Unité paysagère

Les Terrasses moyennes de la Garonne

Situées à l’ouest du département, les Terrasses moyennes de la Garonne constituent l’unité paysagère de transition entre la Plaine de la Garonne à l’est, et les reliefs des Collines gasconnes du Savès et des Collines du Comminges à l’ouest.

La proximité des Pyrénées s’y ressent, par les reliefs naissant en limite du territoire mais également par le panorama sur la chaîne de montagnes, qui apparait sur de multiples points de vue.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

L’unité paysagère est délimitée au nord par le front bâti de l’agglomération toulousaine, dont la densité tranche avec celle des terrasses moyennes, bien que l’influence de l’aire urbaine se ressente sur la partie nord.

Cette unité paysagère est structurée par l’étagement de deux terrasses alluviales orientées vers la Plaine de la Garonne :

  • La terrasse moyenne, à l’est, dominant la basse terrasse de la Garonne. Plane, elle supporte la majeure partie de l’habitat avec des villes assez peuplées, comme Saint-Lys, Lherm, Bonrepos-sur-Aussonnelle ou Bérat, mais comporte également une bonne part de constructions isolées.
  • La terrasse haute, à l’ouest, domine assez nettement la terrasse moyenne, séparée d’elle par un talus alluvionnaire sur lequel s’est notamment établie la bastide de Rieumes. Scindée en une multitude de petits plateaux, elle propose un plus grand nombre de petits boisements, notamment répartis sur les zones pentues des talus.

Quelles que soient leurs différences, l’une et l’autre sont avant tout des territoires agricoles, où la mosaïque de parcelles cultivées et de prairies est maillée par les haies bocagères et ripisylves des cours d’eau.

La vallée du Touch, qui traverse ces deux entités, marque plus particulièrement la terrasse haute, qu’elle entaille plus profondément.

Caractérisation des paysages

  • L’étagement de deux terrasses alluviales de la Garonne, moyenne et haute, la première étant plane, et la seconde scindée en une multitude de petits plateaux entrecoupées de vallées étroites ;
  • Un réseau hydrographique dense mais peu visible, car secondé par une trame arborée s’intégrant au maillage bocager. Parmi les cours d’eau, le Touch est le plus marquant, en particulier sur la terrasse haute où il a dessiné une large vallée ;
  • Un habitat regroupé en villes ou villages, à proximité des cours d’eau sur la moyenne terrasse, en hauteur ou à mi-pente sur la terrasse haute ;
  • Un habitat rural fortement dispersé, implanté en position haute ou à mi-pente ;
  • Une agriculture omniprésente et diversifiée, tournée principalement vers la culture céréalière ;
  • Des alignements d’arbres ;
  • Des boisements épars, implantés principalement sur les espaces en pente.

Palette de couleurs, reflets de diversité

  • Le bleu pastel des volets
  • Les différentes nuances de rouge de la brique et des tuiles
  • Le jaune d’or des épis de blé et des tournesols
  • Le vert intense des prairies, du maïs et des alignements de platanes
  • Le vert foncé des boisements et des haies bocagères
  • Le marron des sols nus labourés
  • Le gris des galets
Bloc Diag – TERMOYGAR
Village implanté sur les hauteurs de la terrasse haute
Terres cultivées, boisements sur les espaces pentus
La plane moyenne terrasse
Bloc Diag – TERMOYGAR
Village implanté sur les hauteurs de la terrasse haute
Terres cultivées, boisements sur les espaces pentus
La plane moyenne terrasse
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Motifs paysagers – TMG
Village au bâti de qualité, établi sur les plateaux de la terrasse haute
Vallées étroites sur la terrasse haute
Mosaïque de parcelles agricoles cultivées (blé, maïs, tournesol, colza…) ou en prairies, parcourues par un maillage bocager
Panorama sur les reliefs pyrénéens
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

Formé par la terrasse moyenne et la terrasse haute de la Garonne, le socle géologique de l’unité paysagère se compose de terrains alluvionnaires reposant sur la molasse.

La moitié est de ce territoire recouvre la terrasse moyenne de la Garonne, constituée d’une couche de cailloux altérés recouverts de limons.

Ces derniers ont par ailleurs été sujet à un lessivage superficiel ayant entrainé les argiles en profondeur, aboutissant à un sol de boulbènes, plus ou moins hydromorphe.

