Unité paysagère

La Vallée de l’Ariège

La Vallée de l’Ariège s’installe entre les coteaux du Volvestre à l’ouest et les collines du Lauragais à l’est. Elle rejoint au nord la Garonne à Portet-sur-Garonne.

Avant de devenir cette large vallée haut-garonnaise, elle est une rivière pyrénéenne qui abandonne ses caractères montagnards passée la cluse de Foix.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

C’est entre les crêtes du Volvestre et du Lauragais que se dessinent les limites de cette unité paysagère selon une orientation sud-est / nord-ouest.

La Vallée de l’Ariège s’inscrit comme une vallée structurante du département de la Haute-Garonne.

Elle est une des trois vallées majeures dans son fonctionnement avec la vallée de la Garonne et celle de l’Hers Mort, appelée aussi sillon lauragais. C’est une vallée habitée, cultivée et exploitée.

Cette vallée alluviale a ouvert très tôt des axes de communication permettant de commercer avec la ville de Toulouse.

Certains vestiges laissent penser une occupation gallo-romaine et il est probable que l’actuelle RD 820 ait emprunté le tracé d’une voie romaine.

La richesse de ses terres alluviales a tout naturellement bénéficié au développement d’une activité agricole. Le fond de vallée se pare encore d’une mosaïque de cultures.

De son occupation ancienne, la Vallée de l’Ariège garde ses villages installés sur les coteaux, en crête ou sur les pentes, réservant les terres riches du fond de vallée à l’agriculture.

L’homme s’est aussi protégé des crues de la rivière. Corollaire de l’activité agricole de la plaine, un habitat épars occupe le fond de la vallée, avec des fermes installées au plus près des lieux d’exploitation.

L’unité paysagère s’est structurée autour de ses axes de déplacement, la RD 820 à l’est et la RD 12 à l’ouest. Aujourd’hui, la RD 820 capte l’essentiel de l’anthropisation de la vallée, entre habitat, activités et industries.

Si l’ambiance paysagère de cette unité est encore empreinte de ses paysages agricoles, il est aisé de constater que l’urbanisation prend le pas sur l’agriculture.

Dans son développement, ce couloir naturel continue de rassembler des activités économiques, des zones urbanisées, des infrastructures.

Et c’est ainsi que les éléments de vocabulaire de l’anthropisation d’un territoire (routes, lignes Haute-Tension, voie ferrée, urbanisation) s’additionnent, caractérisant comme urbaine l’unité paysagère et brouillant la lecture de ses paysages.

L’unité paysagère s’organise en deux séquences :

  • Au nord d’Auterive c’est une vallée urbaine marquée de ses infrastructures et d’un continuum urbain.
  • Au sud d’Auterive, la vallée est encore agricole et villageoise.

L’arbre est un marqueur de paysage, évocateur d’un usage et d’un statut social : platane le long des routes, peuplier en bord de chemins et des parcelles, frênes et ormes le long des cours d’eau.

Les perspectives de la vallée se referment sur des rideaux d’arbres puis s’ouvrent à nouveau. Les parcours se rythment ainsi entre paysage immédiat et longues perspectives.

Les marronniers, cèdres, chênes… sont ces grands arbres qui encadrent les domaines et châteaux et s’alignent le long de leur allée d’accès.

Caractérisation des paysages

  • Le profil d’une large vallée dissymétrique avec un versant adouci et l’autre abrupt.
  • Les méandres d’une rivière calée contre le flanc est de sa vallée.
  • Un axe de déplacement principal le long duquel se rassemble urbanisation et activités.
  • La mosaïque des cultures d’une agriculture intensive et leurs équipements caractéristiques comme les rampes d’irrigation.
  • Des gravières et sites d’extractions.
  • Des alignements d’arbres et des ripisylves qui organisent les vues.
  • Les villages groupés perchés ou sur les pentes et un habitat isolé dispersé en plaine.

