Unité paysagère

La Plaine de la Garonne

Située au centre du département, l’unité paysagère de la Plaine de la Garonne est bordée de reliefs à l’est et au sud, d’une part par les coteaux du Volvestre, et d’autre part par les Petites Pyrénées.

Les premiers délimitent la vallée de la Garonne par leurs falaises abruptes, les secondes annoncent la proximité de la chaîne pyrénéenne, offrant quasiment partout un magnifique panorama. Sur la frange ouest, c’est la différence de relief avec les terrasses moyennes qui marque la délimitation, alors qu’au nord, c’est l’urbanisation de l’agglomération toulousaine.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

Ce territoire est structuré par la vallée de la Garonne, dont le lit mineur constitue toute la frange est de l’unité.

Il en résulte une répartition dissymétrique de la plaine par rapport au fleuve, qui influe directement sur le profil de l’unité.

La vallée offre par ailleurs un cadre de vie remarquable à ses habitants, par la qualité des milieux naturels qu’elle propose.

En plus de constituer un réservoir de biodiversité, la Garonne et sa vallée représentent depuis l’époque romaine un axe majeur de circulation, aujourd’hui largement développé. Elles concentrent en effet des infrastructures de déplacement routières et ferroviaires, de production et de transport d’énergie.

Également source d’approvisionnement en eau, en matériaux avec les carrières d’extraction, c’est le moteur de ce territoire qui présente un certain dynamisme démographique. Le tissu bâti, formé de villages de tailles variables répartis le long de la Garonne, est en effet relativement important. Les quartiers pavillonnaires mitent les terres agricoles en périphérie de ces villages et bastides de caractère.

La plaine de la Garonne est composée de la basse terrasse et de la basse plaine, délimitées par un talus. Elles diffèrent par leur occupation du sol : essentiellement agricole pour la première, quand la seconde supporte la grande majorité de l’urbanisation.

Caractérisation des paysages

  • un relief plan, constitué d’une basse plaine et d’une basse terrasse, séparées par un talus ;
  • un réseau hydrographique structurant, constitué du fleuve (Garonne), de multiples cours d’eau affluents et d’ouvrages hydrauliques (canal de Saint-Martory) ;
  • une multitudes de gravières et sablières, transformées en plans d’eau pour celles qui sont désaffectées ;
  • une urbanisation conséquente sur la basse plaine (habitat, zones d’activités économiques, infrastructures);
  • un habitat majoritairement groupé en villes et villages, avec deux pôles majeurs (Carbonne et Cazères) mêlant les constructions traditionnelles aux quartiers pavillonnaires récents ;
  • un habitat dispersé au sein de la plaine agricole ;
  • une agriculture omniprésente, tournée principalement vers les grandes cultures, en particulier sur la basse terrasse ;

Palette de couleurs de la Plaine de la Garonne

  • Le gris des galets de la Garonne
  • Les différentes nuances de rouge de la brique et des tuiles
  • Le jaune pâle des épis de blé et le jaune d’or des champs de tournesols
  • Le vert d’eau de la Garonne et des multiples plans d’eau, dans lesquels se reflètent la végétation rivulaire
  • Le bleu profond du canal de Saint-Martory
  • Le vert intense des alignements de platanes
  • Le vert sombre de la ripisylve du fleuve
  • Les différentes déclinaisons de vert des cultures
  • Le marron des sols nus labourés
Bloc Diag – PG
Grandes cultures sur la basse terrasse
Centre ancien à l’architecture traditionnelle
La Garonne, encadrée de sa ripisylve
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Motifs paysagers – PG
Vastes parcelles agricoles propices aux grandes cultures de par une topographie plane et un sol alluvionnaire limoneux
Carrière d’extraction de granulats sur la basse plaine et son cortège d’infrastructure (installations industrielles, pistes d’accès, stocks de graviers, centrales à béton…)
Urbanisation industrielle et commerciale localisée le long du couloir d’infrastructures formé par l’A64, la voie ferrée et les ouvrages de transport et de production d’énergie
La Garonne encaissée, longée de sa ripisylve , et bordée à l’Est par les coteaux du Volvestre
Habitat groupé en bordure de la Garonne ou sur le talus de la basse plaine
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

Le socle géologique de la Plaine de la Garonne est simple et homogène.