Une mosaïque de parcelles agricoles repose sur cette terrasse, de même que plusieurs villes parmi les plus peuplées.

La moyenne terrasse est interrompue par plusieurs vallées peu marquées et peu profondes creusées par les rivières dans la molasse, roche tendre facilement érodable.

Le fond de ces vallées est tapissé de débris alluvionnaires provenant des versants.

La terrasse haute prend place sur la moitié ouest de l’unité paysagère. Sa composition est analogue à celle de la moyenne terrasse.

On peut trouver un horizon imperméable en profondeur, nommé grep et formé par l’accumulation de cailloux, soudés par un complexe silico-argileux.

De la même manière que la moyenne terrasse, cette entité supporte des villes et villages et l’activité agricole.

Les différentes terrasses sont séparées par des talus issus des phénomènes d’éboulement et de solifluxion (mouvement de coulée boueuse), qui sont présents sur les rebords des plateaux et de part et d’autre des vallées secondaires.

Ce sont des formations caillouteuses liées par une argile rouge, correspondant aux zones plus ou moins pentues, là où se localisent la plupart des boisements.

Enfin, les alluvions des niveaux supérieurs de la Garonne recouvrent la frange nord-est de l’unité paysagère.

De composition similaire au reste des formations, l’évolution de ces sols est cependant plus poussée et a abouti à la formation de limons acides avec une accumulation d’argile en sous-sol.

La morphologie de l’unité paysagère est caractérisée par l’étagement des terrasses alluviales de la Garonne.

Deux ensembles distincts se dessinent :

  • La terrasse moyenne occupe la moitié est de l’unité paysagère. Dominant l’étiage de la Garonne d’une soixantaine de mètres, elle se compose de plusieurs paliers topographiques relativement plans.
  • La terrasse haute représente la seconde partie de ce territoire. Elle domine la moyenne terrasse de 40 mètres environ, séparée d’elle par un talus alluvionnaire en pente douce. Cette terrasse est scindée en une multitude de petits plateaux, entourés de talus alluvionnaires à la pente raide, entre lesquels s’écoulent les cours d’eau.

La vallée du Touch est marquante lorsqu’elle s’inscrit au sein de la terrasse haute, puisqu’elle y est encaissée, alors qu’elle n’induit que peu de variations topographiques sur la terrasse inférieure.

Ces terrasses alluvionnaires sont en grande partie dévolues à l’activité agricole, en particulier sur la moyenne terrasse qui est la plus fertile.

Les sols de boulbènes qui la composent, sont fortement lessivées avec un horizon inférieur où s’accumulent fer et argile.

Une couche plus ou moins imperméable se forme en profondeur, ce qui, associé à la planéité des terrains et donc à l’absence d’écoulement naturel, provoque des phénomènes d’engorgement des sols.

Les techniques agricoles actuelles (drainage…) ont malgré tout permis d’exploiter ses sols légers, faciles à travailler.

Les pentes plus raides des talus de la terrasse haute, et la présence de sols plus acides et imperméables expliquent qu’elle soit moins exploitée et reçoive la majorité des boisements. Ceux-ci sont répartis sur les talus, en versant nord comme sud.

La majorité des villes est établie sur la terrasse moyenne ou sur le talus limitant les deux terrasses, quand les villages de petite taille sont implantés sur les plateaux de la terrasse haute.

Le réseau hydrographique des Terrasses moyennes de la Garonne se constitue de deux cours d’eau majeurs (Le Touch et l’Ausonnelle), orientés d’ouest en est en direction de la vallée de la Garonne.

Le Touch marque de sa large vallée les paysages, notamment sur le secteur de la terrasse haute, où elle est cadrée par les talus cultivés ou boisés.

De nombreux affluents s’y jettent, constituant un maillage hydrographique dense et homogène qui, associé aux retenues collinaires, garantit l’alimentation en eau du secteur.

Si l’unité paysagère est bien irriguée, le réseau hydrographique n’en est pas moins difficile à appréhender, car souvent difficilement perceptible.

Les cours d’eau se lisent ainsi plus par la ripisylve qui les accompagne que par l’eau proprement dite. Or, celle-ci se confond aisément avec le maillage bocager et les boisements éparpillés sur l’unité paysagère.

