Unité paysagère

La Garonne des Terrasses

Située au nord du département, accolée à l’agglomération toulousaine, la Garonne des Terrasses se prolonge dans le Tarn-et-Garonne, délimités par les coteaux de Castelnau d’Estrétefonds à l’est, et par les terrasses intermédiaires à l’ouest, ces deux ensembles sont ici regroupés en une seule unité paysagère.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

L’unité paysagère s’organise autour de la Garonne, qui forme une très large vallée dont les terrains alluviaux et plats sont occupés par de vastes parcelles agricoles.

Si l’horizon s’étire indéfiniment sur cette plaine agricole, c’est bien le relief qui distingue quatre entités principales :

  • le lit majeur de la Garonne, sur lequel se développent les forêts alluviales, quelques parcelles agricoles et des exploitations maraichères ;
  • en rive droite de la Garonne, la basse plaine, dont l’occupation du sol est beaucoup plus diversifiée. Les plans d’eau comblant les anciennes carrières et celles qui sont encore en activités sont regroupées à l’ouest. A l’est et au sud, les infrastructures de transport en direction de Toulouse se sont développées, profitant des terrains plats. Elles vont de pair avec une importante urbanisation, concernant tant l’habitat que les activités commerciales ou industrielles. Les terrains agricoles occupent l’espace restant.
  • en rive gauche de la Garonne, la basse terrasse dont la vocation est essentiellement agricole. S’y trouvent de vastes parcelles principalement destinées aux grandes cultures et les coopératives agricoles. La bastide de Grenade y est également située.
  • les coteaux en limite est, support des villes de Castelnau d’Estrétefonds et Saint-Rustice et dominant la vallée.

Caractérisation des paysages

  • un relief plan, constitué d’une basse terrasse et d’une basse plaine altimétriquement proche ;
  • un réseau hydrographique structurant, fait du fleuve (Garonne), de rivières majeures (Save, Hers mort) et du canal latéral à la Garonne ;
  • un habitat groupé en plaine ou sur les coteaux, avec un noyau urbain dense et une périphérie plus diffuse ;
  • une urbanisation grignotant les terres agricoles à proximité des axes structurants et en périphérie des villes ;
  • une agriculture omniprésente, tournée principalement vers les grandes cultures, mais intégrant également des petites surfaces d’arboriculture et de maraichage ;
  • une multitudes de gravières et sablières, transformées en plans d’eau pour celles qui sont désaffectées ;
  • des milieux alluviaux (forets, prairies) en bord de Garonne ;
  • des alignements d’arbres.

La palette de couleurs de la Garonne des Terrasses

  • Les différentes nuances de rouge de la brique et des tuiles
  • Le jaune d’or des épis de blé
  • Le vert d’eau de la Garonne, de son canal latéral et des multiples plans d’eau
  • Le vert intense des alignements de platanes
  • Les différentes déclinaisons de verts des cultures et vergers
  • Le marron des sols nus labourés
  • Le gris des galets de Garonne
Bloc Diagramme – garter
Une plaine agricole mitée par l’urbanisation (zones d’activités et habitat)
Parcelles agricoles principalement dévolues aux grandes cultures
Les milieux alluviaux de bords de Garonne
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Motifs paysagers – GT
Activité d’extraction de sables et graviers visible par les infrastructures associées (dragues, trémies, convoyeurs, stocks…)
Faisceau d’infrastructures constitué par le canal latéral à la Garonne et ses alignements d’arbres
Habitat groupé sur les coteaux et quartiers pavillonnaires diffus en périphérie de la ville
Zones d’activités implantées en périphérie des villes et à proximité des axes structurants
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

Le socle géologique de la Garonne des Terrasses se lit aisément lorsque l’on parcourt du regard ces paysages de plaines alluviales cultivées.

La vallée de la Garonne, creusée dans un substrat molassique, est constituée d’alluvions charriées par les eaux et déposées sur ses rives, de la basse plaine aux différentes terrasses.

