engendré une plus grande consommation de terres agricoles que de milieux naturels. Ceux-ci subissent malgré tout des évolutions, mais de moins grande ampleur.

  • Perte d’habitats naturels avec la diffusion de l’habitat (très modérée)
  • Perte de biodiversité par suppression des haies (agrandissement des parcelles agricoles). Tendance aujourd’hui inversée avec un retour des haies (renaturation)
  • Développement de plantes invasives le long des routes et cours d’eau.

Dynamiques agricoles

Les sols alluvionnaires des fonds de vallée profitent à l’agriculture, tout comme les boulbènes des terrasses, et celle-ci tient encore un rôle important dans l’économie du territoire. L’augmentation des surfaces boisées, et surtout la consommation des sols par l’urbanisation résidentielle, montrent un recul de l’activité agricole à partir des années 80.

Regroupement parcellaire

  • Agrandissement des parcelles pour améliorer le rendement et la productivité, notamment dans les vallées.

Enfrichement des terres

  • L’enfrichement de parcelles, notamment sur les coteaux, témoigne de l’abandon de certaines terres agricoles. Cela aboutit à la fermeture des milieux et la disparition de certains points de vue sur la vallée de la Save notamment.

Évolution des pratiques

  • Construction de bâtiments d’exploitation contemporains (bâtiments d’élevage en tôle, silos à grain monumentaux…), parfois prégnants dans les vues rapprochées ;
  • Aménagement de retenues collinaires pour assurer l’irrigation des cultures en période estivale.

Dynamiques économiques

Les autres activités ne sont pas particulièrement développées sur l’unité paysagère, tout du moins pas encore, car la forte hausse démographique de ces dernières années pourrait faire craindre le développement de zones d’activités, pour l’instant absentes de ce territoire.

Le cadre de vie relativement bien préservé et la présence de la forêt de Bouconne permettent de miser sur le développement des loisirs de plein air.

Développement touristique

  • Attraction des citadins de l’agglomération toulousaine avec le poumon vert de la forêt de Bouconne : impact de la fréquentation sur les milieux naturels et la biodiversité.

Développement des énergies renouvelables

  • Détection de zones théoriques potentiellement utilisables pour la production d’énergie solaire : vigilance quant à leur intégration et à la consommation de terres agricoles.
  • Parcs photovoltaïques existants peu perceptibles.
  • Existence de zones reconnues comme favorables au développement de l’éolien : vigilance quant à la préservation des paysages (vues lointaines, perspectives sur les vallées…).

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Conservation des éléments identitaires.
  • Promouvoir une agriculture diversifiée et à taille humaine.
  • Développement des circuits courts et d’une agriculture de proximité.
  • Replanter des haies.
  • Intégration du bâti agricole.
  • Favoriser les cultures adaptées au réchauffement climatique..

Milieux naturels

  • Maintien des corridors écologiques, des boisements, des prairies.
  • Renaturer les cours d’eau.
  • Préserver les sols.

Infrastructures

  • Développer le réseau ferré.
  • Encourager l’enfouissement des lignes haute tension.
  • Développer un tourisme responsable.
  • Limiter la multiplication des panneaux solaires et des éoliennes, mieux intégrer ces énergies renouvelables.

Villages

  • Préserver l’architecture, l’identité et la forme des villages.
  • Entretenir et restaurer le bâti traditionnel, comme le patrimoine culturel et architectural marquant.
  • Grands lotissements à éviter.
  • Resserrement de l’habitat.
  • Maintien des commerces de proximité et d’un cœur de village convivial.

Urbain

  • Encadrer les nouvelles constructions et réglementer leur aspect pour qu’il soit en harmonie avec les caractères locaux.
  • Limiter l’artificialisation des sols.
  • Réinvestir les friches urbaines et agricoles en centre-ville.
Bloc Diag – TMS
Les extensions urbaines, habitat et activités
Maintien de coupures à l’urbanisation.
Développement d’une urbanisation compacte autour des espaces bâtis existants pour ne pas diluer la tâche urbaine.
Amélioration de la qualité et de l’insertion des nouvelles constructions par la définition de principes architecturaux et paysagers.
Limitation de l’extension des hameaux, à l’exception du comblement de dents creuses.
Préservation des espaces tampons existants entre les communes de l’unité paysagère et l’agglomération toulousaine.
Les espaces de nature et les cours d’eau
Préservation des continuités écologiques et maintien des ruptures spatiales entre les zones urbaines.
Protection et valorisation des cours d’eau, confortement de leur rôle de corridor écologique en maintenant des berges végétalisées, améliorant ainsi leur lisibilité dans le grand paysage.
Repérage et protection des éléments de nature ordinaires
Développement de nouveaux espaces de nature ouverts au public
Création d’une couronne verte délimitant l’agglomération toulousaine
Les villages et les centres historiques
Maintien d’un coeur de village convivial et dynamique avec ses commerces de proximité pour limiter les déplacements.
Réhabilitation et occupation du bâti ancien.

L’agriculture

Pérennité de l’usage agricole des sols.
Maintien d’une agriculture plurielle dans ses productions (maraichage, élevage, cultures…), contribuant à la diversité des paysages.
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

109

hab/km²

23101

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté de communes de La Save au Touch
Communauté de communes des Hauts Tolosans
Toulouse Métropole

14 communes

Bretx
Daux
Larra
Lasserre-Pradère

Launac
Le Burgaud
Lévignac
Menville

Mérenvielle
Merville
Montaigut-sur-Save

Saint-Cézert
Saint-Paul-sur-Save
Thil

Partiellement : Aussonne – Bretx – Grenade – Le Castéra – Léguevin – Mondonville – Pelleport – Pibrac – Sainte-Livrade.