Sur la partie ouest du territoire, les rivières et ruisseaux ont déblayés des vallées plus ou moins larges. Les dépressions, bordées de talus parfois abrupts, participent à leur repérage.

Depuis les points hauts, le tracé sombre et sinueux du cordon boisé se détache nettement dans le paysage agricole.

Deux typologies de cours d’eau

  • La rivière en espace agricole : de largeur moyenne, elle dispose d’une ripisylve continue et relativement dense serpentant en fond de vallée ou sur la terrasse plane, au sein des parcelles cultivées. Son lit est assez encaissé.
  • Les rus et ruisseaux : localisés en milieu agricole, ils sont assez minces. Leur ripisylve relativement dense, composée d’une strate arborée et/ou arbustive, se confond avec le maillage bocager.

A ces cours d’eau naturels s’ajoute le canal de Saint Martory, qui s’insère brièvement en limite est de l’unité paysagère.

Utile à l’alimentation en eau potable, au soutien de l’étiage des rivières, mais aussi à l’irrigation des espaces agricoles, il marque le paysage de ses berges maçonnées.

L’activité agricole étant prépondérante les espaces dits naturels sont rares et se limitent aux quelques boisements encore préservés et aux abords des cours d’eau.

Une partie des boisements est issue de la fragmentation ancienne du grand ensemble forestier de l’ouest de Toulouse dont il ne subsiste aujourd’hui que la forêt de Bouconne.

D’autres bois sont également présents plus au sud.

Ces ensembles présentent des phases forestières matures et de sénescence (nombreux arbres vieillissants, présence importante de bois mort) qui en font l’intérêt.

Cela permet en effet le maintien d’une avifaune forestière typique (Pic noir, Pic mar,…) et favorise la présence de rapaces forestiers et de chiroptères.

Les insectes saproxyliques font également partie de leur faune remarquable, de même que les nombreuses espèces de syrphes, dont certaines fortement menacées.

Ces bois ont un rôle fonctionnel important car ils constituent des maillons du corridor composé de nombreuses forêts fragmentées reliant les Pyrénées aux contreforts du Massif central.

Les enjeux écologiques de cette unité paysagère sont également liés aux cours d’eau dont les abords boisés constituent souvent des zones refuges pour la faune.

Le plus remarquable est l’Aussonnelle, encore assez préservé des pollutions et aménagements hydrauliques.

Il renferme une flore et une faune assez originales pour la plaine de Haute-Garonne.

Deux espèces végétales liées aux zones humides témoignent de la richesse de cette rivière : le Nénuphar jaune et la Fritillaire pintade, toutes deux protégées.

La qualité écologique de ce cours d’eau est confirmée par la présence simultanée de différentes espèces de poissons et notamment du Goujon.

Enfin, les besoins en eau pour l’agriculture ont entraîné la création de nombreuses retenues collinaires dont certaines sont d’importance notable pour la biodiversité.

Elles constituent en effet des sites de migration et surtout d’hivernage pour les oiseaux d’eau.

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

L’agriculture

Les Terrasses moyennes de la Garonne profitent de terres relativement fertiles pour établir une multitude de parcelles de prairies ou de cultures. Les sols de boulbène, lessivés et au caractère hydromorphe, ont pu grâce aux techniques agricoles contemporaines, être travaillés afin d’en exploiter tout le potentiel.

La majeure partie de ces terres se trouve occupée par les grandes cultures céréalières, les prairies et en moindre mesure par les oléagineux comme le tournesol ou le colza. Il existe également un certain nombre d’exploitations d’élevage, sans pour autant être très répandues.

Les parcelles sont majoritairement de petite taille, bien que la planéité de la moyenne terrasse ait pu amener au regroupement de plusieurs parcelles. Le maillage bocager est relativement bien préservé, et des boisements épars sont disséminés entre les parcelles, en particulier sur les pentes des talus.

Le bâti agricole est plutôt discret dans les perceptions, à l’exception notoire des imposants silos à grains des coopératives agricoles.

Le bâti traditionnel présente une réelle qualité architecturale, mais est souvent délaissé ou a perdu sa vocation initiale.

Enfin, les retenues collinaires pour l’irrigation des cultures sont nombreuses et constituent un autre aspect du façonnage des paysages par l’agriculture.