Le lit majeur de la Garonne présente un sol sableux, parfois caillouteux avec des dépôts fins et tourbeux dans les bras morts. Soumise au régime des crues du fleuve, cette zone ne comporte aucune ville ou habitation isolée.

Les vallées des cours d’eau secondaires (Hers, Girou) qui se raccordent à la rive droite, sont recouvertes de limons argileux, propices aux cultures même si l’urbanisation gagne du terrain.

La basse plaine de la Garonne, à l’est du fleuve, présente une couche de limons surmontant des graviers. Ces alluvions nourrissent les nombreuses carrières en activité. D’autres, arrivées au terme de leur exploitation, forment un ensemble de plans d’eau artificiels.

La composition de la basse terrasse, à l’ouest du fleuve, est similaire à celle de la basse plaine. Les cailloux roulés et les lits de sables sont recouverts en surface d’une couche de limons fins.

Les dépôts alluvionnaires des basses plaines et basses terrasses produisent des sols fertiles, expliquant l’implantation des grandes cultures.

Les coteaux situés à l’est, sont quant à eux formés par la molasse ou ses dérivés, dont la forte teneur en argile explique la présence passée de briqueteries. Sa décomposition a produit sur les sommets plats des collines des formations argilo-sableuses.

La morphologie de l’unité paysagère est marquée par la large vallée creusée par la Garonne.

Celle-ci est limitée par le talus molassique de Saint Sauveur à Pompignan à l’est et par l’étagement des terrasses alluviales à l’ouest du fleuve. Ces terrasses sont difficiles à distinguer car les différences d’altimétrie sont peu prononcées.

La vallée de la Garonne et ses terrains alluvionnaires limoneux au fort potentiel agronomique expliquent également l’occupation du sol, en grande partie agricole (grandes cultures et en moindre mesure maraichage et arboriculture).

La basse plaine, de 110 à 120 m d’altitude environ, présente une pente transversale assez forte vers le fleuve, et n’est pas intégralement recouverte pas les grandes crues. Cela a permis son urbanisation importante du fait de la proximité de l’autoroute et de l’influence toulousaine (habitat et zones d’activités). Ces sols bruns décalcifiés sont malgré tout le support de nombreuses parcelles cultivées.

La basse terrasse, de 110 à 130 m d’altitude, constitue le support de la ville de Grenade, installée en limite du lit majeur de la Garonne, mais surtout d’une activité agricole intensive dominée par les grandes cultures, implantées sur des sols de boulbènes.

Quant aux coteaux et leur base, ils sont essentiellement urbanisés, leur forte pente et leur sol sensible à l’érosion étant moins indiqués pour l’exploitation agricole. Cela laisse ainsi les sols fertiles et mécanisables des plaines disponibles pour l’agriculture.

La présente unité paysagère met à l’honneur la large vallée de la Garonne et ses affluents.

Cette vallée dessine un bandeau nord-ouest/sud-est plat délimité par des coteaux côté est et des collines côté ouest. De nombreux plans d’eaux provenant d’anciennes carrières viennent compléter le réseau hydrographique de l’unité paysagère.

Typologies de cours d’eau

  • Le fleuve : son débit comme sa morphologie sont influencés par les systèmes hydrologiques des chaines montagneuses. D’une largeur d’environ 100 m, le fleuve marque le territoire. Sa ripisylve est très fournie et accentue l’aspect sauvage du fleuve ici peu contenu et qui déborde aisément sur ses rives sauvages ou cultivées. De petites îles viennent ponctuer son cours.
  • La rivière en zone agricole : d’une largeur comprise entre 10 et 15 m, son débit est soutenu et son cours encaissé est remarquable par sa ripisylve dense et par la circulation de l’eau elle-même.
  • Le ruisseau en zone agricole : il est mince avec 1 m de largeur environ. Faisant la limite entre deux parcelles, sa végétation est variable et dépend des pratiques culturales, même si la ripisylve n’est bien souvent constituée que de quelques arbustes disséminés. Ils sont donc peu perceptibles.
  • Le canal : son tracé est anthropique et sa largeur est maîtrisée et constante, de l’ordre de 10 m. Ses berges sont contenues et souvent minéralisées mais s’accompagnent d’alignements d’arbres plantés pour apporter de l’ombrage le long des chemins de halage.

