Unité paysagère

Les Collines resserrées du Lauragais

Les Collines Resserrées du Lauragais sont la partie méridionale de ce pays appelé Lauragais.

C’est un ensemble collinaire qui s’étire depuis la vallée de l’Hers Mort au nord, celle que l’on appelle le sillon lauragais, jusqu’à la vallée de l’Ariège au sud.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

Cette unité paysagère rencontre au nord-ouest l’agglomération toulousaine et se prolonge au sud-est dans le département de l’Aude.

Parce qu’ici le rythme des ondulations du relief s’accélère et s’intensifie, c’est une nouvelle unité paysagère qui se distingue de sa voisine les Collines Ouvertes du Lauragais. Elle marque la transition entre ces dernières et les Collines du Volvestre au sud. Les Collines Resserrées du Lauragais empruntent leur vocabulaire paysager à ces deux unités paysagères et c’est ainsi que se construit leur singularité.

Entre le XIIIe et le XIVe siècle, la forêt de Nailloux recouvrait ces terres. C’est sous Louis XI que le processus de déboisement est engagé. Le Lauragais deviendra alors une des régions les plus déboisées de France.

Le Lauragais est à jamais associé à la culture du pastel qui a fait la richesse exceptionnelle de ce territoire. Ce territoire est même à l’origine d’une expression populaire évocatrice d’un pays imaginaire, désiré de beaucoup où tout est abondance : le pays de cocagne. Ce qualificatif vient du mot coque, boule de feuilles séchées d’Isatis tinctoria (le pastel) servant aux teintures.

Si aujourd’hui la culture du pastel a disparu, les terres des Collines Resserrées du Lauragais sont celles de grandes cultures de céréales.

La vocation de ces terres est encore très agricole même si des mutations sont engagées et se lisent dans le paysage. L’unité paysagère se marque d’une urbanisation filante, corollaire de la proximité de Toulouse et de l’intensité urbaine de Nailloux, qui profite d’une desserte depuis l’autoroute A66.

La mécanisation des pratiques agricoles a, ici aussi, redessiné le parcellaire effaçant, par le processus de remembrement, la mosaïque des petites parcelles.

De grandes parcelles ont vu le jour, composant un paysage géométrique. Cette recomposition a eu pour effet de supprimer les haies, bosquets et fossés pour une meilleure optimisation des sols. Depuis 1988, le Conseil Départemental de la Haute-Garonne accompagne le processus de replantation des haies, soutenu par l’association « Arbres et paysages d’Autan ». Les grandes parcelles déroulent leurs cultures de blé dur et tendre, tournesol et colza… vastes espaces monotones striés de sillons durant l’hiver.

Si la faible présence de boisement est un des caractères identitaires du Lauragais, ils sont ici plus nombreux. Ils occupent de petites surfaces et se répartissent sur l’ensemble de l’unité paysagère, comme autant de pastilles vertes. Repoussés aux pentes les plus raides et aux fonds de vallon, le vallonnement plus marqué du relief les fait plus fréquents et c’est ainsi que l’ambiance paysagère des Collines Resserrées du Lauragais est à la fois agricole et forestière.

L’arbre est un élément structurant de ces paysages. Isolé ou groupé, il donne l’échelle et constitue un repère spatial et social. Aligné le long des routes, il marque aussi l’entrée des grands domaines, agrémente les cimetières. Platane le long des routes, il est ailleurs pin parasol, cyprès, chêne ou peuplier.
Les chemins sont souvent soulignés de haies hautes. Les paysages ouverts des grandes cultures se marquent alors des grands alignements et des haies jusqu’à composer une trame semblable à celle d’un bocage.

L’utilisation agricole des sols a organisé ce territoire. Pour laisser libre un maximum de terres cultivables, les villages sont perchés sur le sommet des collines, là où les sols sont les moins fertiles. L’habitat se disperse aussi pour être au plus près des lieux de production.
La culture du pastel et du blé a fait la richesse des habitants de ces terres et de nombreux châteaux et demeures seigneuriales témoignent encore aujourd’hui de cette prospérité passée.

Balayées par les vents d’Autan et de Cers, ces terres sont propices à l’exploitation du vent comme énergie, bien que son développement soit encore limité au seul parc éolien de Calmont. Les éoliennes dressées et alignées sur les crêtes sont fortement perçues.

Caractérisation des paysages

  • Un relief marqué d’une succession désordonnée de creux et de bosses
  • Les openfields des cultures céréalières
  • Les villages au sommet des collines
  • Les grands alignements le long des routes
  • Les petites surfaces répétitives des boisements
  • Les silhouettes hérissées des éoliennes

Palette de couleurs, reflets de diversité

  • Les verts et blonds des cultures
  • Les bruns des sols en hiver
  • Les verts sombres des boisements
  • Les rouges et orangés des briques
  • Le blanc des éoliennes
Bloc Diag – COLRESLAU
Le village en sommet de colline
L’arbre, élément structurant du paysage
Les larges parcelles cultivées et les boisements sur les pentes les plus raides
Bloc Diag – COLRESLAU
Le village en sommet de colline
L’arbre, élément structurant du paysage
Les larges parcelles cultivées et les boisements sur les pentes les plus raides
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Motifs paysagers – CRL
Les éoliennes, points de repères dans le paysage.
Les formes géométriques et colorées des cultures céréalières et fourragères, déroulant leurs blonds et verts tendres.
Les bâtiments d’exploitation, la mosaïque de cultures, l’habitat isolé sont les motifs paysagers du Lauragais
Les routes, qu’elles soient primaires ou secondaires, se bordent d’arbres, Le village, dominé par le clocher de son église, regroupé sur un sommet, laissant libre les sols cultivables des pentes et fonds de vallonsdes platanes, véritables lignes structurantes du paysage
Les retenues collinaires, milieux humides en contraste avec les grandes cultures et leur cortège de plantes messicoles
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

Le socle géologique des Collines Resserrées du Lauragais est commun à l’ensemble géographique du Lauragais, principalement d’époque tertiaire.