L’industrie

Peu d’industries se sont implantées, à l’exception d’un groupe spécialisé dans la fabrication de feux d’artifices. Cette usine est intégrée dans une zone industrielle à Sainte-Foy-de-Peyrolières, dont les bâtiments en tôle blanche dénotent dans le paysage, malgré leur taille limitée.

L’habitat

Rieumes, Bérat et Lherm représentent un pôle urbain à l’échelle de la communauté de communes, ce qui se vérifie par la taille de ces villes, plus peuplées que les villages disséminés sur le territoire. Saint-Lys, qui bénéficie de la proximité avec l’agglomération toulousaine constitue l’autre centralité.

Ces villes, dont le centre historique possède un certain cachet, ont développés sur les terrains de la terrasse alluviale des quartiers pavillonnaires.

Les communes peu peuplées, et la part importante d’habitat disséminé, s’insèrent mieux dans le paysage quoique certaines constructions récentes isolées sur les plateaux soient loin des codes de l’architecture traditionnelle.

Le tourisme

L’activité touristique produit peu d’impacts en termes de perceptions paysagères puisqu’elle concerne principalement le tourisme vert ou l’agritourisme.

Même le parc de loisirs, inséré dans les boisements, est peu perceptible. Les activités de pleine nature sont valorisées, de même que les productions locales.

C’est le caractère authentique de ce territoire qui séduit, auquel contribue le charme des différentes bastides.

Les activités et commerces

L’offre commerciale et artisanale se regroupe sur les communes de Rieumes, Saint-Lys, Lherm, Bérat, et Poucharramet, avec les commerces de proximité situés en centre-ville, et les zones d’activités implantées en périphérie.

Les Terrasses moyennes de la Garonne présentent un quadrillage relativement régulier des voies routières départementales, répartissant les axes de communication de manière homogène sur l’ensemble de l’unité paysagère.

Ces axes regroupent aussi bien des voies étroites, plus secondaires, que des voies plus larges et rectilignes offrant un meilleur confort en termes de vitesse de déplacement.

Ces voies structurantes sont au nombre de 4, se rencontrant au niveau de Rieumes et Saint-Lys, les deux communes les plus peuplées :

  • la D7 : reliant Le Fousseret à Sainte-Foy-de-Peyrolières, elle connecte les deux principales villes de l’unité paysagère.

C’est l’artère de ce territoire, qu’elle traverse du nord au sud, en faisant la jonction avec d’autres axes structurants.

  • la D28 : traversant du nord-ouest au sud-est les terrasses moyennes de la Garonne, elle relie Longages à Lahage, se poursuivant jusque dans le Gers.
  • la D3 : reliant Rieumes à Saint-Clar-de-Rivière, elle permet de rejoindre l’agglomération toulousaine.
  • la D37 : connectant Poucharramet à Saint-Lys, elle se poursuit au-delà des limites de l’unité paysagère, en direction de l’agglomération toulousaine.

Ces axes principaux sont pour la plupart bordés d’alignements d’arbres, souvent ininterrompus, même s’ils ne subsistent parfois qu’au niveau des entrées de ville.

Ils constituent un marqueur fort de ce territoire en soulignant les infrastructures dans le paysage.

Les voiries sont plutôt implantées en zone de plateau, pour ce qui concerne la terrasse haute, la terrasse moyenne étant quant à elle relativement plane.

Quant aux infrastructures énergétiques, leur impact visuel est limité aux proches environs, à savoir la vallée du Touch pour la ligne à très haute tension, masquée par les boisements épars dans les perceptions lointaines, tout comme le parc photovoltaïque de Lherm.

Habitat dispersé ou regroupé, ces deux formes cohabitent au sein des Terrasses moyennes de la Garonne.

L’unité paysagère fait état de villages regroupant la majorité des éléments bâtis de leur commune, mais aussi de villages de taille beaucoup plus réduite dont l’essentiel des habitations se disperse au sein des espaces agricoles.

Ainsi, Rieumes, Saint-Lys, Bérat et Lherm notamment s’organisent autour d’un centre-bourg regroupant mairie, services, équipements, commerces et habitations.

Les constructions se sont ensuite développées le long des axes de communication, avec depuis plusieurs décennies déjà la naissance de quartiers pavillonnaires.

La plupart des autres villages se composent tout au plus de l’église, de la mairie, d’une école et de quelques habitations.