Les espaces naturels sont rares et se concentrent sur les espaces liés aux cours d’eau et aux anciennes gravières.

Les espaces à enjeux liés à la Garonne comprennent le cours d’eau lui-même mais aussi le corridor fluvial en retrait.

Ces espaces naturels sont marqués par les modifications de fonctionnement du fleuve, liées aux extractions de granulat et à l’endiguement des berges. Malgré cela, la Garonne reste un réservoir de biodiversité et un corridor écologique majeur aquatique comme terrestre.

Sa ripisylve héberge une avifaune et une faune piscicole remarquables.

Les anciennes gravières offrent de vastes plans d’eau associés à des bordures boisées et des roselières favorables à la reproduction et au stationnement d’oiseaux d’eau en raison de leur situation dans le couloir migratoire de la Garonne.

La présence de milieux jeunes offre un habitat favorable aux espèces pionnières. Ainsi, cette zone constitue un site d’alimentation, d’halte migratoire et/ou d’hivernage pour des espèces d’ardéidés, d’anatidés, pour les Foulques, Grèbes ainsi que pour les limicoles.

Les laridés sont présents en hivernage et la présence d’îlots de galets permet aussi leur nidification. L’intérêt de ces sites est important compte-tenu de leur rareté. Enfin, ces gravières renferment un cortège notable d’odonates inféodés aux zones humides.

Les secteurs aux enjeux écologiques les plus notables sont couverts des périmètres de ZNIEFF et certains bénéficient de surcroit de périmètres de protection (site Natura 2000 et Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope).

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

L’agriculture

Une proportion importante de la superficie de l’unité paysagère est consacrée à l’agriculture. Cela s’explique par la présence de terrains alluvionnaires au potentiel agronomique très intéressant. Les coteaux, dont la pente et les sols plus lourds rendent difficile le travail agricole, sont peu cultivés. Toutefois, la pression foncière due à la concurrence avec d’autres activités consommatrices d’espaces, les infrastructures et l’urbanisation résidentielle réduisent la surface agricole utile de la basse plaine. Ce phénomène, moins visible actuellement sur la basse terrasse, y est cependant en cours et s’accélère.

Si la majeure partie de ces terres se trouve occupée par les grandes cultures, l’activité maraichère est également présente, visible notamment par ses serres. Quelques vergers complètent l’ensemble.

Ces parcelles sont le plus souvent de grande taille, avec des cultures céréalières s’étendant à perte de vue, à l’inverse des cultures maraichères, occupant de plus petites surfaces. Les haies et les bosquets sont relativement rares.

Le bâti agricole est peu impactant dans les perceptions, à l’exception notoire des immenses silos à grains des coopératives agricoles.

L’industrie

Les activités d’extraction ou manufacturières ont un fort impact visuel sur le paysage. La production d’énergie via deux parcs photovoltaïques est aussi prégnante.

L’habitat

Située à proximité de l’agglomération toulousaine et des infrastructures de transport, la Garonne des Terrasses fait état d’une densité bâtie élevée, du moins dans sa partie est et au niveau de Grenade. C’est un territoire dynamique, en témoignent les extensions pavillonnaires en périphérie des villes.

Le tourisme

L’activité touristique tire parti de la richesse patrimoniale locale telle que la bastide royale de Grenade, les bords de Garonne et de la Save… Le canal latéral à la Garonne offre balades pédestres et cyclables ainsi qu’un excellent site pour le tourisme fluvial. Loin du tourisme de masse, cette activité touristique produit peu d’impacts paysagers, à l’exception du canal qui s’affirme avec force, même s’il fait désormais partie du paysage.

