Les Collines du Comminges sont un territoire de transition, où se côtoient d’une part, coteaux et plateaux thermophiles, et, d’autre part, milieux à affinités montagnardes dans les vallons plus frais et les expositions nord.
Ces secteurs de collines sont dominés par des cultures annuelles et des prairies où se mélangent régulièrement des boisements de taille en général réduite. Quelques forêts de grande superficie sont toutefois présentes et se sont développées dans les secteurs moins favorables à l’agriculture : forêt de Mauboussin, forêt de de Cardeilhac, forêt de Fabas,…
Du point de vue de la biodiversité, les espaces les plus intéressants de cette unité paysagère sont :
- Les boisements et forêts,
- Les fonds de vallons et leurs milieux humides (prairies, ripisylve…),
- Enfin, quelques secteurs particuliers caractérisés par des affleurements calcaréo-marneux, au sud.
Toutefois, les zones agricoles peuvent également être d’intérêt puisque quelques champs hébergent encore des plantes messicoles, les « mauvaises herbes » des cultures, dont certaines sont assez rares comme le Coquelicot argémone.
Les boisements et forêts
Les boisements sont plutôt d’affinité atlantique, à base de chênes pédonculés, de charmes et de châtaigniers. Dans les combes et les dépressions les plus fraîches, les hêtres apparaissent. Le chêne tauzin se développe, présent dans certains boisements comme dans la forêt de Cardeilhac. Enfin, le chêne pubescent est présent dans les zones les plus thermophiles.
Une partie de ces forêts présente de vieilles futaies ainsi que des taillis sous futaies qui lui donnent un intérêt écologique remarquable. C’est le cas des forêts de Boussan et Mauboussin, de la forêt de Cardeilhac, forêt de Fabas,…
Ces forêts abritent des espèces remarquables notamment pour les oiseaux : Aigle botté, parfois nicheur, Pic mar, qui recherche les futaies claires constituées aussi de vieux arbres, Pic noir, Autour des palombes, Pouillot siffleur… Les sous-bois hébergent parfois des mares forestières où peuvent se développer des amphibiens (le Triton marbré dans la forêt de Cardeilhac).
Le cerf fréquente régulièrement ces forêts et les insectes saproxyliques font partie de leur faune remarquable.
Les bois et bosquets situés au nord et à l’ouest de cette unité abritent de nombreuses espèces de syrphes (insectes de la famille des diptères, ou autrement dit des « mouches »), dont certaines fortement menacées (comme Rhingia rostrata).
Enfin, il faut préciser que ce chapelet discontinu de forêts, bois et bosquets, est d’une importance majeure car il fait partie d’un corridor (notamment favorable aux insectes forestiers) reliant les Pyrénées aux contreforts du Massif Central, en passant par le piémont commingeois et les coteaux de Gascogne.
Les milieux humides de fond de vallon
Les petites vallées et fonds de vallons du secteur renferment des milieux humides aux enjeux écologiques notables. Il s’agit des vallées de la Save, du Jô, du Touch, de la Louge, de la Noue, de la Nère…
En premier lieu, il y a les prairies humides avec un cortège d’espèces végétales spécifiques, variable selon le degré d’humidité, renfermant de nombreuses espèces patrimoniales. Parmi les espèces les plus caractéristiques, on citera la Fritillaire pintade, protégée, le Narcisse trompette ou encore une petite fougère, l’Ophioglosse commun.
Ces milieux sont également l’habitat de nombreux animaux patrimoniaux : pour les insectes, le Damier de la succise et le Cuivré des marais, deux papillons protégés en France et qui réalisent leur cycle dans des prairies naturelles humides, ou encore une multitude d’odonates (les libellules). Pour les amphibiens, les plus remarquables sont le Crapaud calamite et le Pélodyte ponctué.
La vallée de la Louge porte des formations de roselière, rares pour le Comminges en contexte de plaine agricole. C’est un biotope susceptible d’accueillir des oiseaux patrimoniaux, tant en période migratoire qu’en période de reproduction et qui fait l’objet d’une protection spécifique (Arrêté de Protection de Biotope).
Dans ces vallées et vallons, les boisements bordant les cours d’eau sont dominés par les chênes. Cependant, de petits peuplements de frênes et d’aulnes apparaissent.
Enfin, on précisera que ces milieux (prairies et boisements riverains des rivières) ont un important rôle fonctionnel : régulation hydraulique, protection contre l’érosion des sols…. Ils constituent également des corridors écologiques d’importance pour la faune.
Parmi ces milieux humides, les gorges de la Save sont un point particulier, différent par son contexte. En effet, compte tenu des formations géologiques, le cours de la Save traverse ici un secteur de gorges, qui donne toute son originalité au site. Ce couloir froid encadré de vastes falaises calcaires ne s’étend que sur quelques kilomètres, mais permet des conditions particulières avec un caractère montagnard marqué.
La forêt y est assez diversifiée en fonction de ces conditions : frênaies-chênaies, chênaie pédonculée avec ou sans hêtre, chênaie pubescente thermophile sur les corniches et pentes calcaires.
Dans les gorges, la Save forme une rivière vive à laquelle s’associe toute une faune spécialisée typique de ces cours d’eau : insectes (Gomphe à crochets, Odonate), oiseaux (Cincle plongeur)…
Enfin, les falaises qui bordent les gorges sont utilisées par les chauves-souris, dont parfois le rare Rhinolophe euryale, avec une fréquentation importante aux différentes saisons de transit (printemps et automne) et pendant l’hibernation.
Les zones d’affleurements calcaréo-marneux
Au sud de l’unité paysagère apparaissent des secteurs avec des affleurements calcaréo-marneux aux formations végétales spécifiques.
Sur les pentes, les pelouses marneuses, plus ou moins caillouteuses, accueillent des espèces thermophiles, courantes en région méditerranéenne mais moins fréquente ici : Stéhéline douteuse, Romarin, Leuzée conifère et Aphyllanthe de Montpellier (ces 2 dernières étant protégées en Haute-Garonne). Plus largement, ces territoires sont particulièrement riches en orchidées, avec une trentaine d’espèces recensées.
Ces pelouses évoluent vers des landes à genévrier et à genêt d’Espagne, puis, lentement vers la chênaie.
Dans les secteurs moins pentus, sur les sols argilo-marneux subissant une forte variation de l’hygrométrie au cours de l’année, on observe également des groupements humides à Molinie et avec quelques plantes caractéristiques des milieux humides.
Au niveau de la faune, ces milieux sont très favorables au Guêpier d’Europe dont les colonies affectionnent les talus nus, thermophiles et marneux. Les guêpiers sont également présents sur certains coteaux offrant des conditions similaires, comme dans le secteur de Nizan-Gesse ou en lisière nord de la forêt de Mauboussin.
Ces terrains marneux, qui contrastent avec les milieux agricoles et forestiers environnants, jouent un rôle important en termes de réservoir biologique puisque des espèces patrimoniales, rares, s’y développent.