La plupart des villes sont soient établies à proximité de rivières soit à mi-pente ou au sommet des coteaux, en particulier sur toute la moitié ouest de l’unité paysagère.

Les deux communes les plus peuplées (Rieumes et Saint-Lys) se situent au croisement des axes routiers majeurs de ce territoire.

Parmi les villes de l’unité paysagère, il existe un certain nombre de bastides à l’image de Saint-Lys, Labastide-Clermont, Rieumes ou Le Fousseret.

Les bastides sont des villes nouvelles organisées autour d’une place centrale de forme rectangulaire, à partir de laquelle s’ordonnent des îlots limités par des rues partant de chaque angle de la place centrale.

Typiques du sud-ouest en général, ces villages furent construits ou réaménagés selon un véritable plan d’urbanisme, orthogonal, s’adaptant à la configuration du terrain et/ou aux bâtiments existants, ce qui explique la diversité présente au sein même de cette forme d’habitat.

Enfin, une part conséquente de l’habitat est dispersée sous forme de hameaux ou de constructions isolées, souvent sur les plateaux de la terrasse haute mais également à mi-pente des talus ou en plaine.

Révélatrices des ressources locales, les constructions traditionnelles recourent à deux matériaux principaux : la brique cuite ou crue, apparente ou enduite, et le galet roulé appareillé à du mortier.

La brique et le galet étant souvent associés pour créer des ornementations.

Le fer forgé rentre dans la composition de certains balcons.

A ces matériaux largement répandus, s’ajoute dans une moindre mesure le bois des maisons à colombages, que l’on peut rencontrer dans certains bourgs anciens.

Moins fréquentes encore, les fermes commingeoises sont uniquement représentées dans la partie sud du territoire, et souvent en mauvais état de conservation.

La maison carrée

Aussi bien en façade sur rue que de façon isolée au sein d’espaces agricoles, la maison carrée est un bâtiment de type bourgeois parfois complété d’annexes agricoles.

La façade principale, plus ou moins ornementée est percée d’ouvertures disposées de manière régulière soulignées par un encadrement de briques dont la teinte contraste avec celle de la façade.

La maison à pans de bois

Apparues dès le moyen âge, le pan de bois souvent positionné en façade avant, peut également se trouver sur les pignons.

Le rez-de-chaussée est maçonné et le niveau supérieur est souvent en encorbellement. Le remplissage de l’ensemble s’effectuait en torchis ou en brique enduite ou apparente.

Le bâti récent

Les principales villes présentent sur leur périphérie des extensions pavillonnaires ou en moindre mesure des bâtiments collectifs bas.

Les communes, même de plus petite taille, situées au nord du territoire ne sont pas épargnées par ce phénomène, du fait de la proximité avec l’agglomération toulousaine.

Peu d’exemples de constructions très récentes et intégrant les caractéristiques du bâti traditionnel sont visibles, celles-ci se bornant généralement à réutiliser les teintes du Midi Toulousain et les tuiles canal.

Toutefois, certains exemples de maisons relativement récentes démontrent qu’il est possible de réintégrer des éléments représentatifs de l’architecture locale comme l’usage de briques en encadrements des ouvertures ou en façade.

Les édifices religieux

Si les matériaux utilisés sont identiques dans toute l’unité paysagère (brique et galet), des variations existent dans l’architecture des églises.

Les nombreux édifices gothiques en côtoient au style néo-roman, et différents types de clocher cohabitent à savoir le clocher octogonal, le clocher tour carré et le clocher-mur à pignon (le plus répandu).

A ces églises s’ajoutent des croix qui parsèment les villages et les espaces ruraux.

Si leur socle peut être construit de pierres ou de briques, la croix elle-même se constitue généralement de fer ouvragé.

Les halles

Sur la place centrale du village, les halles s’imposent comme un point névralgique pour la vie communale, s’animant de manière hebdomadaire au rythme des marchés.

Elles sont généralement construites avec des matériaux traditionnels, à savoir la brique.

La halle néo-classique de Saint-Lys en est un parfait exemple avec ses briques, sa forme ovale et ses vingt arcades tout comme celle de Rieumes datant également du XIXe siècle.

Les châteaux

De nombreux châteaux étaient autrefois répartis sur les Terrasses de la Garonne, il n’en subsiste aujourd’hui que quelques-uns dont deux sont classés Monument historique à Saint-Clar-de-Rivière et Savères.