Les activités et commerces

Les zones d’activités ont un réel impact dans les perceptions paysagères, en particulier lorsqu’elles sont de grande taille à l’image d’Eurocentre. Des surfaces commerciales sont aussi implantées en périphérie des plus grandes villes, où de banals volumes en tôle se succèdent. Les centre-bourgs proposent quant à eux des commerces de proximité.

Croquis US – GAR-TER
Occupation urbaine
Zone d’activités étalée sur la plaine en pied de coteau
Zone d’activités étalée sur la plaine en pied de coteau
Aqueduc du canal latéral à la Garonne
Centre-bourg en plaine
Carrière d’extraction établie dans la basse plaine de la Garonne
Cultures aux Toureilles
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La Garonne des Terrasses présente un maillage routier principal orienté selon un axe nord-sud, du fait d’un tropisme vers l’agglomération Toulousaine

Les routes et voies de desserte

  • l’A62 entre Toulouse et Montauban, qui s’insère à l’extrémité est de l’unité paysagère, et présente une unique sortie ;
  • la D820 entre Castelnau d’Estrétefonds et Saint-Jory, parallèle à l’autoroute et longeant la voie ferrée ;
  • la D2 entre Grenade et la rocade toulousaine, rectiligne le long des méandres de la Garonne.

D’autres axes, moins nombreux et de moindre importance, traversent l’unité paysagère d’est en ouest, il s’agit principalement de l’axe Grenade/Castelnau d’Estrétefonds.

Un maillage de voies routières secondaires réparti de manière plus homogène complète l’ensemble.

Les axes principaux, souvent rectilignes, sont le plus souvent bordés d’alignements d’arbres, ininterrompus sur de larges sections, à l’image des routes rayonnant autour de Grenade (D2, D17, D3, D26).

C’est également le cas de certaines entrées de ville telles que Castelnau d’Estrétefonds et Ondes, faisant de ces alignements un marqueur fort de ce territoire.

Dans ce territoire plat, c’est ainsi la végétation d’accompagnement qui révèle les infrastructures dans le paysage, à l’image également du cordon végétal le long de l’autoroute.

La planéité du terrain rend aussi plus perceptible les imposantes lignes à haute-tension traversant les parcelles cultivées.

La Garonne des Terrasses est un territoire où l’emprise bâtie est conséquente.

L’habitat y est groupé, avec des centres-villes anciens denses, autour desquels se sont développées les constructions plus récentes et plus diffuses le long des axes de communication.

Les zones d’activités, implantées à proximité de l’autoroute et de son échangeur, sont également concentrées. Le bâti dispersé s’avère relativement rare et concerne les bâtiments agricoles.

Implantation des villes

  • À proximité des fleuves et cours d’eau, ou au point de confluence, dans le but de tirer parti de cette ressource mais également d’assurer la défense de la ville;
  • Sur les coteaux et jusqu’à leur pied, orientées en direction de la Garonne mais mieux protégées des crues, avec une urbanisation qui s’étale dans les différentes directions ;
  • En plaine, en retrait des fleuves et cours d’eau.

Il existe également une forme urbaine particulière : la bastide, dont Grenade constitue l’unique exemple de l’unité paysagère et l’archétype parfait de ce type de village.

Construite au XIIIe siècle, elle s’organise autour d’une place centrale de forme rectangulaire et de sa Halle, à partir de laquelle s’ordonnent des îlots également rectangulaires limités par des rues partant de chaque angle de la place centrale.

Typiques du sud-ouest en général, les bastides furent construites ou réaménagées selon un véritable plan d’urbanisme, orthogonal, s’adaptant à la configuration du terrain et/ou aux bâtiments existants, ce qui explique la diversité présente au sein même de cette forme d’habitat.

Révélatrices des ressources locales, les constructions traditionnelles recourent à deux matériaux principaux : la brique crue ou cuite, apparente ou enduite, et le galet roulé appareillé à du mortier.