C’est un bassin sédimentaire constitué de molasses provenant de l’érosion des Pyrénées.
Les fonds de vallées se sont couverts d’alluvions, d’origine locale, issues du travail d’érosion des versants.

Les limons, arrachés à la molasse par les eaux courantes, ont recouvert les couches d’argile tourbeuse car ces terres, avant d’être occupées par l’homme, étaient des zones marécageuses.

Toute la région est sculptée sur un substratum de marnes et molasses d’âge tertiaire, le plus souvent caché sous des formations alluviales, solifluées ou résiduelles, vraisemblablement exclusivement quaternaires.

Les marnes et molasses des versants sont recouvertes au Quaternaire par une formation argilo-limoneuse. Ce sont donc des sols récents.

Les sols bruns argilo-calcaires caractéristiques de ce territoire prennent le nom de terreforts, sols lourds mais fertiles.

En effet, le potentiel agronomique des collines lauragaises est très bon voire excellent dans les vallées alluviales de l’Hyse et du Tédélou.

Ces sols molassiques, par leur sensibilité à l’érosion, sont en constante évolution.

En sommet de colline se trouvent les sols squelettiques, superficiels, sur les marnes. Parce que moins fertiles, les villages s’y sont construits.

A contrario en bas de pentes se trouvent les sols profonds, riches plus ou moins décalcifiés, propices à l’agriculture.

Les processus d’érosion et de sédimentation sont à l’origine des reliefs du Lauragais.

La résistance à l’érosion des roches est ici encore fondamentale dans la construction du relief : les roches facilement érodables des argiles vont être creusées par les ruisseaux construisant cette succession de petites collines aux pentes marquées.

Ces reliefs prennent le nom de serres, collines aux crêtes allongées.

Le relief est fait d’un enchevêtrement de creux et de bosses dans un certain désordre. Il n’y a pas ici réellement de vallée qui structure et organise.

Entre la vallée de l’Hers Mort et celle de l’Ariège c’est une succession de ruisseaux qui creusent les coteaux molassiques, conséquence du caractère imperméable des molasses. Seuls La Hyse et le Tédélou dessinent chacun une vallée recouverte d’alluvions, directement issues de l’érosion des versants.

Ces vallées sont relativement étroites et courtes, avant de se rejoindre en amont de Venerque. Elles prennent une orientation plus marquée sud/nord.

Les lieux refermés des versants et des fonds de vallons contredisent les larges panoramas depuis les espaces en crête.

Depuis les crêtes, le regard embrasse la vallée de l’Ariège au sud jusqu’aux Pyrénées ou vers le nord, les collines du Lauragais englobant le sillon lauragais. Cependant dès que le relief s’incline, les vues se referment sur la colline voisine.

Les vallées, aussi petites soient elles, conservent la dissymétrie caractéristique du Lauragais.

Le plus généralement, les versants exposés au sud-est sont abrupts. Les versants exposés au nord-ouest sont au contraire le plus souvent en pente douce.

Le relief des Collines Resserrées du Lauragais, à première vue anarchique et désordonné, pourrait être déterminé et orienté à la fois par des causes climatiques anciennes et des causes structurales.

Il n’y a pas dans cette unité paysagère de vallée structurante à proprement parler. L’unité paysagère est délimitée par la vallée de l’Hers Mort au nord et celle du Grand Hers avant que celui-ci ne rejoigne l’Ariège au pied de Cintegabelle.

La plupart des cours d’eau sont non pérennes et ont un régime pluvial excepté l’Hers Mort dont le régime est nival en amont de son cours.

L’eau reste très liée aux travaux d’aménagement ; les rivières sont fréquemment canalisées, des retenues collinaires gèrent la ressource eau pour l’irrigation des cultures. Elles sont adoptées, pour certaines, comme lieux récréatifs. Le lac de Thésauque, au sud de Nailloux, est l’exemple d’une retenue artificielle consécutive à l’aménagement d’un barrage sur la rivière éponyme et utilisée comme base de loisirs.

Entre ces deux vallées de l’Hers, c’est tout un réseau de rus et de ruisseaux qui s’insinuent dans le relief. L’eau est discrète, révélée très souvent par un cordon plus ou moins continu de végétation ripicole. Elle parcourt les terres agricoles, souvent simple fossé enherbé.

Les villages installés en sommet n’entretiennent aucun rapport avec les cours d’eau.

Au nord-ouest de l’unité paysagère, beaucoup plus urbanisée, les cours d’eau n’ont le profil que de simples ruisseaux ; certains sont canalisés.

La typologie de cours d’eau qui prédomine dans l’unité paysagère est donc celle du ruisseau en zone agricole. Ce type de cours d’eau est relativement mince, d’une largeur ne dépassant pas 5m. L’eau est tantôt à ciel ouvert, tantôt camouflée sous un épais couvert végétal arbustif et arboré. Le lit des ruisseaux est souvent encaissé, creusé dans les roches tendres des molasses.

  • L’Aïse ou la Hyse (L=29.26km / 20 affluents)

La Hyse naît à Gibel et se jette dans l’Ariège au niveau de la commune de Venerque.
Depuis sa source jusqu’aux environs de Nailloux, la Hyse est longée sur sa rive droite par l’A66. Une fois affranchie de l’autoroute, c’est la D43h puis la D19 qui prennent le relais et profitent du replat créé par le cours d’eau. La Hyse parvient à se frayer un chemin dans les collines resserrées recouvertes de parcelles agricoles et de prairies. Des boisements viennent compléter le patchwork en rive gauche et même étoffer la ripisylve riche et dotée d’une strate arborée bien développée.