Formée par la basse plaine et la basse terrasse de la Garonne, cette unité se compose de terrains alluvionnaires reposant sur la molasse.

La basse plaine

Constituée de dépôts de cailloux roulés et de lits de sables disséminés, elle s’étend sur une largeur de 3 à 4 km. Le tout est recouvert de limons d’inondation.

Cette formation alluvionnaire est épaisse de 5 à 9 m, large en rive gauche et limitée par les coteaux molassiques du Volvestre en rive droite.

Elle constitue le support des infrastructures de mobilité et d’énergie, des activités d’extraction d’alluvions, de nombreuses villes mais également de terres agricoles.

La basse terrasse

À l’ouest de la basse plaine et jusqu’en limite de l’unité paysagère, la basse terrasse présente une composition analogue à celle de la basse plaine, si ce n’est que son degré d’évolution diffère.

L’altération des cailloux est plus poussée et les limons de surface sont plus évolués, avec un lessivage superficiel ayant entrainé les argiles en profondeur, aboutissant à un sol de boulbènes, support des terres agricoles.

La basse terrasse est interrompue par la vallée de la Louge dont le fond est tapissé d’alluvions sableuses, recouvrant des nappes de graviers situées en profondeur.

Il existe une plus grande diversité de formations au niveau de la confluence du Volp même si la composition géologique est similaire.

On trouve des limons d’inondations superficiels sur son lit majeur et des dépôts de galets et graviers surmontés de limons acides. Ce secteur est également couvert de terres agricoles.

La morphologie de l’unité paysagère est définie par la vallée de la Garonne, à l’origine d’une vaste plaine alluviale, encadrée par l’étagement des terrasses alluviales et par les coteaux du Volvestre.

Ces derniers forment un talus abrupt contre lequel s’appuie le lit de la Garonne, créant une dissymétrie entre les deux rives.

Profondément enfoui dans ses alluvions et même dans la molasse sous-jacente, le fleuve se situe environ 15 m en contrebas du haut de la berge.

La basse plaine, malgré son caractère plat et régulier, présente de petits talus séparant des paliers dénivelés de 2, 3 ou 4 m.

Sur cette étendue s’étirant le long du fleuve, se sont développés des villes et des villages et leurs infrastructures associées. C’est un axe stratégique, largement anthropisé.

La basse terrasse domine d’une dizaine de mètres la basse plaine, séparée de celle-ci par un talus net, qui supporte tous les villages de Longages à Martres-Tolosane.

Elle est entaillée par la vallée de la Louge, vallée large et peu profonde, marquant assez peu les perceptions si ce n’est par sa ripisylve. Moins bâtie que la basse plaine, la basse terrasse est essentiellement dévolue à l’agriculture.

L’unité paysagère comprend peu de boisements, et ceux-ci se répartissent en priorité sur les pentes des coteaux, sur toute la frange est, mais également le long de la Garonne.

Si la dénivellation qui s’opère d’est en ouest est aisément perceptible, la topographie est également variable du nord au sud, l’altitude augmentant régulièrement à l’approche des Pyrénées, atteignant à Martres-Tolosane son maximum à 400 m.

La Plaine de la Garonne se dote de la Louge comme axe central et est délimitée sur ses flancs est et ouest par deux cours d’eau majeurs : la Garonne et le canal de Saint-Martory.

Le réseau hydrographique est orienté dans le sens du fleuve selon un axe sud-ouest / nord-est. Il existe aussi un ensemble de gravières et autres sites d’extraction dont certains ont laissé la place à un chapelet de lacs.