La maison carrée

Bien conservée, on peut la rencontrer aussi bien en façade sur rue que de façon isolée.

C’est un bâtiment de type bourgeois constitué d’un volume principal éponyme, parfois complété d’annexes agricoles.

La façade principale, plus ou moins ornementée est percée d’ouvertures régulières soulignées d’un encadrement de briques.

La maison maraîchère

La maison maraîchère, dont il ne reste que quelques exemples, est localisée sur la basse plaine alluviale au sein d’un système parcellaire constitué de lanières de cultures légumières, florales, de violettes…

Le volume est rectangulaire et le pignon est aligné sur la rue. La cour est accolée à la façade principale. Les pièces d’habitation et d’exploitation sont abritées sous ce même volume.

La partie horticole, située à l’extrémité, s’identifie par la large ouverture pratiquée sur la façade.

Le bâti récent

Du fait d’une large attractivité liée à la zone Eurocentre, aux infrastructures de transports et à l’agglomération toulousaine, les pavillons récents ou habitats collectifs bas se multiplient en périphérie des villes.

Peu de constructions récentes intègrent des éléments représentatifs de l’architecture locale mais si certains exemples réussis existent : volume allongé et ouvertures en arcades, préau avec intégration de piliers semblables à ceux des annexes agricoles, corniches, utilisation de briques…

Le bâti industriel

Il prend la forme de larges entrepôts gris. Ce sont des bâtiments très techniques avec peu de références au bâti traditionnel.

Les édifices religieux

Différents types d’édifices cohabitent sur ce même territoire.

Ceci est illustré par la diversité des clochers de type clocher-mur à pignon, à clocher toulousain ou octogonal, à deux clochers ou à clocher carré.

Les édifices religieux sont construits à l’aide des matériaux locaux que sont la brique crue ou cuite et le galet.

Les pigeonniers

En bon état et répandus dans les régions de Toulouse et de Montauban, les pigeonniers, en particulier ceux de type « pied de mulet » ou « tour carrée », constituent un élément de patrimoine caractéristique et un point de repère dans le paysage. Ils sont construits à l’aide de matériaux locaux : tuiles canal et briques foraines souvent enduites.

Le canal latéral

Le canal latéral à la Garonne s’inscrit en continuité du canal du Midi, et relie Toulouse à Castets-en-Dorthe (33) en offrant des conditions de navigation sûres et régulières.

Il fut utilisé pour le transport de marchandises et a aujourd’hui une vocation essentiellement touristique.

Les centaines d’ouvrages qui le composent et qui s’égrènent au fil de son parcours constituent un patrimoine technique et architectural exceptionnel.

Les protections

10 monuments sont inscrits au titre des Monuments Historiques présents sur le périmètre de l’unité paysagère. Ce sont les édifices religieux et les châteaux qui font principalement l’objet de cette protection. A noter également le pont sur la Save datant du XIVe siècle, et la Halle de Grenade du XIIIe également protégée en tant que site inscrit.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

Aucune donnée remontées
lors de notre enquête
Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

Très tôt, le couloir naturel de la Garonne a été occupé, traversé et exploité. Le fleuve a d’abord organisé la vallée puis c’est au tour des infrastructures de déplacement (la voie ferrée et la route nationale), d’en assurer le développement urbain et économique. Les villages se sont constitués à proximité du fleuve pour des raisons économiques et stratégiques (Grenade, Ondes) ou sur les coteaux à l’est, mieux protégés des crues (Saint-Rustice et Castelnau d’Estrétefonds). Les sols alluvionnaires ont fait la prospérité de l’agriculture.

La vocation agricole de la Garonne des Terrasses s’est étiolée au fil du temps, au profit des activités économiques (logistique, extraction) et du développement de l’habitat. Comme au XIXe siècle, Grenade constitue le principal pôle urbain de l’unité paysagère, mais il se trouve désormais concurrencé par Castelnau d’Estrétefonds et Saint-Jory, qui se sont considérablement développés et portent la majeure partie des activités économiques. L’axe Saint-Jory/Castelnau d’Estrétefonds/Saint-Rustice, qui constituait déjà un axe majeur de déplacement, notamment vers Toulouse, se trouve renforcé dans cette fonction.