  • Le Tédèlou ( L=18.79km / 8 affluents)

Le Tédèlou prend sa source à Calmont et se jette dans la Hyse au niveau de Venerque. Il se présente d’abord comme un ruisseau étroit à la ripisylve clairsemée, étoffée par de petits bois, qui s’épaissit ensuite et forme un bandeau régulier qui accompagne le cours d’eau.

A partir d’Auragne, les berges du Tédèlou se creusent et inscrivent d’autant plus le ruisseau dans le paysage.

  • L’Hers-Mort (L=89.34km / 80 affluents)

Cours d’eau naturel non navigable de régime pluvial typique du Sud-Ouest, l’Hers-Mort prend sa source dans la commune de Laurac et se jette dans la Garonne au niveau de Grenade.

Il commence son parcours dans les collines du Lauragais et les paysages agricoles dont les formes des parcelles épousent la topographie locale et laissent deviner le passage de ses ruisseaux affluents.

Son parcours au sein de la présente unité paysagère est d’abord sinueux et voit se succéder de petits méandres resserrés avant d’être plus rectiligne. Ce constat va de pair avec la géologie locale.

Dans cette unité, l’Hers-Mort n’est pas encore une rivière mais d’avantage un ruisseau assez large et à la ripisylve dense clairement lisible dans le paysage.

  • La Thésauque

Cours d’eau naturel non navigable, il parcourt depuis sa source à Caignac 16 km avant de rejoindre l’Hers-Mort à Villenouvelle.

La Thésauque, passé Monestrol, entre dans la retenue d’eau formée par un barrage au niveau des communes de Montgeard et Nailloux puis passe sous le Canal du Midi sur la commune de Montesquieu-Lauragais et se jette dans l’Hers-Mort en rive gauche sur la commune de Villenouvelle.

Il creuse son cours dans les sols tendres des molasses au milieu des cultures céréalières et s’accompagne d’une ripisylve quasi continue en aval du barrage.

L’agriculture est ici intensive. Essentiellement céréalière et très mécanisée, elle a eu pour conséquences la réduction des haies et surfaces boisées qui sont autant de sources de biodiversité.

Les secteurs à enjeux de biodiversité sont limités aux coteaux les plus pentus qui abritent bois et pelouses sèches et aux fonds de vallons où les ruisseaux sont souvent accompagnés des zones humides : boisement linéaire de bord de cours d’eau, prairie humide, zone marécageuse…

La richesse écologique est liée à cette mosaïque de milieux qui s’opposent : quelques boisements, landes, fruticées et pelouses sur les coteaux secs, zones humides et des marges de végétation spontanée autour des parcelles agricoles.

Les sommets des coteaux et les expositions sud renferment un cortège des pelouses sèches calcaires typiques des zones à influence méditerranéenne, souvent très riches au niveau floristique. Dans ces pelouses s’observent de nombreuses espèces végétales d’affinité méditerranéenne : Stéhéline douteuse, Lavande à larges feuilles…accompagnées dans les strates arborées de Chêne vert et de Nerprun alaterne). Ces pelouses accueillent aussi de beaux ensembles d’orchidées : Ophrys jaune, Orchis casqué, Orchis homme-pendu… Certaines sont protégées comme l´Orchis parfumé et l´Ophrys à grandes fleurs. Cette dernière est une espèce endémique et constitue une rareté dans toute la France (3 à 4 stations en Haute-Garonne).

En parallèle à ces milieux secs, certains fonds de vallons et bords de ruisseaux offrent bois humides et prairies humides. Sur les prairies se trouve une flore intéressante avec de nombreuses espèces patrimoniales, plusieurs protégées : la Jacinthe romaine, le Cirse tubéreux, l’Ophioglosse commun…

Les fonds de vallon, souvent étroits, présentent régulièrement un caractère naturel qui, en pleine zone agricole, leur confère un rôle fonctionnel notable pour la faune (corridor, lieu de nourrissage et de repos). Les potentialités concernant les amphibiens sont importantes dans ces vallons.

Enfin, malgré les pratiques intensives de l’agriculture, de nombreuses plantes messicoles sont encore présentent ici : la Nigelle de France (protégée), la Fumeterre de Vaillant, l’Adonis d’automne, …
Ces coteaux et ces marges de cultures riches en messicoles sont susceptibles d’abriter d’autres groupes intéressants : reptiles (notamment le Seps strié), insectes, oiseaux…

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

L’agriculture

Les Collines Resserrées du Lauragais ont toujours été une terre d’agriculture. Aujourd’hui encore, l’agriculture est l’économie principale de cette unité paysagère.

Trois cultures ont fait la richesse de ces terres : le blé, le pastel et le maïs. Le blé était cultivé dès l’époque romaine, la voie romaine d’Aquitaine permettant son acheminement vers la méditerranée. Une grande partie de la production céréalière est encore destinée à l’exportation.

La culture du pastel du XIVe au milieu du XVIe siècle est à l’origine d’une prospérité exceptionnelle. Passé le milieu du XVIe siècle, la culture du blé a remplacé celle du pastel pour connaître un essor important pendant les années 60. A cette date sont apparues de puissantes coopératives agricoles qui ont imposé la méthode de culture intensive.

Les petites parcelles ont été regroupées pour devenir de grandes parcelles plus adaptées à la culture céréalière et à sa mécanisation.

Aujourd’hui encore la principale culture est celle du blé dur, suivie de celles du blé tendre, du tournesol et du colza. On trouve ici plus de prairies et de surfaces fourragères. Associées à cette agriculture intensive, les retenues collinaires assurent l’irrigation des cultures. Aujourd’hui la SAU irriguée en couvrant 5% est inférieure à celle départementale de 9 %.

Il n’y a, sur ces terres, pas ou très peu d’activités d’élevage, seulement quelques élevages de caprins, d’ovins et de volailles.