Trois typologies de cours d’eau

  • Le fleuve en milieu agricole
    Son débit et sa morphologie sont influencés par les systèmes hydrologiques des chaines montagneuses. D’une largeur d’environ 100 m, le fleuve et sa ripisylve dense marquent le territoire. Très peu contenu, il déborde aisément sur ses rives naturelles ou cultivées. De petites îles ponctuent son cours.
  • Le fleuve en milieu urbain
    D’une largeur équivalente, sa ripisylve est moins étoffée voire absente. Son insertion est différente selon les villes traversées, avec des berges constituées de prairies et arbustes, des berges minéralisées avec des quais circulables ou des berges raides taillées dans la falaise.
  • Le canal
    Son tracé est anthropique et sa largeur de 20 m est constante. Ses berges sont contenues et maçonnées. Elles sont colonisées par des plantes rupestres puis surmontées d’une prairie rase et d’une frange arborée.
  • La rivière en zone agricole
    D’une largeur de 10 m environ, son cours encaissé est remarquable par sa ripisylve dense qui s’étoffe parfois en boisement et par la circulation de l’eau. Quelques enrochements sont visibles sur ses rives.

L’unité paysagère renferme la Garonne et sa ripisylve qui se développe contre les coteaux du Volvestre, séparés de la plaine par des falaises terreuses.

Ce territoire est très anthropisé, les espaces dits naturels y sont rares et essentiellement liés aux cours d’eau.

Sur la Garonne, ces espaces naturels sont marqués par les modifications de fonctionnement du fleuve, liées aux extractions de granulat et à l’endiguement des berges.

Malgré cela, la Garonne est un réservoir de biodiversité et un corridor écologique aquatique comme terrestre.

Sa ripisylve héberge et attire une avifaune, une faune piscicole et une population de chiroptères remarquables.

La Garonne offre également des milieux très spécifiques, comme les falaises terreuses qui hébergent des espèces de plantes thermophiles ainsi que de nombreuses orchidées des pelouses sèches.

Les terrasses alluviales renferment des gravières qui peuvent, en fonction de leur vocation future, se « renaturer » rapidement et constituer des milieux humides de qualité, avec de vastes plans d’eau associés à des bordures boisées et des roselières.

On note dans ce secteur l’importance des espèces végétales exotiques envahissantes qui marquent les paysages, le long de la Garonne et notamment le Buddleia de David et le Robinier faux-acacia.

L’ensemble de ces éléments est couvert par une multitude de périmètres d’inventaire (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique, Zones Humides) ou de protection (site Natura 2000, arrêté préfectoral de protection de biotope) mais qui sont cependant concentrés sur une bande étroite autour de la Garonne.

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

L’agriculture

Une proportion importante de la superficie de l’unité paysagère est consacrée à l’agriculture. Cela s’explique par la présence de terrains alluvionnaires dont le potentiel agronomique est très intéressant, en particulier sur la basse plaine. Les sols de boulbènes de la basse terrasse, lessivés et au caractère hydromorphe, ont pu être travaillés grâce aux techniques agricoles contemporaines.

La majeure partie de ces terres se trouve occupée par les grandes cultures céréalières, et en moindre mesure par les oléagineux. Une part notable de la surface agricole est consacrée aux prairies et l’élevage est loin d’être anecdotique.

Les parcelles sont le plus souvent de grande taille. Les haies et les bosquets y sont relativement rares et présents de manière discontinus.

Le bâti agricole est tantôt discret, avec ses matériaux traditionnels, et tantôt imposant, à l’image des immenses silos des coopératives agricoles, ou attirant le regard par l’usage de matériaux exogènes.

Enfin, le canal de Saint-Martory, créé à des fins d’irrigation agricole et d’alimentation en eau potable, traverse la Plaine de la Garonne.

L’industrie

L’activité industrielle est assez présente, la vallée constituant un axe structurant pour les activités et les transports. L’exploitation de granulat y est importante et est à l’origine d’impacts paysagers conséquents. Après la désaffectation des sites, il résulte un ensemble de petits lacs.

L’habitat

Le dynamisme démographique est réel, du moins pour ce qui concerne les villes de la basse plaine. Les villes et villages sont en effet de taille inégale, mais avec 40 000 habitants, l’emprise bâtie gagne du terrain sur les terres agricoles, en témoignent les nombreuses extensions pavillonnaires qui se développent en périphérie des villes.

Le tourisme

Avec un patrimoine historique et architectural riche, la Plaine de la Garonne dispose d’atouts touristiques, sans être concernée par le tourisme de masse. La Garonne et son site Natura 2000, les lacs et bases nautiques offrent pourtant une multiplicité d’activités. Les loisirs aériens sont aussi possibles avec l’aérodrome de Palaminy.