La carte d’Etat-major met également en évidence les transformations du lit de la Garonne, qui passait initialement plus près de la ville de Grenade.

Les atouts

  • La présence d’un réservoir de biodiversité majeur, corridor écologique aquatique et terrestre, et colonne vertébrale paysagère de l’unité paysagère : la Garonne.
  • La proximité de l’agglomération toulousaine.
  • Une économie dynamique et porteuse d’emploi.
  • Des ressources naturelles en quantité : eau, granulats.
  • Une bonne desserte viaire et ferrée.

Les fragilités

  • Exposition aux risques : risque de sécheresse, présence de zones bâties en zones inondables, rupture de barrage, industriel.

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

L’analyse de l’évolution des paysages de la Garonne des Terrasses révèle d’importants changements, liés en particulier au développement économique de l’unité paysagère, précurseur d’une intense urbanisation résidentielle.

Disposant d’une bonne desserte ferroviaire et routière, et d’une situation stratégique à l’interface avec l’agglomération toulousaine, c’est tout naturellement que l’unité paysagère a porté le développement d’activités économiques importantes, notamment en termes de logistique.

Depuis les années 90, la ZAC Eurocentre, qui concentre une grande partie de l’activité de ce territoire, s’est développée sur les terres agricoles. Les carrières d’extraction de matériaux qui parsèment la basse plaine, se développent également au détriment de l’activité agricole.

On note toutefois une distinction entre la basse plaine et le reste de l’unité paysagère, puisque la première citée a cristallisé l’essentiel des dynamiques économiques. Les évolutions du lit de la Garonne, liées à des dynamiques naturelles, sont moins brutales et perceptibles. Elles concernent avant tout la densification de sa ripisylve, l’enfrichement ou le développement de peupleraies, la naissance de petites iles…

Quant aux coteaux est et à la basse terrasse, à l’exception des transformations liées à la modernisation des pratiques agricoles, ils font surtout l’objet d’un processus d’urbanisation à vocation résidentielle. Ceci affecte également la basse plaine. Les villages ont vu leur emprise s’étendre très largement avec la naissance de quartiers pavillonnaires, absorbant le noyau historique dans un agrégat d’extensions urbaines.

Ainsi, les évolutions des paysages de la Garonne des Terrasses se traduisent principalement par :

  • L’implantation d’activités industrielles, commerciales et de carrières d’extraction.
  • Le développement d’infrastructures de transport.
  • La diffusion de l’habitat sur les coteaux et en plaine.

Dynamiques urbaines

En lien avec le développement économique de l’unité paysagère, la population de ce territoire a considérablement augmenté, entrainant des évolutions majeures en termes d’occupation bâtie et de lisibilité des regroupements urbains historiques.

Les villages ruraux, denses et groupés des terrasses agricoles ou des coteaux en surplomb de celles-ci, ont évolué en villes péri-urbaines. Toutes les communes sont concernées.

Les extensions urbaines

  • Diffusion importante de la tâche urbaine, avec la création de quartiers pavillonnaires à partir des axes viaires rayonnant depuis le centre-bourg : ensembles résidentiels qui brouillent les limites villages/campagne et sont consommateurs d’espace agricole.
  • Tendance récente au comblement des interstices pour limiter la consommation de terres agricoles : sur des espaces ouverts entre le centre et les lotissements existants, en deuxième ligne par rapport aux axes principaux, dents creuses.
  • Extensions urbaines récentes tendent à se densifier : tissu plus resserré, présence ponctuelle d’habitat collectif.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux

  • Banalisation des formes architecturales : répétition de constructions neuves sur un modèle identique et étranger aux caractères architecturaux traditionnels (enduits blancs, ouvertures anthracites, formes allongées…).
  • Apparition d’habitat collectif, illustrant le changement de statut de ces anciennes bourgades rurales.