Ils utilisent également les matériaux représentatifs de l’unité paysagère : brique et enduit.

Les protections

Les mesures de protection du patrimoine concernent l’ensemble de ces éléments (édifices religieux, châteaux, halles), par le biais des Monuments historiques.

À noter la protection par deux périmètres supplémentaires (site inscrit et classé) de l’église fortifiée de Poucharramet.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.

Les Terrasses Moyennes de la Garonne se situent entre différents paysages : le Savès, le Volvestre et Toulouse sont cités comme lieux emblématiques.

Les villages plus proches et les recoins des Pyrénées sont cités comme lieux intimes.

Des lieux intimes…

« Poucharramet : la place du village et le paysage sur la route entre Rieumes et Samatan » (Habitante, Bérat).

L’aménagement local et le développement de l’urbanisation sont mis en avant et semblent être les éléments qui expliquent le sentiment de dégradation ou de non-amélioration du paysage quotidien :

« Toujours pas de trottoirs pour rejoindre à pied le centre-ville. Pas de piste cyclable non plus… Il manque des cheminements doux » (Habitante, Saint-Lys).
Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

Si les Terrasses Moyennes de la Garonne n’ont pas connu de transformations radicales, l’analyse de la carte d’état-major met malgré tout en évidence des évolutions qui ne sont pas neutres en termes de paysages.

La terrasse haute était initialement très boisée, avec en particulier la vaste forêt de Rieumes, aujourd’hui morcelée en plusieurs boisements de plus ou moins grande taille.

La viticulture était assez présente, avec de petites parcelles disséminées sur les terrasses. Ces vignes ont depuis disparu, au profit d’une agriculture plus spécialisée, tournée vers les grandes cultures.

Ces transformations mises à part, la contribution toujours prépondérante de l’agriculture dans l’économie de l’unité paysagère, explique la relative stabilité des paysages, qui conservent pour une majeure partie du territoire leur caractère rural.

Toutefois, l’agriculture se partage désormais le territoire avec des espaces résidentiels ou d’activités, dont le développement s’est intensifié.

La proximité de l’agglomération toulousaine a sans aucun doute été le déclencheur de cette urbanisation, qui s’est opérée en majorité sur des terres agricoles.

Les villages de Saint-Lys et Rieumes se sont ainsi considérablement étendus, devenant les deux pôles urbains de l’unité paysagère.

Les atouts

  • Un cadre paysager préservé, des paysages ruraux et de magnifiques panoramas sur les reliefs pyrénéens.
  • Le charme authentique des bastides et villages patrimoniaux.
  • La proximité de l’agglomération toulousaine.

Les fragilités

  • Exposition aux risques : risque de sécheresse, sensibilité faible à moyenne sur des secteurs localisés de glissements de terrain ou d’éboulements, existence de zones bâties en zone inondable, industriel (un établissement SEVESO).

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

L’analyse de l’évolution des paysages des Terrasses Moyennes de la Garonne révèle des modifications principalement liées aux phénomènes d’urbanisation et à l’activité agricole.

Pour ce territoire essentiellement dévolu à l’agriculture, il apparaît évident que la modernisation des pratiques agricoles ait eu des conséquences majeures sur les paysages. L’élevage s’est raréfié au profit des cultures, et les exploitations agricoles se sont spécialisées.

Cette mutation de modèle de production a entrainé dans son sillage d’autres changements qui se retranscrivent dans les paysages : regroupement parcellaire formant de plus vastes étendues d’une culture identique, moindre diversité de productions et donc de paysages, besoins en irrigation plus élevés nécessitant l’aménagement de retenues, construction de silos pour stocker les récoltes (celles-ci n’étant plus utilisées directement sur l’exploitation)…

Toutefois, la préservation du maillage bocager, qui fait l’objet d’opérations de replantation, contribue au sentiment d’un paysage pittoresque, qui n’a pas fondamentalement évolué.

Quant aux dynamiques urbaines, elles s’expriment de manière inégale sur l’ensemble de l’unité paysagère. Les villages de la terrasse moyenne en particulier ont vu leur emprise s’étendre très largement avec la naissance de quartiers pavillonnaires, pour beaucoup déconnectés du bourg initial, ou de maisons individuelles le long des axes desservant le centre.