Les activités économiques

L’unité paysagère est préservée de toute activité industrielle. Le pôle urbain de Nailloux porte une activité tertiaire. Il n’y a pas aux abords des villages de zones d’activités ou commerciales.
Nailloux est la seule exception avec une zone d’activités artisanales au nord de son espace urbain sur la RD 19. S’il n’y a pas à proprement parler de zones commerciales, le territoire a adopté un positionnement original en développant le tourisme commercial. En effet, le village des marques de Nailloux contribue à l’attractivité du territoire et se positionne sur une offre de tourisme commercial.
En totale déconnexion de l’urbanisation de la commune, le village est implanté au nord du territoire communal et bénéficie d’un accès direct depuis la sortie n°1 de l’A66.

Il n’existe pas sur cette unité paysagère d’activités d’extraction.

L’habitat

Historiquement, la vocation de l’habitat était dédiée à l’activité agricole.

Grands domaines et bordes se répartissaient sur le territoire, au plus près des lieux de production.

Autour de la demeure du propriétaire se groupaient des bâtisses formant ainsi un hameau. Certaines fermes massives ont parfois pris des allures de châteaux, quand d’autres sont restées plus modestes.

Associés aux corps de ferme, les silos et hangars imposent leur silhouette plus ou moins massive. Ils peuvent être aussi isolés et d’autant marquants dans le paysage.

Associé à l’implantation humaine et de ce fait voisin des villages, le château d’eau se dresse sur les lignes de crête et s’impose comme point de repère et marqueur de paysage.

Le Tourisme

Le tourisme tient ici une part importante, qu’il soit de loisirs, rural ou culturel. Le tourisme à la ferme se développe, permettant aux agriculteurs de s’assurer un supplément de revenus mais aussi de valoriser des pratiques agricoles qui ont évolué et font la part belle aux circuits courts.

Les Collines Resserrées du Lauragais appartiennent à ce pays marqué par plusieurs grands épisodes historiques :

  • La Croisade des Albigeois contre le catharisme
  • La culture du pastel
  • La construction du canal du midi, même si celui-ci est hors de l’unité paysagère
  • De nombreux sites, musées et lieux racontent cette histoire exceptionnelle
  • Le catharisme et la culture du pastel ont légué de nombreux témoignages architecturaux. Il faut citer les nombreuses bastides, les châteaux et églises.

Le tourisme est aussi sportif. Plusieurs itinéraires de randonnée pédestres et cyclistes sillonnent ce pays.

  • Le GR 653 traverse d’est en ouest l’unité paysagère et rejoint Toulouse. Autour de Nailloux et du lac de Thésauque, plusieurs chemins de Petite Randonnée offrent des lieux de promenade.
  • Les cyclistes ne sont pas en reste avec plusieurs circuits permettant de découvrir ces terres du sud du Lauragais.
  • Le lac de Thésauque est un lieu de loisirs apprécié d’un grand nombre. Plan d’eau artificiel créé en 1973 après la construction du barrage sur la Thésauque, il offre de nombreuses activités de loisirs : baignade, pêche et bien d’autres sports nautiques.
Croquis US – COLVOL
Occupation urbaine
L’habitat agricole et ses batiments d’exploitation
L’habitat agricole et ses batiments d’exploitation
Le village sur son sommet
Habitat isolé et batiment d’exploitation
Les extensions urbaines qui se diffusent sur les versants ou en plaine
Les bâtiments d’activités, hangars, silos…plus ou moins imposants
Les openfields, cultures céréalières et fourrages
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La particularité de cette unité paysagère est d’être traversée par l’autoroute A 66 qui rejoint Foix et au-delà l’Andorre.

La présence de cet axe routier de premier ordre à proximité de Nailloux, place cette dernière en tant que pôle économique structurant.

Trois axes pourraient s’apparenter à des axes primaires de déplacement ; ils prennent la direction « naturelle » du relief, sud-est/nord-ouest :

  • La RD 19 de Venerque à Nailloux, via Saint-Léon
  • La RD 622 de Auterive à Nailloux, seul véritable axe primaire majeur puisqu’il relie la vallée de la Garonne à partir de Capens jusqu’à Revel

Opportunistes, les routes principales profitent d’une implantation dans le relief la plus favorable pour avoir un tracé le plus rectiligne possible.

Elles occupent indifféremment une vallée, un flanc de coteau ou une crête. Elles ont cependant un gabarit limité.

Très souvent bordées de platanes, elles construisent les lignes structurantes de ce paysage vallonné.

Ces axes rectilignes contredisent un réseau secondaire dense composé de petites routes sinueuses, qui desservent chaque village, hameau et habitation isolée.

Il faut, en effet, emprunter les routes secondaires pour comprendre et saisir les ondulations du relief. La route sinue sur les versants, d’autant plus que la pente se marque, puis se redresse en crête ou en fond de vallon.

Le réseau dense et maillé privilégie les déplacements automobiles individuels, d’autant qu’aucune voie ferrée ne dessert l’unité paysagère.

Les énergies renouvelables, photovoltaïque et éolien

Soumis au vent d’Autan et de Cers, ces terres sont propices à l’installation de parcs éoliens, comme leurs voisines les Collines Ouvertes du Lauragais et le Sillon Lauragais.

Sur les crêtes se dressent les éoliennes, qui deviennent des éléments de paysage, discutés et parfois rejetés.

Pour mieux faire connaître cette nouvelle énergie amenée à se développer et pour faire accepter les équipements, un chemin pédagogique a été aménagé sur les hauteurs de Calmont.

Des panneaux informent sur l’énergie éolienne, conçus en collaboration avec l’Office de Tourisme, la communauté de communes des Terres du Lauragais et l’Association « Sentiers Nature Calmontais ».

Les formes traditionnelles d’habitat sont ici le village groupé et l’habitat isolé.

Le village groupé trouve son origine dans les plans des bastides. Beaucoup de villages se sont construits selon ce principe, expression médiévale du plan de site défensif par excellence. Nailloux, Aignes, Montesquieu-Lauragais, Montgeard sont de ces villages.