Les commerces et activités

L’unité paysagère accueille un important tissu économique, qui prend notamment la forme de zones d’activités établies le long de l’autoroute. Leurs entrepôts et hangars représentent de vastes emprises, prégnantes dans les perceptions. Des zones commerciales s’additionnent aux centre-bourgs dynamiques en entrée des plus grandes villes. À noter la présence de l’activité faïencière à Martres-Tolosane.

Croquis US – COLVOL
Occupation urbaine
L’habitat Le village ancien, établi en bordure de Garonneet ses batiments d’exploitation
Habitat isolé et batiment d’exploitation
Le village ancien, établi en bord de Garonne
Les quartiers pavillonnaires en périphérie
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Suivant l’axe de la Garonne, l’unité paysagère est le support d’un couloir d’infrastructures structurant à l’échelle du département, formé par les voies routières, ferrées, les lignes haute-tension et les centrales hydroélectriques.

L’unité paysagère présente une concentration d’axes majeurs le long de la Garonne, et un ensemble de départementales réparties de manière homogène assurant les liaisons transversales.

Les axes structurants

  • l’A64 : reliant Bayonne et Toulouse en longeant les Pyrénées, l’autoroute traverse l’unité paysagère du sud-ouest au nord-est ;
  • la D10 : longeant la Garonne sur une grande portion, elle dessert de nombreuses villes et se connecte ensuite à l’autoroute ;
  • la D49 puis D15 : orientée parallèlement à la Garonne mais implantée plus au centre, elle relie Saint-Elix-le-Château à Muret.

Certaines de ces infrastructures sont soulignées par des alignements d’arbres, qui ne constituent pas pour autant un motif récurrent dans l’unité paysagère.

Rectilignes sur de longues portions, et implantées sur les terrains plans des terrasses alluviales, ces voies offrent des perspectives lointaines avec l’horizon et les Pyrénées en ligne de mire.

Elles peuvent toutefois s’avérer prégnantes dans les perceptions, d’autant plus lorsqu’elles sont bordées de la ligne haute-tension ou de la voie ferrée.

Le fleuve constitue une ressource énergétique majeure pour la Haute-Garonne et est à ce titre exploité par sept centrales hydroélectriques sur cette seule unité paysagère.

Le cortège d’infrastructures nécessaires est impactant dans les perceptions, proches principalement puisque la planéité du terrain et les boisements de bords de Garonne constituent parfois un masque visuel.

La Plaine de la Garonne est un territoire dont l’occupation bâtie est importante, avec un habitat en majorité groupé le long de la Garonne.

Deux stratégies distinctes

  • implantation sur les berges du fleuve, en rive droite comme en rive gauche ;
  • implantation en retrait du fleuve.

Entre Toulouse et les Pyrénées, sur cet axe stratégique de la vallée de la Garonne, les villes sont attractives. Certaines sont assez fortement peuplées, telles Cazères et Carbonne, et leur emprise bâtie s’étale le long des axes routiers qui rayonnent à partir du centre. Il peut même exister une continuité bâtie entre deux villes.

La frange ouest de l’unité paysagère est moins bâtie avec une majorité d’habitat dispersé, disséminé au cœur de la mosaïque de parcelles agricoles, et regroupé en hameaux.

Il existe plusieurs bastides à l’image de Carbonne, Cazères ou Palaminy organisées autour d’une place centrale de forme rectangulaire, à partir de laquelle s’ordonnent des îlots également rectangulaires limités par des rues partant de chaque angle de la place centrale.

Typiques du Sud-Ouest, ces villages furent construits ou réaménagés selon un véritable plan d’urbanisme orthogonal, s’adaptant à la configuration du terrain et/ou aux bâtiments existants, ce qui explique la diversité de cette forme d’habitat. Plus rare, la sauveté de Martres-Tolosane est bâtie selon un schéma d’implantation circulaire.

Enfin, un tissu bâti industriel et commercial est installé le long de l’A64, sous la forme de grands ensembles consommateurs d’espaces.

Révélatrices des ressources locales, les constructions traditionnelles recourent à trois matériaux principaux : la brique, cuite ou crue, apparente ou enduite, le galet roulé appareillé à du mortier, les enduits au sable de rivière.