Les formes urbaines ont ainsi évolué : de l’habitat resserré, on tend de plus en plus vers des ensembles bâtis diffus ou linéaires. La forme traditionnelle du village perd sa lisibilité.

Ainsi, les évolutions des paysages des Terrasses Moyennes de la Garonne se traduisent principalement par :

  • Un regroupement parcellaire aboutissant à la formation de parcelles plus étendues qu’auparavant.
  • La diffusion de l’habitat le long des axes, de manière conséquente autour des villages de la terrasse moyenne, et de manière moins significative sur la terrasse haute.
  • Le développement de zones d’activités de taille réduite.

Dynamiques urbaines

La pression urbaine liée à la proximité de l’agglomération toulousaine s’est peu à peu imposée aux Terrasses Moyennes de la Garonne.

L’unité paysagère a néanmoins su conserver son caractère rural, avec des villes et villages relativement distants les uns des autres, et des espaces naturels et agricoles assurant des coupures conséquentes entre les zones bâties.

Malgré tout, la démographie à la hausse sur la quasi-totalité du territoire s’est traduite par l’urbanisation des terres agricoles et l’apparition d’un habitat pavillonnaire.

Cette évolution démographique cache en réalité des disparités, et si les dynamiques engagées sont identiques, elles n’ont pas la même ampleur pour toutes les communes. La terrasse haute les porte ainsi de manière beaucoup moins marquée.

Les extensions urbaines

  • Diffusion importante de la tâche urbaine, notamment sur la terrasse moyenne, de manière linéaire le long des axes viaires et groupée sous la forme de quartiers pavillonnaires à distance des centres-bourgs : ensembles résidentiels artificialisant les terres agricoles.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux

  • De pair avec les quartiers pavillonnaires, apparition de formes banalisées, au tissu diffus, loin de la trame resserrée des villages et bastides historiques.
  • Banalisation des formes architecturales : répétition de constructions neuves sur un modèle identique et étranger aux caractères architecturaux traditionnels (enduits blancs, ouvertures anthracites, formes allongées…).

Dynamiques des milieux NATURELS

Les dynamiques urbaines ont engendré une plus grande artificialisation de terres agricoles que de milieux naturels. Ceux-ci subissent malgré tout des évolutions, mais de moins grande ampleur.

  • Perte d’habitats naturels avec la diffusion de l’habitat et des activités (très modérée)
  • Perte de biodiversité par suppression des haies (agrandissement des parcelles agricoles, modérée). Tendance aujourd’hui inversée avec un retour des haies (renaturation)
  • Plantation de forêts de résineux, pauvres en biodiversité, et qui interpellent notamment l’hiver par leurs vastes masses vert foncé dans une unité paysagère naturellement occupée de boisements de feuillus.

Dynamiques agricoles

Les sols alluvionnaires des terrasses de la Garonne et des fonds de vallée des cours d’eau secondaires profitent à l’agriculture, et celle-ci tient encore un rôle essentiel dans l’économie du territoire, fortement orientée vers l’exploitation agricole.

Regroupement parcellaire

  • Regroupement parcellaire pour améliorer le rendement et la productivité, notamment sur la moyenne terrasse.

Évolution des pratiques

  • Construction de bâtiments d’exploitation contemporains (bâtiments d’élevage en tôle, silos à grain monumentaux…), parfois prégnants dans les vues rapprochées.
  • Transformation de certains bâtiments agricoles traditionnels en espaces d’habitation.
  • Aménagement de retenues collinaires pour assurer l’irrigation des cultures en période estivale.
    Diminution de l’activité d’élevage (bovins et porcins notamment) au profit des cultures céréalières.

Dynamiques économiques

D’autres activités économiques se sont développées en complément de l’agriculture, et se localisent sur la partie nord-est de l’unité paysagère, la plus proche de l’agglomération toulousaine et de la desserte autoroutière.

Elles peuvent avoir des impacts visuels et/ou sonores importants, mais restent limitées au regard de la superficie de l’unité paysagère. Par ailleurs, le maillage bocager et les nombreux boisements épars constituent souvent des filtres visuels efficaces.