Cependant, ici, la topographie a quelque peu infléchi l’organisation octogonale caractéristique des bastides.

L’implantation en sommet contraint la forme du village qui s’organise autour de son église ou de son château. La topographie définit sa forme quand il ne répond pas au plan de la bastide.

Les maisons de ville ou de village qui les composent, associent un habitat bourgeois à un habitat plus populaire. Elles s’alignent le long des rues sans jamais dépasser le R+2.

La culture du pastel puis celle du blé sont à l’origine de la diffusion de l’habitat implanté alors au plus près des lieux de production.

Conséquence de la richesse générée par ces cultures, la ferme est vite devenue un domaine. Plusieurs corps de bâtiment peuvent composer un hameau, avec en son centre une petite église paroissiale.

Autour de la demeure du propriétaire terrien, des bordes céréalières se dispersent sur leur aire d’exploitation.

Ces formes traditionnelles ont tendance à s’effacer au profit de formes récentes standardisées.

Le dynamisme économique dont bénéficie l’unité paysagère par sa proximité avec l’aire toulousaine à laquelle s’ajoute celui du bassin de vie de Nailloux font peser sur les paysages une certaine pression.

Les paysages se marquent d’une urbanisation filante et de la diffusion de l’habitat individuel dans des formes plus ou moins regroupées. Les versants et fonds de vallon se couvrent de constructions de type pavillonnaire.

A vocation résidentielle, ce type d’habitat supplante la ferme ; plusieurs fermes sont d’ailleurs rachetées et transformées par des citadins.

La construction caractéristique des terres lauragaises est la borde, typologie architecturale du XVIIIe siècle.

Long volume unique sous un toit à deux pentes, il regroupe le logement et les locaux d’exploitation. La façade est presque toujours orientée au sud ou sud-est. Le pignon est ou ouest exposé aux pluies et aux vents est aveugle.

La borde s’installe en crête ou sur un replat réservant ainsi les terres fertiles à l’agriculture.

La pénurie du bois d’œuvre, conséquence du déboisement précoce, a déterminé les modes de construction, tandis que l’abondance de l’argile a fourni de grandes quantités de matériau de construction.

Le sol argilo-calcaire a donné la matière pour les briques cuites ou crues constituant le matériau de base des constructions, mais aussi celle pour les tuiles canal qui couvrent l’ensemble des constructions lauragaises.

La brique est ici le matériau de construction commun à toutes les constructions. La brique cuite, appelée « la foraine » étant onéreuse, son emploi a été souvent réservé aux riches propriétaires et/ou compose les ornements de façade. Dans les habitations plus modestes, elle est réservée aux parties sensibles aux intempéries. Elle est alors associée au galet ou au pisé.

Territoire agricole, le hangar et silo sont des éléments communs d’architecture. La nécessaire fonctionnalité impose l’utilisation de matériaux rudimentaires comme la tôle. Un effort est pourtant fait quant aux couleurs. Le noir ou le vert sombre de certains contribue à les rendre discrets dans le paysage.

Il faut ajouter, aux formes traditionnelles, des formes plus récentes aux caractères plus contemporains car la conséquence de la diffusion de l’habitat est l’apparition de nouveaux caractères architecturaux, très souvent standardisés et éloignés des caractères traditionnels.

Cependant il convient de relever une réécriture contemporaine des caractères architecturaux réussie, mais encore réservée à une population disposant de revenus confortables.

L’histoire et ses grands épisodes ont profondément marqué ces terres.

Que ce soit la Croisade des Albigeois, le catharisme, les guerres de religion ou la Révolution française, toutes ces époques ont modifié et transformé un grand nombre d’édifices et de villages. Certains démolis ont été reconstruits au XVIIe, d’autres ont disparu ne laissant de traces que dans des écrits. Montbrun-Lauragais possédait trois églises, une seule existe aujourd’hui reconstruite au XIXe siècle.
Il faut ajouter à ces grands bouleversements, une histoire agricole tout aussi particulière. L’âge d’or du pastel et du blé ont donné aux terres lauragaises une prospérité qui se lit aujourd’hui au travers d’un patrimoine architectural, rural et religieux abondant et diversifié.

Les édifices religieux

Terre de religion, ce passé a légué de nombreuses églises et chapelles.

Cette unité paysagère rassemble à elle seule un grand nombre d’églises.

Le style néo-roman de l’église d’Aignes est à relever car le gothique méridional est bien le plus répandu.

Le clocher tour du XIXe de l’église de Corronsac a la particularité de rappeler celui de la basilique Saint-Sernin de Toulouse.

Il y a aussi les églises de Saint-Léon et d’Auragne.

Le clocher-mur est cependant le plus répandu ainsi que le clocher-peigne.

  • Les clochers murs : élément plat et vertical percé de 2 à 3 ouvertures qui accueillent les cloches.
  • Le clocher-peigne est une variante du clocher-mur, mur unique percé d’une ou plusieurs baies destinées à accueillir une ou plusieurs cloches.

Les clochers-murs ou peigne se trouvent fréquemment sur le toit des chapelles et des églises romanes édifiées entre le XIe et le XIIIe siècles.

Tous ces édifices illustrent une diversité de styles et d’époques que l’on retrouve dans la construction de leur clocher.

Les châteaux

La richesse issue de la culture du pastel puis de celle du blé est à l’origine de nombreux châteaux.

Ayguevives est dotée de trois châteaux : ceux des familles des Martins, des Saint-Félix et l’ancienne demeure des Gabalda.

La plupart datent du XVIIe et XVIIIe siècles et utilisent la brique et la pierre.

Plusieurs sont intégrés au village.

Souvent privés, certains réhabilités sont devenus des édifices publics comme le château du XVIIIe des Martins d’Ayguevives devenu l’actuelle mairie.

Les moulins

Sur ces terres balayées par les vents, l’homme a su exploiter cette ressource naturelle en construisant de nombreux moulins, principalement à vent.