La brique et le galet sont souvent associés pour créer des ornementations.

A ces matériaux traditionnels et largement répandus, s’ajoute le bois des maisons à colombages vues dans certains bourgs anciens.

La maison carrée

Bien conservée, on peut la rencontrer aussi bien en façade sur rue que de façon isolée. C’est un bâtiment de type bourgeois constitué d’un volume principal éponyme, parfois complété d’annexes agricoles. La façade principale, plus ou moins ornementée est percée d’ouvertures régulières soulignées d’un encadrement de briques.

Le bâti récent

Du fait d’une large attractivité de cette partie du territoire liée à l’agglomération Toulousaine, ou à sa bonne accessibilité, les constructions récentes se multiplient en périphérie des villes. Elles se composent de pavillons individuels ou d’habitat collectif bas et se bornent généralement à réutiliser les teintes typiques et les tuiles canal.

Toutefois, certains exemples démontrent qu’il est possible de réintégrer certains éléments représentatifs de l’architecture locale comme par exemple l’usage des encadrements en briques contrastant avec la couleur de la façade.

Les édifices religieux

Construites en brique et galet, les églises de la Plaine de la Garonne présentent différents types d’architecture qui se lisent dans la forme des clochers qui peuvent être de type clocher-mur à pignon, octogonal ou à tour carré.

Tout comme les autres édifices, les églises, chapelles et oratoires sont construits à l’aide de briques et de galets.

Les pigeonniers

Les pigeonniers constituent un élément de patrimoine dont la silhouette s’affirme comme un point de repère dans le paysage.

Construits à l’aide de matériaux locaux, ils prennent différentes formes, parmi lesquelles les types « pied-de-mulet », cylindriques ou « sur arcades ».

Les CHâTEAUX

Secteur stratégique depuis l’époque médiévale, l’unité paysagère dispose d’un grand nombre de châteaux, de style mixte médiéval/renaissance (Palaminy), Renaissance (Saint-Elix-le-Château), ou encore toulousain Renaissance (Longages).

Ces édifices s’affirment comme des points de repères dans le paysage ou bien se fondent dans leur environnement.

Les HALLES

Sur la place centrale du village, les halles s’imposent comme un point névralgique pour la vie communale, s’animant de manière hebdomadaire au rythme des marchés.

Elles sont généralement construites avec des matériaux traditionnels, à l’exception de la halle de Cazères, à l’architecture contemporaine.

Les ponts

Axe majeur de ce territoire, mais également coupure entre deux rives, la Garonne a nécessité de multiples ponts pour traverser toute la largeur de son lit.

On en trouve neuf, chaque village possédant le sien ou presque, et ceci rien que sur la Garonne, de multiples autres existants sur les affluents du fleuve.

D’époque et de styles différents, ils sont autant d’ouvrages rythmant le parcours du fleuve.

Les protections

La Plaine de la Garonne compte de nombreux périmètres de protection (monuments historiques, sites classés et inscrits) relatifs à son patrimoine architectural, culturel ou naturel.

Sont ainsi protégés nombre de châteaux, d’églises et de chapelles, certaines constructions traditionnelles, ouvrages d’art mais aussi la rive droite de la Garonne.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.

En aval de Toulouse et en amont du Comminges, le regard s’étend jusqu’aux Pyrénées.

On ressent l’ouverture que propose la vallée de la Garonne avec un attrait aussi important pour les richesses culturelles de Toulouse, que pour l’architecture et la nature plaisante des villages alentours, jusqu’aux endroits plus sauvages et préservés.

Des lieux intimes…

« Rieux et Montesquieu : villages pleins de charme et de faibles densités. » (Habitante, Carbonne).

La Plaine de la Garonne a subi une augmentation massive de sa population au cours des années 2000. Les habitants en témoignent.

L’urbanisation s’est densifiée et ils déplorent les conséquences de cette densification sur leur qualité de vie, comme le développement de zones industrielles.

Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

Très tôt, le couloir naturel de la Garonne a été occupé, traversé et exploité. Le fleuve a d’abord organisé la vallée puis c’est au tour des infrastructures de déplacement (la voie ferrée, la N125 aujourd’hui remplacée par l’A64), d’en assurer le développement urbain et économique. Les villages se sont en majorité constitués à proximité du fleuve pour des raisons économiques et stratégiques, ou bien sur le talus de la basse terrasse. Les sols alluvionnaires ont fait la prospérité de l’agriculture.

La vocation agricole de la Plaine de la Garonne s’est amoindrie au fil du temps, au profit des activités économiques (industries, extraction) et du développement de l’habitat, tout au moins pour ce qui concerne la basse plaine.

Les bastides de Carbonne et Cazères, villes nouvelles construites aux XIIe et XIIIe siècle tirent parti de leur implantation au creux de méandres de la Garonne, à des points de confluence, pour se développer. Elles sont devenues des pôles urbains, encore aujourd’hui bassins d’emploi.

Les atouts

  • La présence d’un réservoir de biodiversité majeur, corridor écologique aquatique et terrestre, et colonne vertébrale paysagère de l’unité paysagère : la Garonne.
  • Des panoramas sur la chaîne pyrénéenne.
  • Un patrimoine architectural remarquable.
  • Une économie dynamique et porteuse d’emploi.
  • Des ressources naturelles en quantité : eau, granulats.
  • Une bonne desserte viaire et ferrée.

Les fragilités

  • Exposition aux risques : risque de sécheresse, existence de zones bâties en zone inondable, rupture de barrage, industriel.

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

L’analyse de l’évolution des paysages de la Plaine de la Garonne révèle d’importants changements, liés en particulier au développement économique de l’unité paysagère, associé à une intense urbanisation résidentielle. La majorité des transformations évoquées ci-après concerne une étroite bande située entre la Garonne et l’autoroute ou la voie ferrée, qui concentre les signes d’anthropisation.

Disposant d’une situation stratégique entre les deux pôles structurants du département (Toulouse et Saint-Gaudens) et de terrains plats propices au développement urbain, l’unité paysagère a fait face à une forte hausse démographique, qui s’est traduit par l’extension importante du tissu urbain, le plus souvent sans considération de la trame historique.

La création de l’autoroute A64 au début des années 90 est venue conforter ce phénomène. Cette excellente desserte, routière donc, mais aussi ferroviaire participe à la dynamique de développement des activités économiques (industrielles, extraction…), qui fournissent des emplois sur le territoire et contribuent à attirer de nouveaux arrivants, nourrissant là encore l’urbanisation (habitat, zones commerciales).

Marquantes dans les paysages de la basse plaine garonnaise, profitant de la disponibilité en granulats de ces sols alluvionnaires, les carrières d’extraction se sont développées dès les années 80 et influencent encore maintenant la qualité paysagère de la vallée.

Les dynamiques d’extension et d’implantation de nouveaux sites ont vocation à perdurer, pérennisant cette succession de carrières aux devenirs pluriels (étang, friche, terre agricole, centrale photovoltaïque…).

La basse terrasse est quant à elle principalement sujette aux transformations liées à la modernisation de l’agriculture. Même si elle accueille également des extensions urbaines, c’est dans une moindre mesure que le reste du territoire.

Ainsi, les évolutions des paysages de la Plaine de la Garonne se traduisent principalement par :

  • L’artificialisation des terres agricoles par l’implantation et l’extension de zones d’activités, de carrières d’extraction de granulats et de quartiers pavillonnaires.
  • Le développement d’infrastructures, de transport et énergétiques, dans le corridor de la Garonne.
  • La disparition du petit parcellaire et la perte de diversité des paysages agricoles.

Dynamiques urbaines

En lien avec le développement économique de l’unité paysagère, la population de ce territoire a considérablement augmenté, entrainant des évolutions majeures en termes d’occupation bâtie et de lisibilité des regroupements urbains historiques.

Toutes les communes sont concernées par cette hausse démographique, chacune à leur échelle. Si certaines communes sont restées rurales, notamment sur la partie ouest de l’unité paysagère, la plupart ont muté en villes péri-urbaines, portées par un foncier attractif et l’accessibilité à l’agglomération toulousaine.