Palette de couleurs, reflets de diversité

  • Les nuances de rouge des briques et des tuiles de ses constructions.
  • Les bleus et verts de sa rivière éponyme.
  • Le jaune de ses falaises.
  • Les nuances de vert de sa végétation ripicole.
  • Les blonds, les jaunes des blés et des tournesols mais aussi la déclinaison de verts des maïs.
  • Les bruns des sols en hiver.
  • Les couleurs des bâtiments d’activités du gris aux couleurs vives de certaines enseignes.
Bloc Diag – VALARI
L’Ariège à Auterive, depuis le pont sur la RD 622
La vallée encore agricole et villageoise après Auterive (RD 25, Caujac)
La vallée urbaine, entre route, réseaux aériens, publicités et urbanisation (RD 820 à Auterive)
Bloc Diag – VALARI
L’Ariège à Auterive, depuis le pont sur la RD 622
La vallée encore agricole et villageoise après Auterive (RD 25, Caujac)
La vallée urbaine, entre route, réseaux aériens, publicités et urbanisation (RD 820 à Auterive)
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Motifs paysagers – TF
Un jeu d’échelle l’habitat individuel se diffuse en plaine et rencontre les silhouettes massives des silos et hangars.
Haies en bord de parcelles, ripisylves et alignements le long des routes structurent les espaces ouverts de la vallée.
Les fermes isolées accompagnées de leurs bâtiments d’exploitation, parfois d’un pigeonnier, au milieu de la mosaïque de cultures.
Le village groupé à flanc de coteau dans son écrin boisé.
Les grands domaines et châteaux s’aperçoivent derrière la frondaison des arbres de leur parc.
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

La Vallée de l’Ariège se caractérise en tant que plaine alluviale. Son socle géologique homogène s’est construit par un travail successif d’érosion et de sédimentation au Quaternaire.

La composition des sols dépend directement de celle des bassins versants.

Les versants de la rive gauche, exposés au nord et à l’est, se couvrent d’alluvions en terrasses successives pour former les sols limoneux lessivés des boulbènes, sur des couches plus ou moins caillouteuses.

Les versants opposés, exposés aux pluies et aux vents, subissent une érosion plus marquée. Des falaises creusées par la rivière exposent leur faciès molassique.

Les marnes et molasses se décomposent très rapidement sous l’effet de la dissolution du calcaire, qui lie l’argile et le sable.

La molasse devient une roche instable et ébouleuse provoquant le glissement des formations superficielles.

Quand le glissement a lieu en milieu humide, la molasse se transforme en argile décalcifiée, qui libère son oxyde de fer et prend ainsi la couleur rouge.

Ce mécanisme est à l’origine des gisements d’argile de la vallée. Les colluvions recouvrent les marnes et molasses et s’insèrent dans les creusements opérés par l’eau.

La basse plaine est couverte d’alluvions modernes épaisses, souvent peu calcaires, sur une couche caillouteuse de 4 à 5 m d’épaisseur qui recouvre celle de molasses peu décomposées.

Elles fournissent les meilleurs sols agricoles.

A l’exception de pente trop raide ou d’une exposition défavorable, l’ensemble des sols est cultivé.

L’Ariège a ouvert une large brèche dans les coteaux du Volvestre et du Lauragais, séparant un ensemble géologiquement homogène en deux entités géographiques.

Elle prend une direction sud-est / nord-ouest jusqu’à la zone de confluence avec la Garonne, à Portet-sur-Garonne.

La rivière coule le long du bord est de sa vallée, formant à certains endroits de hautes falaises fluviales.

Ces cirques d’éboulements récents marquent les versants côté Lauragais en aval de Cintegabelle.

La Vallée de l’Ariège se singularise des autres vallées du département par la présence de falaises, qu’elle partage avec la vallée de la Garonne.

La réponse des sols molassiques au travail d’érosion est à l’origine du profil dissymétrique de la vallée.

Les versants longs de la rive gauche font face aux abrupts de la rive droite.

L’Ariège s’installe ainsi dans un système de terrasses alluviales, qui s’étagent de la basse plaine aux hautes terrasses, ces dernières surplombant la vallée d’une centaine de mètres environ.

La rive gauche se marque de terrasses étagées, avec les hautes terrasses qui dessinent les crêtes et les moyennes terrasses intermédiaires, épaisses de 30 m environ.

Ces dernières sont interrompues entre Eaunes et Lagardelle-sur-Lèze par la Lèze qui vient rejoindre l’Ariège après avoir creusé sa propre vallée.

Dans ces sols facilement érodables, l’Ariège s’est installée dans une vallée régulière de 5 km de large qui s’évase au droit de ses confluences avec l’Hers Vif au sud, au pied de Cintegabelle, et la Garonne au nord à Portet-sur-Garonne (hors unité paysagère).