Dynamiques des milieux NATURELS

Ces extensions urbaines se développent principalement aux dépens des terres agricoles, ce qui entraîne finalement peu de perte d’habitat naturels. L’évolution des milieux naturels est particulièrement liée aux dynamiques économiques, y compris agricoles.

  • Perte d’habitats naturels avec la diffusion de l’habitat et des activités (très modérée)
  • Perte de biodiversité liée à l’abandon de cultures extensives (peu productives) favorables à la biodiversité (prairies naturelles de fauche, prairie humide, cultures céréalières riches en messicoles, zones de bocage,…) entrainant l’extension des friches puis un retour progressif à un autre état naturel
  • Renaturation spontanée des anciennes gravières allant souvent vers des espaces de grande richesse écologique (qui ne doivent toutefois pas faire oublier les autres impacts environnementaux des gravières (paysage, qualité des eaux,…)
  • Développement de plantes invasives le long des routes et cours d’eau.

Dynamiques agricoles

Concernant l’agriculture, les évolutions des techniques de production ont ici aussi modifié les paysages :

  • agrandissement des parcelles lors du remembrement,
  • création de silos,
  • moindre diversité des cultures…

L’enfrichement de certaines parcelles est témoin de la diminution de cette activité.

Dynamiques économiques

A l’origine principalement agricole, la Garonne des Terrasses est devenue un territoire à la vocation économique affirmée, avec le développement de zones industrielles et commerciales et des activités d’extraction.

Ce développement économique est basé à la fois sur la desserte autoroutière (création spécifique d’un échangeur pour Eurocentre) et la desserte ferroviaire (ligne Toulouse-Bordeaux).

Cela a profondément modifié la perception des paysages de terrasses cultivées, désormais morcelées par des infrastructures prégnantes, et dont la superficie agricole n’a cessé de baisser. Les orientations du SCoT, qui ambitionne l’émergence d’une centralité sectorielle sur Grenade et Castelnau-d’Estrétefonds et souhaite la promotion de la ZAC Eurocentre, laissent présager la poursuite des dynamiques engagées.

Développement des infrastructures de transport et des équipements

  • Création d’infrastructures de déplacement majeures (A62, portion de la D820) qui ont précédé l’agglomération d’un certain nombre d’activités sur leurs abords.
  • Projet de LGV Toulouse-Bordeaux : traversée des communes de Saint-Jory, Grenade, Castelnau d’Estrétefonds et Saint-Rustice (impact modéré du fait de la réutilisation du tracé existant).
  • Projet de création d’un axe routier entre Blagnac et Eurocentre, via Grenade, et d’une voie de contournement sud de Grenade.
  •  Création d’Eurocentre, zone d’activités de grande ampleur (300ha), essentiellement consacrée à la logistique : transformation d’un paysage de terrasses agricoles, en pied de coteau, en un paysage industriel et commercial (vastes emprises de stationnements, infrastructures, bâtiments imposants en bardage métallique…) extrêmement prégnant depuis les reliefs.
  • Développement de zones commerciales en entrées de ville (Grenade, Saint-Jory) : perte de qualité et de lisibilité (accumulation d’enseignes et de panneaux publicitaires, absence de qualité architecturale).

Développement des énergies renouvelables

  • Création d’un parc photovoltaïque sur les parkings d’un fournisseur de véhicules à Castelnau d’Estrétefonds : mutualisation de deux éléments visibles dans les perceptions lointaines depuis les coteaux. Plusieurs projets sont en cours de développement sur d’anciennes gravières.
  • Existence de zones théoriques favorables à la production d’énergie solaire et éolienne : vigilance quant à leur intégration et à la consommation de terres agricoles.