Développement des équipements

  • Implantations de zones d’activités, le plus souvent en entrée de ville, et ne présentant ni qualité architecturale ni effort en termes d’inscription urbaine et paysagère dans le contexte.
  • Implantation d’une zone industrielle de 188 hectares à Sainte-Foy-de-Peyrolières qui malgré sa surface importante est relativement discrète dans les perceptions (bâtiments de petites tailles, présence de boisements) même si le blanc des bardages s’affirme dans les vues rapprochées.

Développement des énergies renouvelables

  • Un seul parc photovoltaïque existant : peu perceptible. Un projet était détecté en 2019 (Poucharramet).
  • Existence de zones théoriques favorables à la production d’énergie solaire et éolienne : vigilance quant à la préservation des paysages et à la mutation d’usage de terres agricoles.

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Promouvoir une agriculture diversifiée, raisonnée, à taille humaine et un élevage durable.
  • Développement des circuits courts et d’une agriculture de proximité.
  • Conservation des éléments identitaires.
  • Améliorer l’intégration du bâti agricole.
  • Retrouver la trame bocagère et poursuivre le programme de replantation des haies.
  • Préserver les terres agricoles.

Milieux naturels

  • Maintenir les corridors écologiques, les prairies.
  • Des cours d’eau renaturés.

Infrastructures

  • Enterrer les lignes électriques.
  • Limiter la multiplication des panneaux solaires et des éoliennes, mieux intégrer ces énergies renouvelables.

Villages

  • Préserver l’architecture et la forme des villages.
  • Entretenir et restaurer le bâti traditionnel.
  • Mutualiser les équipements, les services et les infrastructures entre les villages.
  • Préserver les commerces de proximité des villages.

Urbain

  • Favoriser une architecture régionale mais contemporaine.
  • Encadrer les nouvelles constructions et réglementer leur aspect pour qu’il soit en harmonie avec les caractères locaux.
  • Grands lotissements à éviter.
Bloc Diag – TMG
Les extensions urbaines, habitat et activités
Développement urbain mesuré : urbanisation nouvelle uniquement en continuité des noyaux villageois existants ou au sein des hameaux extensibles.
Densification des hameaux et limitation de leur extension.
Limitation de l’urbanisation linéaire.
Maintien de coupures à l’urbanisation.
Les espaces de nature et les cours d’eau
Protection des espaces naturels remarquables et des corridors écologiques existants.
Amélioration des continuités écologiques avec un renforcement des trames vertes et bleues .
Protection des espaces naturels ordinaires (haies, alignements, petits boisements, talus…).
Maintien des ripisylves des cours d’eau.
Préservation de la qualité des points de vue depuis et vers les vallées du Touch et de la Louge.
Les villages et les centres historiques
Protection des bastides et villages d’intérêt patrimonial (Le Fousseret, Savères, Rieumes, Poucharramet).
Constitution de lisières agro-urbaines : espaces tampons plantés entre les villages et les terres agricoles.
Traitement qualitatif des entrées de villes.
Maintien d’un coeur de village convivial et dynamique avec ses commerces de proximité pour limiter les déplacements.

L’agriculture

Pérennité de l’usage agricole des sols.
Protection des espaces agricoles vis-à-vis du mitage.
Maintien d’une agriculture plurielle dans ses productions (maraichage, élevage, cultures…), contribuant à la diversité des paysages.
Confortement de la trame arborée des espaces agricoles.

Les infrastructures et activités

Valorisation des sources d’énergie renouvelables.
Maîtrise du développement photovoltaïque au regard des enjeux agricoles, naturels et patrimoniaux
Maîtrise du développement des zones d’activités économiques par la densification, recherche de qualité architecturale et paysagère.
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

111

hab/km²

34773

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté d’agglomération Le Muretain agglo
Communauté de communes Coeur de Garonne
Communauté de communes du Volvestre

25 communes

Beaufort
Bérat
Bonrepos-sur-Aussonnelle
Bragayrac
Cambernard
Empeaux
Forgues

Gratens
Labastide-Clermont
Lahage
Lautignac
Le Fousseret
Lherm

Marignac-Lasclares
Mondavezan
Poucharramet
Rieumes
Sabonnères
Saiguède

Saint-Clar-de-Rivière
Saint-Lys
Saint-Thomas
Sana
Sainte-Foy-de-Peyrolières
Savères

Partiellement : Bois-de-la-Pierre – Castelnau-Picampeau – Fonsorbes – Labastidette – Montgras – Montoussin et Pouy-de-Touges