L’Ariège et l’Hers Vif coulent au fond d’un lit majeur encaissé dans les alluvions, et qui entame souvent la molasse sous-jacente ; celle-ci apparaît au bas des berges abruptes.

La vallée garde son large profil au-delà des limites départementales, ce jusqu’à sa rencontre avec les premiers reliefs des Pyrénées formalisés par la cluse de Foix.

L’Ariège est une rivière méandreuse, autrefois navigable, qui a la particularité de n’occuper que la partie orientale de sa vallée.

La rivière s’écoule dans un chenal alluvial relativement profond et d’une largeur régulière d’environ 1 km.

Elle parcourt des terres agricoles accompagnée d’une ripisylve continue et de forêts alluviales au creux de ses méandres.

Plusieurs ouvrages hydrauliques régulent son débit et un canal latéral double le cours de la rivière sur la commune d’Auterive ; un second alimente une centrale hydroélectrique.

Son cours voit s’égrainer un chapelet de lacs, souvent issus d’anciennes carrières qui sont aujourd’hui propices à la pêche.

Dans ses sections urbaines, ses berges sont aménagées, réservant malgré tout des espaces d’expansion.

Les rives de l’Ariège sont marquées des activités connexes au cours d’eau : extractions d’argiles, gravières dont certaines ont été reconverties en base de loisirs.

Les versants molassiques ont la particularité d’être imperméables.

L’eau de surface ruisselle, prend la forme de nombreux rus et ruisseaux qui construisent un chevelu hydrographique dense.

Les plus marquants sont en rive gauche. Incrustés dans les sols tendres, ils se devinent par leur ripisylve.

La Jade, le Calers, le ruisseau de Saint-Colomb, la Mouillonne, la Lantine ou encore le Rieu Tort sont autant d’affluents directs de l’Ariège.

Ils traversent la plaine alluviale et leurs eaux alimentent un réseau de canaux d’irrigation.

Si la plupart des ruisseaux sont non pérennes, la Lèze, la Hyse et l’Hers Vif contribuent au débit continu de l’Ariège.

Ils participent à la morphologie de la vallée. Leurs vallées interrompent les versants et construisent des zones de confluence avec leurs paysages spécifiques.

Si les confluences de la Lèze et de l’Hers Mort ouvrent des espaces, la confluence de la Hyse avec l’Ariège est plus discrète, intégrée dans l’urbanisation de Venerque.

Même si l’Ariège rejoint la Garonne à Portet-sur-Garonne, hors de l’unité paysagère, il convient de citer sa zone de confluence qui est majeure en raison de sa biodiversité.

Cette dernière a fait l’objet d’un classement en réserve naturelle au cœur d’une vallée devenue urbaine.

Le parc du Confluent à Lacroix-Falgarde fait découvrir ce lieu privilégié.

Plusieurs typologies de cours d’eau

  • La rivière en zone agricole : d’une largeur importante, comprise entre 30 et 60m, sa rive droite est ici plus encaissée que la rive gauche, qui est quant à elle tournée vers le plat de la vallée. Sa ripisylve est dense et fait même corps avec des boisements attenants. Elle peut aussi se subdiviser aux endroits les plus larges de la rivière et former des îles de végétation.
  • La rivière en zone urbanisée : son cours présente une largeur de 25 à 50m. Ses berges sont larges, constituées de strates végétales basses et hautes, et leurs bords périphériques laissent apparaître une falaise, ou bien sont soutenus par des murets maçonnés. Quelques enrochements peuvent aussi apparaître au bord de l’eau.
  • Le ruisseau en zone agricole : sa largeur ne dépasse pas 5m. Ses rives sont légèrement encaissées et en pente très douce, tapissées d’une prairie rase et d’arbres de petit développement plus ou moins regroupés.
  • Le ru en zone agricole : son lit est très étroit et encaissé, d’une largeur maximale de 1m et sa ripisylve clairsemée. Ce sillon reste lisible dans le paysage, grâce à l’eau à ciel ouvert et au cortège végétal qui l’accompagne.

La Vallée de l’Ariège constitue un large secteur de terrasses alluviales où se développe une agriculture industrielle irriguée (maïs, tournesol…).

Ces espaces agricoles associés à une urbanisation dynamique (zones d’activités, étalement pavillonnaire…) laissent peu de place aux espaces dits naturels.