Les extensions urbaines

  • Diffusion importante de la tâche urbaine, de manière linéaire le long des axes viaires ou groupée sous la forme de quartiers pavillonnaires : ensembles résidentiels qui rendent difficile la distinction ville/campagne, et diminuent la surface agricole utile.
  • Apparition de continuités bâties entre des villes distinctes : Palaminy et Cazères / Carbonne et Marquefave.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux

  • Banalisation des formes architecturales : répétition de constructions neuves sur un modèle identique et étranger aux caractères architecturaux traditionnels (formes et matériaux).
  • Réalisation d’opérations d’habitat collectif bas (R+2, R+3), illustrant le changement de statut de ces anciens villages ruraux.

Dynamiques des milieux NATURELS

Les dynamiques écologiques sont principalement en lien avec l’évolution des pratiques agricoles mais également le développement des activités d’extraction.

  • Perte de biodiversité liée à l’abandon de cultures extensives (peu productives) favorables à la biodiversité (prairies naturelles de fauche, prairie humide, cultures céréalières riches en messicoles, zones de bocage,…) entrainant l’extension des friches puis un retour progressif à un autre état naturel.
  • Renaturation spontanée des anciennes gravières allant souvent vers des espaces de grande richesse écologique (qui ne doivent toutefois pas faire oublier les autres impacts environnementaux des gravières (paysage, qualité des eaux,…)
  • Perte de biodiversité par suppression des haies. Tendance aujourd’hui inversée avec un retour des haies (renaturation)
  • Développement de plantes invasives le long des routes et cours d’eau.
    Plantation de forêts de résineux, pauvres en biodiversité, et qui interpellent dans une unité paysagère naturellement occupée de boisements alluviaux de feuillus.

Dynamiques agricoles

Les évolutions des techniques de production ont modifié les paysages :

  • regroupement des parcelles lors du remembrement,
  • création de silos,
  • moindre diversité des cultures,
  • réduction des surfaces de prairie…

L’enfrichement de certaines parcelles et l’artificialisation des terres sont témoins de la diminution de cette activité.

Dynamiques économiques

Développement des infrastructures de transport et des équipements

  • Création de l’A64, infrastructure de déplacement majeure, qui a précédé l’agglomération d’un certain nombre d’activités sur ses abords, en raison du développement d’un grand nombre d’échangeurs (section essentiellement gratuite). Pas de réelle prise en compte de l’amendement Dupont, ni de réflexion globale sur le traitement des franges, notamment végétal.
  • Développement de zones commerciales en entrées de ville des principaux pôles urbains : perte de qualité et de lisibilité (accumulation d’enseignes et de panneaux publicitaires, absence de qualité architecturale).
  • Développement de zones d’activités s’échelonnant le long de l’A64, notamment au niveau des échangeurs : peu d’exigences paysagères et architecturales (seule exception Activestre), forte prégnance depuis les coteaux du Volvestre et depuis l’A64 elle-même.

Exploitation des ressources du sous-sol

  • Activités d’extraction de granulats : paysages en constante évolution avec le jeu des extensions de carrières, évoluant en plans d’eau (révélant la proximité de la nappe phréatique) avec développement de ripisylves sur les berges, ou de comblement et développement de friches, prégnance des infrastructures lors de la phase d’activité.

Développement des énergies renouvelables

  • Création des centrales hydroélectriques de Carbonne, Palaminy, Cazères, Saint-Julien-sur-Garonne et Martres-Tolosane aux infrastructures parfois très prégnantes (barrages, conduite forcée…).
  • Huit projets de centrales photovoltaïques autorisés en 2019, deux autres projets détectés et deux centrales existantes : vigilance quant à la multiplication de ces infrastructures dans l’étroit corridor de l’A64 et aux covisibilités depuis les coteaux du Volvestre. Projets de développement de parcs (y compris flottant) sur les anciennes gravières.
  • Existence de zones théoriques favorables à la production d’énergie éolienne.

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Promouvoir une agriculture diversifiée, raisonnée, à taille humaine et un élevage durable.
  • Développement des circuits courts et d’une agriculture de proximité.
  • Conservation des éléments identitaires.
  • Améliorer l’intégration du bâti agricole.
  • Retrouver la trame bocagère et poursuivre le programme de replantation des haies.
  • Préserver les terres agricoles.