Moulins à grain ou pasteliers, beaucoup ont malheureusement disparu ; Nailloux en comptait six, il n’en reste plus qu’un seul, facilement remarquable par l’audace de sa couleur rouge.

Les arbres

Si la place de l’arbre est marginalisée dans ces paysages, il faut néanmoins considérer l’arbre comme élément de patrimoine quand ce dernier exprime un statut social ou une appartenance religieuse.

Le pin parasol, emblème de liberté et d’accueil, était planté par les protestants à proximité de leur maison après les années de persécution subies ; pour d’autres il aurait été planté par les hobereaux.

La borde se distingue dans le paysage par son jardin arboré qui lui est associé et ses allées d’accès plantées d’arbres.

Qu’elle soit simple borde ou ferme devenue château, les alignements de platanes, tilleuls et cyprès deviennent des éléments marqueurs de paysage.

D’autres voies ont été plantées de mûriers. Encore présents aujourd’hui, ils témoignent de pratiques disparues, celle de la culture du vers à soie.

Les pigeonniers

Éléments de petit patrimoine, leur silhouette caractéristique est très présente dans le département.

Qu’il soit isolé ou associé à un corps d’habitations, il est de ces marqueurs de paysage identitaires d’un mode de vie.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.

Un lieu emblématique

« Le Canal du Midi, pour ses arbres, ses péniches, ses canards… » (Habitant, Vieille Toulouse).

Parcourant le Lauragais, le Canal du Midi est cité à plusieurs reprises comme lieu emblématique et intime. La faune, la flore, mais également les constructions comme l’écluse de Negra et sa chapelle font parties des éléments qui rythment ce paysage :

« Le Canal du Midi, un patrimoine historique, mais aussi « naturel ». A préserver et mettre en valeur pour les loisirs. »  (Habitant, Péchabou).
« Le seuil de Naurouze. Historique, authentique, très très beau avec le canal, la nature, l’allée de magnifiques platanes, la vieille minoterie très poétique. » (Habitante, Montesquieu-Lauragais).

Le patrimoine architectural conservé et valorisé de ce territoire dévoile une histoire encore bien visible dans le Lauragais

« La bastide Royale de Montgéard avec son hôtel particulier Renaissance, son église et sa parcelle de Pastel. La chapelle romane de Noumérens nichée au milieu des bois. Avignonet-Lauragais : son histoire liée au catharisme, sa prison en poivrière, ses remparts… »  (Habitant, Mongéard).

L’implantation de grandes surfaces est plusieurs fois citée comme dégradant la qualité de vie sur ce territoire. On évoque également l’intensification de l’urbanisation ressentie à travers l’augmentation de la circulation routière et le développement de l’habitat. Cependant, pour certains, ces changements n’impactent pas encore le cœur du paysage du Lauragais.

« Malgré beaucoup de construction le long de la départementale 813 et de nombreux lotissements peu esthétiques, le Lauragais a gardé son caractère dans l’ensemble. » (Habitant, Montgiscard).
Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

Les Collines Resserrées du Lauragais, comme leurs voisines les Collines Ouvertes du Lauragais, ont aussi été de grands terroirs agricoles : le blé à l’époque romaine puis le pastel du XVe au XVIe siècle. La carte d’état major de 1848 ci-contre montre un territoire largement agricole. Aujourd’hui le blé est encore la culture principale avec le tournesol et le colza.

L’ondulation des Collines Resserrées du Lauragais est plus marquée et plus « resserrée ». L’orientation générale du relief est donnée par les cours d’eau qui s’écoulent du sud-est vers le nord-ouest.

Transition entre l’unité paysagère des Collines Ouvertes du Lauragais au nord et celle des Collines du Volvestre au sud, elles empruntent à chacune des éléments de caractérisation : villages groupés en sommet, habitat isolé sur les lieux d’exploitation et grandes surfaces cultivées.

La prospérité de ce territoire, fruit de son agriculture, s’exprime au travers de son patrimoine architectural et l’histoire du pastel porte un tourisme culturel. Les bastides de Montgiscard, de Montesquieu-Lauragais racontent une histoire médiévale ; les nombreux châteaux, la richesse de ce pays.

L’agriculture est aussi devenue intensive. Cependant l’ambiance est ici plus boisée ; les boisements, souvent résiduels, occupent les ubacs ou trop pentus, plus fréquents sur cette unité paysagère. De longs alignements de platanes au bord des routes composent de grands axes structurants.

Les atouts

  • Une agriculture encore prospère.
  • Un patrimoine riche et diversifié porteur d’un tourisme dynamique, 2ème économie du Lauragais.
  • Des grands alignements de platanes qui embellissent les parcours.
  • La proximité des grands axes routiers (A66, A61 et RD 813) la rapprochant de l’aire urbaine toulousaine.
  • Une faible exposition aux risques (sismique, inondations)

Les fragilités

  • Sensibilité forte des sols à l’érosion.
  • Alea mouvement de terrain fort et susceptibilité moyenne aux glissements de terrain.
  • La pression de l’aire urbaine toulousaine pour ses espaces qui en sont proches.

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

A l’exception des périmètres associés aux Monuments Historiques, l’unité paysagère bénéficie de peu de périmètres de protection. Plusieurs zones humides sont classées, notamment le lac de la Théssauque.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

Les périmètres de protection qui s’appliquent aux Collines Resserrées du Lauragais sont ceux des édifices classés Monuments Historiques et des zones humides. Les évolutions sur ces terres restent modérées, si l’on fait exception des opérations de remembrement.

L’activité agricole reste dynamique et elle est un facteur d’entretien des paysages par sa faculté à limiter l’enfrichement.

Les mutations notables sont relatives aux extensions urbaines qui s’opèrent autour des villages, plus marquées à proximité de l’aire urbaine toulousaine.