Exploitation des ressources du sous-sol

  • Activités d’extraction de granulats sur les sols alluvionnaires de la basse plaine : paysages en constante évolution avec le jeu des extensions de carrières, de désaffectation avec mise en eau et développement de ripisylves sur les berges, et la prégnance des infrastructures lors de la phase d’activité.

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Promouvoir une agriculture diversifiée et à taille humaine.
  • Développement des circuits courts et d’une agriculture de proximité.
  • Replanter des haies.
  • Intégration du bâti agricole.
  • Favoriser les cultures adaptées au réchauffement climatique.
  • Préserver les terres agricoles.

Milieux naturels

  • Maintien des corridors écologiques, des boisements, des prairies.
  • Renaturer les cours d’eau.
  • Préserver les sols.

Infrastructures

  • Développer le réseau ferré.
  • Enterrer les lignes électriques.
  • Limiter et mieux intégrer la publicité.
  • Limiter la multiplication des panneaux solaires et des éoliennes, mieux intégrer ces énergies renouvelables.
  • Développer les transports en commun et les mobilités douces.
  • Intégrer les zones commerciales et leurs accès dans le paysage.

Villages

  • Préserver l’architecture, l’identité et la forme des villages.
  • Entretenir et restaurer le bâti traditionnel, comme le patrimoine culturel et architectural marquant.
  • Grands lotissements à éviter.
  • Resserrement de l’habitat.
  • Maintien des commerces de proximité et d’un cœur de village convivial.
  • Végétaliser les villes.

Urbain

  • Encadrer les nouvelles constructions et réglementer leur aspect pour qu’il soit en harmonie avec les caractères locaux.
  • Limiter l’artificialisation des sols.
  • Réinvestir les friches urbaines et agricoles en centre-ville.
Bloc Diag – GAR-TER
Les extensions urbaines, habitat et activités
Maintien de coupures à l’urbanisation.
Développement d’une urbanisation compacte autour des espaces bâtis existants pour ne pas diluer la tâche urbaine.
Amélioration de la qualité et de l’insertion des nouvelles constructions par la définition de principes architecturaux et paysagers.
Limitation de l’extension des hameaux, à l’exception du comblement de dents creuses.
Préservation des espaces tampons existants entre les communes de l’unité paysagère et l’agglomération toulousaine.
Les espaces de nature et les cours d’eau
Préservation des continuités écologiques et maintien des ruptures spatiales entre les zones urbaines.
Protection et valorisation des cours d’eau, confortement de leur rôle de corridor écologique en maintenant des berges végétalisées, améliorant ainsi leur lisibilité dans le grand paysage.
Repérage et protection des éléments de nature ordinaires
Développement de nouveaux espaces de nature ouverts au public
Création d’une couronne verte délimitant l’agglomération toulousaine
Les villages et les centres historiques
Maintien d’un coeur de village convivial et dynamique avec ses commerces de proximité pour limiter les déplacements.
Réhabilitation et occupation du bâti ancien.
Traitement qualitatif et repérage des entrées de villes

L’agriculture

Pérennité de l’usage agricole des sols.
Maintien d’une agriculture plurielle dans ses productions (maraichage, élevage, arboriculture, cultures…), contribuant à la diversité des paysages.

Les activités et infrastructures

Réaménagement des gravières avec une diversité de solutions (retour à l’agriculture, sanctuaire écologique, espace de loisirs, projets urbains ou photovoltaïques) en priorisant la restauration d’un usage agricole.
Exigence de qualité architecturale, paysagère et environnementale dans les projets de construction d’équipements commerciaux.
Limitation des petites cellules commerciales.
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

250

hab/km²

22532

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté de communes des Hauts Tolosans
Communauté de communes du Frontonnais
Toulouse Métropole

5 communes

Castelnau d’Estrétefonds
Grenade

Ondes
Saint-Jory

Saint-Rustice

Partiellement : Aussonne – Bouloc – Cépet – Gagnac-sur-Garonne – Merville – Seilh – Villeneuve-lès-Bouloc