Dans ce contexte, les espaces à enjeux de biodiversité de l’unité paysagère sont essentiellement liés au cours d’eau, l’Ariège et l’Hers, et à leurs milieux : les cours d’eau eux-mêmes (lit mineur) mais également les milieux en retrait constituant leur corridor rivulaire : forêt alluviale, prairies humides, falaises, anciennes gravières….

La dynamique fluviale de l’Ariège fait que les lits mineur et majeur sont riches d’une diversité de milieux naturels importante.

Dans sa partie aval, la ripisylve est constituée de forêts de chênes, d’ormes et de frênes typiques des grands systèmes fluviaux médioeuropéens.

Les communautés végétales amphibies et aquatiques sont bien représentées : groupement de petits potamots, végétation des bancs de graviers et des berges vaseuses, cariçaies, roselières, …

Les espaces les mieux exposés comme les rebords de coteaux renferment, quant à eux, des espèces à affinités méditerranéennes comme l’Alaterne ou le Ciste à feuilles de sauge.

La faune piscicole est importante avec la présence de la Loche franche, du Vairon et des grands migrateurs comme l’Anguille et le Saumon atlantique.

Les espèces emblématiques comme la Loutre d’Europe ou le Desman des Pyrénées sont présentes sur l’Ariège et l’Hers mais plus en amont (hors département).

Leur présence dépend étroitement de la qualité des cours d’eau et la Loutre d’Europe pourrait à terme « descendre » l’Ariège et l’Hers jusqu’en Haute Garonne.

Enfin, quelques gravières existent dans les terrasses alluviales. Ces milieux, situés en pleine zone agricole, offrent paradoxalement de nouveaux espaces naturels.

En effet, ces gravières, une fois l’exploitation achevée, se « renaturent » rapidement et constituent des milieux humides de qualité abritant souvent une faune et une flore remarquables.

Elles offrent ou offriront de vastes plans d’eau associés à des bordures boisées et des roselières qui sont des milieux très favorables à la reproduction de nombreux oiseaux d’eau, mais également au stationnement de ces espèces (étape migratoire ou hivernage).

Sur cette unité paysagère, peu de ces gravières sont répertoriées dans les périmètres d’inventaire ou de protection des espaces naturels, à l’exception des anciennes sablières du Vernet, mais la plupart d’entre elles deviendront, à plus ou moins long terme, des espaces naturels remarquables, si on laisse la nature reprendre ses droits.

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

L’intensité urbaine de la ville d’Auterive fait s’agglomérer l’essentiel des activités économiques sur son agglomération, intensité à laquelle il faut ajouter l’influence de l’aire toulousaine.

Et c’est ainsi que la vallée s’organise en deux séquences :

  • Une séquence urbaine dense s’apparentant à un continuum urbain entre Auterive et l’agglomération toulousaine, concentré de part et d’autre de la RD 820.
  • Une séquence agricole et villageoise sur la partie occidentale de la vallée et entre Auterive et Calmont qui se prolonge au-delà de la confluence de l’Ariège et de l’Hers Vif, dans le département de l’Ariège.

Les activités artisanales et industrielles

Il n’y a pas dans cette vallée de filière prépondérante mais une diversité de secteurs d’activités de production : métallurgie, électronique, chimie…

Cette absence de spécialisation se reporte sur les paysages dans un désordre évident. Les petites entreprises côtoient de plus grosses dans une variété de formes et de couleurs.

Ces implantations répondent avant tout à des opportunités foncières et de desserte (facilité d’accès, proximité des lieux de production pour les activités d’extraction…) plus qu’à une logique territoriale.

La ZI de la Madeleine à Auterive poursuit son développement. Qu’elles soient zones d’activités ou commerciales, ces entités s’installent au plus près des flux.

Les activités d’extraction

Les zones alluviales (sables, graviers et argiles) fournissent la matière première au BTP. Les alluvions sont extraites à Miremont et Cintegabelle ; les argiles à Grépiac.

Les sites d’extraction sont présents le long de la rivière ou à proximité. Les équipements associés à cette activité, bâtiments, hangars, rampes… marquent les paysages de la vallée.

A l’arrêt de leur activité, certains sites deviennent des espaces de loisirs, d’autres sont reconvertis en fermes photovoltaïques.