L’intensité urbaine de la métropole, c’est à dire sa capacité à être attractive par les services, emplois et espaces qu’elle offre et capter des flux, est forte. Cela se traduit par une densité de population moyenne, qui décroit en s’éloignant de Toulouse. Nailloux affiche un taux un peu plus élevé.

Sur des territoires agricoles, certaines évolutions peuvent être plus lentes et se traduisent indirectement sur les paysages. Il s’agit de l’âge des agriculteurs, de la taille des exploitations…

Les Collines Resserrées du Lauragais affichent :

  • Une baisse du nombre d’exploitations relativement faible, en moyenne de -20%.
  • Une proportion de chef d’exploitation de moins de 40 ans plutôt élevée, 15% en moyenne.
  • La baisse du nombre d’exploitations et l’augmentation de leur taille est un phénomène qui se poursuit.

Les évolutions des paysages des Collines Resserrées du Lauragais se marquent :

  • De la disparition du petit parcellaire.
  • De la perte de lecture des noyaux villageois par la diffusion de l’habitat en périphérie.
  • D’une simplification des cultures avec une majorité de grandes cultures, principalement le blé.
  • De la disparition de la trame bocagère.
  • D’une sensibilité aux changements climatiques.
  • D’une modification du système hydraulique naturel en partie avec la création des retenues collinaires.

Dynamiques urbaines

L’analyse des photographies aériennes entre 1950 et aujourd’hui révèle les conséquences des opérations de remembrement et l’importance de l’évolution de la tâche urbaine.

La densité de population s’intensifie en se rapprochant de Toulouse, mais également sur les communes qui bordent l’unité paysagère à sa rencontre avec le Sillon Lauragais. Ces communes bénéficient de l’A 61 qui rapproche sensiblement la métropole toulousaine. Ces mêmes communes bénéficient d’un bon ratio bassin de vie et emploi.

Cette tendance se confirme par une forte extension urbaine associée au taux élevé d’accueil des nouvelles populations. Ceci fait entrevoir une augmentation de la tâche urbaine qui se poursuivra.

Les extensions urbaines

Ce phénomène est donc plus marqué au nord-ouest et à l’est de l’unité paysagère. Comme pour confirmer cette tendance, le taux de consommation des sols est y élevé, se renforçant sur la commune de Nailloux.

Il convient cependant de noter des disparités avec des communes, notamment celles à l’extrémité sud-est de l’unité. L’habitat est individuel et consommateur d’espaces non imperméabilisés.

  • Extensions pavillonnaires en périphérie des villages, certaines sous forme de « poches » en discontinuité du village historique.
  • Consommation des sols s’intensifiant sous l’influence de l’aire urbaine toulousaine et sur les versants du Sillon Lauragais.
  • Diffusion de la tâche urbaine à Nailloux, à proximité de l’A 66 qui rapproche de Toulouse grâce à un échangeur routier.
  • Insertion sur les versants parfois en force pour rechercher le point de vue vers la chaîne des Pyrénées.
  • Densification du maillage viaire.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux

  • Banalisation et standardisation des formes architecturales : répétition de constructions neuves sur un modèle identique.
  • Apparition de nouveaux caractères architecturaux étrangers à ceux traditionnels : enduits clairs voire blancs, formes carrées avec toit à quatre pans.

Les quatre premiers clichés aériens illustrent le principe de l’étalement urbain et de la consommation des sols. Mervilla, Rigoulet et Rebigue sont des communes situées au nord-ouest de l’unité, sous influence directe de l’aire urbaine toulousaine.

Les repères indiqués correspondent à des églises. De simples hameaux ou édifices isolés, ils en perdent le statut absorbés par l’urbanisation filante. Ce même phénomène s’est opéré autour des villages d’Ayguesvives, de Montgiscard ou de Montesquieu-Lauragais. Ces communes riveraines du Sillon Lauragais bénéficient d’une desserte autoroutière, l’A 61, qui raccourcit le temps de parcours vers Toulouse.

Le remembrement a également recomposé le parcellaire, faisant disparaître le petit parcellaire synonyme de diversité des cultures. Sur quelques parcelles, des boisements se sont développés jusque les années 80 ; ensuite leur superficie reste stable.

Sur les quatre derniers clichés, l’exemple de Nailloux montre le rapport direct entre la construction d’une infrastructure routière majeure, l’A 66 et son ouverture en 2002, et le développement urbain.

Le village historique était regroupé de part et d’autre des axes de circulation. Autour du village, des fermes isolées sont au cœur des espaces cultivés.

De nouvelles zones bâties voient le jour à compter des années 70. Certaines en continuité du village historique, le long des voies, et d’autres sont en discontinuité. Les pratiques agricoles changent également. Avec le remembrement, la taille des parcelles augmente de façon notoire.

L’urbanisation se poursuit, englobant les zones en discontinuité et l’habitat isolé. Une urbanisation continue d’habitat pavillonnaire plus ou moins lâche se met en place. Ce phénomène se fait au détriment des terres agricoles.

La création du lac de la Théssauque a entraîné une zone d’habitat sur sa rive nord. À l’ouest et à l’est de cette zone, le PLU classe les espaces en AU, laissant présager de futures extensions.

Dynamiques des milieux NATURELS

  • Tendance à l’épaississement des ripisylves.
  • Perte d’habitats naturels avec la diffusion de l’habitat et des activités, très modérée.
  • Perte de biodiversité par suppression des haies lors de l’agrandissement des parcelles agricoles. Tendance aujourd’hui inversée avec un retour des haies et le processus de renaturation engagé.
  • Sensibilité au changement climatique et plus particulièrement aux conséquences sur l’agriculture.

Dynamiques agricoles

Le remembrement des années 60 a effacé la mosaïque des cultures, entraînant la disparition des haies et fossés.

Corridors écologiques, ils ont aussi un rôle important dans la gestion des eaux de ruissellement. Aussi leur disparition accentue le processus d’érosion des sols.