Milieux naturels

  • Maintenir les corridors écologiques, les prairies.
  • Des cours d’eau renaturés.

Infrastructures

  • Intégrer les infrastructures électriques dans les paysages.
  • Limiter la multiplication des panneaux solaires et des éoliennes, mieux intégrer ces énergies renouvelables.

Villages

  • Préserver l’architecture et la forme des villages.
  • Entretenir et restaurer le bâti traditionnel.
  • Mutualiser les équipements, les services et les infrastructures entre les villages.
  • Préserver les commerces de proximité des villages.
  • Améliorer la prise en compte des modes de déplacements doux dans les centres-villes.
  • Améliorer la qualité paysagère des entrées de villes.

Urbain

  • Favoriser une architecture régionale mais contemporaine.
  • Encadrer les nouvelles constructions et réglementer leur aspect pour qu’il soit en harmonie avec les caractères locaux.
  • Grands lotissements à éviter.
  • Limiter l’artificialisation.
Bloc Diag – PLAGAR
Les extensions urbaines, habitat et activités
Développement urbain mesuré : urbanisation nouvelle uniquement en continuité des noyaux villageois existants ou au sein des hameaux extensibles.
Densification des hameaux et limitation de leur extension.
Limitation de l’urbanisation linéaire.
Maintien de coupures à l’urbanisation.
Les espaces de nature et les cours d’eau
Protection et restauration des espaces naturels remarquables et des corridors écologiques existants.
Amélioration des continuités écologiques avec un renforcement des trames vertes et bleues .
Protection des espaces naturels ordinaires (haies, alignements, petits boisements, talus…).
Maintien des ripisylves des cours d’eau.
Préservation de la qualité des points de vue depuis et vers les vallées de la Garonne et de la Louge.
Les villages et les centres historiques
Protection des bastides et villages d’intérêt patrimonial (Carbonne, Cazères, Palaminy, Martres-Tolosane).
Constitution de lisières agro-urbaines : espaces tampons plantés entre les villages et les terres agricoles.
Traitement qualitatif des entrées de villes.
Maintien d’un coeur de village convivial et dynamique avec ses commerces de proximité pour limiter les déplacements.

L’agriculture

Pérennité de l’usage agricole des sols.
Protection des espaces agricoles vis-à-vis du mitage.
Maintien d’une agriculture plurielle dans ses productions (maraichage, élevage, cultures…), contribuant à la diversité des paysages.
Confortement de la trame arborée des espaces agricoles.

Les activités et infrastructures

Valorisation des sources d’énergie renouvelables.
Maîtrise du développement photovoltaïque au regard des enjeux agricoles, naturels et patrimoniaux
Maîtrise du développement des zones d’activités économiques par la densification, recherche de qualité architecturale et paysagère.
Localisation des nouveaux sites d’extraction entre l’A64 et la voie ferrée
Réaménagement des sites d’extraction, avec par ordre de priorité : retour à l’agriculture, création d’espaces de nature, d’espaces de loisirs, de projets économiques…
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

110

hab/km²

39611

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté d’agglomération Le Muretain agglo
Communauté de communes Coeur de Garonne
Communauté de communes de La Save au Touch
Communauté de communes du Volvestre

24 communes

Bois-de-la-Pierre
Capens
Carbonne
Cazères
Couladère
Gensac-sur-Garonne

Labastidette
Lafitte-Vigordane
Lamasquère
Lavelanet-de-Comminges
Lavernose-Lacasse
Le Fauga

Longages
Marquefave
Martres-Tolosane
Mauran
Mauzac
Noé

Palaminy
Peyssies
Saint-Élix-le-Château
Saint-Hilaire
Saint-Julien-sur-Garonne
Salles-sur-Garonne

Partiellement : Bérat – Fonsorbes – Frouzins – Gratens – La Salvetat-Saint-Gilles – Le Fousseret – Lherm – Marignac-Lasclares – Mondavezan – Montaut – Muret – Rieux-Volvestre – Saint-Christaud – Saint-Clar-de-Rivière – Saint-Lys – Saint-Michel – Sana – Seysses