Les commerces

Si l’offre est fournie à Auterive, l’armature commerciale de la vallée est aussi complétée par les pôles urbains du Vernet, Cintegabelle et Calmont.

L’activité agricole participe à ce dynamisme commercial par des initiatives de ventes directes, même si elles restent encore discrètes.

L’artisanat d’Art

Cette activité est particulièrement développée à Auterive. Elle s’exprime aussi au travers des activités du bâtiment et de briqueterie (Établissement à Grépiac par exemple).

Si cette activité est dynamique, elle est cependant fragile, dépendante de la reprise des structures existantes.

L’agriculture

L’économie de la vallée est encore basée sur l’agriculture. Elle y est intensive. Comme dans d’autres lieux du département, l’essor de cette activité a eu pour conséquence le remembrement.

La mosaïque de petites parcelles du début du XXème siècle a disparu au profit de grandes parcelles propices aux cultures céréalières. L’Ariège fournit l’eau nécessaire à l’irrigation.

Cette ressource présente en quantité a bénéficié à la culture du maïs, qui est encore majoritaire. Le blé, le colza, le tournesol mais aussi le soja et les légumineuses (pois chiches, lentilles…) complètent la production agricole.

Le tourisme

Il est ici avant tout de loisirs. L’Ariège permet la pratique d’activités de loisirs nautiques (pêche, canoë, kayak…) et les gravières qui ne sont plus exploitées ont été reconverties, pour certaines, en bases de loisirs à Venerque, Auterive entre autres. Quelques sentiers permettent des promenades au bord de l’eau.

L’agritourisme commence à se développer avec la création de fermes auberges et de gites ruraux.
Auterive, Cintegabelle, Calmont racontent au travers de leurs monuments une histoire médiévale et une prospérité passée.

Cependant le patrimoine ne fait pas l’objet d’un tourisme culturel. Il existe que très peu d’ouvrages ou guides qui valorisent le patrimoine et l’histoire de cette vallée.

Les déplacements sont ici surtout routiers. Ils s’opèrent à partir d’un axe principal, la RD 820, qui traverse l’unité paysagère.

Elle est rejointe par d’autres axes : la RD 4 venant de la vallée de la Lèze et la RD 35 qui suit l’Hers Vif et dessert Calmont.

Longtemps, la RD 820 a été la seule voie reliant Foix, préfecture de l’Ariège, à Toulouse, assurant les commerces et les échanges.

Le trafic actuel qu’elle supporte est dense et elle organise aujourd’hui encore l’essentiel de l’urbanisation de la vallée.

D’autres axes, de moindre importance, parcourent l’unité paysagère, en pied de versants (la RD 12 à l’ouest et la RD 35 à l’est) ou descendent des coteaux perpendiculairement à la vallée.

Ce réseau secondaire se complète de nombreuses petites routes desservant chaque habitation en plaine ; beaucoup sont en impasse.

Que ce soit son axe principal ou le réseau secondaire, les routes de cette unité paysagère se caractérisent par des longues portions rectilignes exceptionnellement bordées d’arbres.

Il subsiste, entre Auterive et Cintegabelle un alignement de platanes sur un des côtés de la RD. Il se double le long de la RD 25 qui mène à Cintegabelle. Ailleurs, l’absence d’arbres d’alignement fait d’autant plus percevoir l’ambiance paysagère de plaine.

La RD 820 conserve sur une grande partie de son itinéraire un gabarit limité. A partir de Grépiac vers Toulouse, l’aménagement de la RD passe à 2 x 2 voies. Ce gabarit de voie isole la route de ses espaces connexes et impose une ambiance routière et urbaine.

En dehors des axes routiers, l’unité paysagère est desservie par un réseau de transports en commun interurbains et une voie ferrée reliant Toulouse à Foix et au-delà.

Les infrastructures énergétiques

Cette vallée large et plane a facilité l’implantation de lignes de transport d’énergie. Depuis la vallée de la Garonne, plusieurs faisceaux suivent la vallée.

Le fond de vallée large et plat rend d’autant plus perceptibles les lignes HT ; le ciel se strie de leurs câbles et leurs supports imposent leurs silhouettes métalliques.

Les infrastructures d’énergie et routières qui s’additionnent déterminent l’ambiance urbaine de l’unité paysagère et contribuent à une lecture confuse de ses paysages.