Depuis 1988, le Conseil Départemental accompagné de l’association Arbres et Paysages d’Autan s’est engagé dans une campagne de replantation des haies.

Les évolutions portent sur

  • La simplification des cultures avec une grande part dédiée au blé entraînant une certaine monotonie des paysages.
  • La transformation du système hydraulique naturel avec la création de retenues collinaires.
  • L’augmentation de la taille des exploitations. Ici la majorité des exploitations sont de taille moyenne à grande.
  • La diminution de la surface cultivée par les zones urbaines.

Dynamiques économiques

Le tourisme

  • Le tourisme est la deuxième activité du Lauragais, pays auquel appartient les Collines Ouvertes du Lauragais.
  • Fréquentation des sites et villages induisant un afflux de véhicules et la nécessité d’équipements. Modérée.
  • La fréquentation des sites naturels (lac de la Théssauque) et la reconversion de certaines retenues collinaires en espaces de loisirs.

Les infrastructures de déplacement et énergétiques

  • Concernant le possible développement des énergies renouvelables: plusieurs zones identifiées comme favorables au photovoltaïque, mais pas de nouveaux projets connus à ce jour.
  • Zones favorables autour de l’A66, avec contrainte moyenne (projets d’implantation soumis à études spécifiques).Un seul site aujourd’hui, celui de Calmont au sud-est de l’unité paysagère, composé de 7 éoliennes.

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Revenir à la polyculture.
  • Se servir de l’agriculture pour limiter l’artificialisation des sols.
  • Développer une agriculture de proximité et des circuits courts.
  • Réfléchir à mieux intégrer le bâti agricole.
  • Entretenir les retenues collinaires.

Milieux naturels

  • Poursuivre la replantation du bocage.
  • Renaturer les cours d’eau et entretenir les ripisylves.
  • Maintenir les paysages ouverts.
  • Préserver les arbres des routes.

Infrastructures

  • Encadrer le développement des énergies renouvelables, surtout l’éolien.
  • Encourager l’enfouissement des lignes HT.
  • Entretenir les routes secondaires .
  • Concilier tourisme et préservation des sites : équipements de qualité et bien intégrés.

Villages

  • Préserver l’architecture et la forme des villages.
  • Mutualiser les équipements, les services et les infrastructures entre les villages.
  • Lutter contre l’uniformisation des habitats pavillonnaires.
  • Qualifier les entrées de ville.
  • Limiter les enseignes et les panneaux publicitaires.
  • Préserver les commerces de proximité des villages.

Urbain

  • Favoriser une architecture locale mais qui peut être contemporaine.
  • Limiter la taille des lotissements.
  • Restaurer l’habitat ancien.
  • Encadrer les nouvelles constructions et leur insertion dans le site.
  • S’assurer que les caractères des nouvelles constructions soient en harmonie avec l’identité locale.
Bloc Diag – CRL
Les extensions urbaines, habitat et activités
Des nouvelles formes urbaines cohérentes avec l’existant et la topographie pour assurer l’insertion et des terrassements limités
Des extensions urbaines agglomérées pour limiter la consommation des terres agricoles
Respect des caractères architecturaux locaux et autoriser leurs réinterprétations
Des formes plus resserrées de préférence
Des coupures urbaines à instaurer ou maintenir
Les espaces de nature et les cours d’eau
Les grands alignements d’arbres des routes préservés et replantés si abattus
Haies bocagères et bosquets entretenus, replantés si disparus
Des retenues collinaires préservées et requalifiées en espaces de loisirs si inutilisées
Des espaces de transition à trouver entre cultures et habitat
Les villages et les centres historiques
Maintien d’un cœur de village convivial et dynamique avec ses commerces de proximité pour éviter leur désertification
Valorisation du patrimoine classé et ordinaire, accompagnée de mesures pour l’accueil des visiteurs pour maintenir un territoire vivant
Préservation de la forme et la silhouette du village
Entretien et restauration de l’habitat ancien et traditionnel avec accompagnement de la mutation d’usage (agricole/résidentiel)
Flux et circulations organisés pour limiter la place des véhicules en centre bourg et prioriser le piéton

L’agriculture

Une diversité des cultures encouragée
Un patrimoine agricole entretenu pour mémoire des pratiques agricoles traditionnelles
Des nouveaux bâtiments d’exploitation soignés
Des motifs paysagers (haies et arbres isolés) entretenus et préservés

Les activités

Réflexion sur le développement et l’implantation des énergies renouvelables (solaire et éolien)
Vigilance à avoir sur les zones d’activités et commerciales en entrée de ville, soigner les abords
Tourisme à soutenir pour la découverte du patrimoine architectural et l’histoire des terres lauragaises
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

61

hab/km²

22639

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté d’agglomération du Sicoval
Communauté d’agglomération Le Muretain agglo
Communauté de communes du Bassin Auterivain
Communauté de communes Terres du Lauragais
Toulouse Métropole

32 communes

Aignes
Auragne
Aureville
Ayguesvives
Beauteville
Belbèze-de-Lauragais
Caignac
Corronsac

Espanès
Gardouch
Gibel
Goyrans
Issus
Labruyère-Dorsa
Lagarde
Mauvaisin

Mervilla
Monestrol
Montbrun-Lauragais
Montclar-Lauragais
Montesquieu-Lauragais
Montgeard
Nailloux
Noueilles

Pechbusque
Pouze
Rebigue
Saint-Léon
Seyre
Vieille-Toulouse
Vieillevigne
Vigoulet-Auzil

Partiellement : Auterive – Auzeville-Tolosane – Avignonet-Lauragais – Calmont – Castanet-Tolosan – Cintegabelle – Clermont-le-Fort – Deyme – Donneville – Grépiac – Lacroix-Falgarde – Montgiscard – Péchabou – Pompertuzat – Portet-sur-Garonne – Ramonville-Saint-Agne – Renneville – Toulouse et Venerque