Les énergies renouvelables

Si la vallée n’est pas un gisement éolien favorable, elle l’est un peu plus pour le photovoltaïque. L’arrêt d’exploitation de certaines gravières a donné lieu à l’implantation de fermes photovoltaïques comme à Miremont.

De son occupation ancienne, la Vallée de l’Ariège garde ses villages installés sur les coteaux, en crête ou sur les pentes.

Bien que des vestiges témoignent d’une occupation préhistorique et gallo-romaine, l’organisation urbaine se construit au Moyen-Âge.

C’est à cette époque que les habitations se regroupent selon un plan défini ou simplement autour de l’édifice structurant de la vie sociale, le château ou l’église.

L’organisation répond alors à la logique médiévale dont les objectifs étaient le commerce, la défense et l’exploitation agraire du territoire.

Les villages s’installent en crête ou sur les pentes, pour assurer leur fonction de défense et de surveillance.

Les terres riches du fond de vallée sont ainsi réservées à l’agriculture.

Par cette implantation l’homme se protégeait également des crues de la rivière.

L’Ariège a été une voie navigable. Auterive et Cintegabelle disposaient d’un port.

La forme urbaine traditionnelle est celle du village groupé parfois fortifié.

Le plan de Cintegabelle était celui de la bastide médiévale dont le plan orthogonal s’est infléchi pour s’adapter à la topographie. Calmont était un village fortifié.

Le noyau historique aggloméré et organisé s’entoure aujourd’hui d’extensions urbaines, qui se diffusent au bénéfice d’un relief qui s’aplanit et de part et d’autre des voies de desserte.

Le dynamisme économique détermine l’attractivité d’une commune et c’est à Auterive que le processus de diffusion de l’urbanisation est le plus engagé.

Dans une moindre mesure, l’expansion urbaine marque les périphéries du Vernet, Cintegabelle et Calmont.

Éloignées des formes urbaines traditionnelles et historiques, ces nouvelles urbanisations brouillent la lecture de la ville ou du village.

Le développement des zones d’activités et commerciales en périphérie contribuent à accentuer la perte de lecture des limites urbaines et des repères spatiaux.

Le processus de continuum urbain est engagé au nord d’Auterive, sous l’influence de l’aire toulousaine.

Utilisatrices des ressources locales, les constructions traditionnelles de l’unité paysagère utilisent la brique cuite ou crue et le galet, issus des gisements locaux.

Chaque matériau témoigne d’une appartenance historique et géographique.

La brique et le galet rattachent ainsi la Vallée de l’Ariège aux paysages toulousains.

Ils racontent aussi l’appartenance de l’unité paysagère aux paysages de rivière.

La brique cuite, appelée aussi foraine, offre une meilleure résistance à l’érosion que la brique crue.

Elle est donc utilisée en façades exposées aux pluies, en soubassement des maçonneries de brique crue et en tableaux de baies.

Plus chère, elle est réservée aux monuments (églises ou châteaux) et domaines.

Quand elle est utilisée comme matériau unique, elle renseigne sur le statut social du propriétaire.

Plus couramment la brique est associée au galet. Cet appareillage est laissé apparent ou recouvert d’enduit.

La brique devient ainsi un élément d’ornementation autour des fenestrons, en chaînages d’angles et en encadrement des ouvertures.

Les caractères architecturaux de la Vallée de l’Ariège empruntent encore au vocabulaire lauragais et la borde céréalière reste le principe de ferme traditionnelle.

La borde lauragaise

C’est encore ici le territoire de la borde lauragaise ou borde céréalière, expression traditionnelle de la ferme apparue au XVIIIème siècle.

Long volume unique sous un toit à deux pentes, il regroupe le logement et les locaux d’exploitation.

La façade est presque toujours orientée au sud ou sud-est.

Le pignon est ou ouest exposé aux pluies et aux vents est aveugle.

La borde s’installe ici en plaine et sur les coteaux.

Le bâti récent

L’intensité urbaine d’Auterive et des communes proches de l’agglomération toulousaine attire de nouvelles populations.

L’évolution urbaine de la vallée a fait apparaître d’autres modèles architecturaux d’habitat individuel.

Les constructions ont recours à un vocabulaire architectural qui s’éloigne de ce qui fait l’identité de la vallée voire du département dans ses couleurs et ses matériaux.

Il emprunte des codes standardisés, communs à plusieurs régions.

Si le bâti historique répondait à une logique d’implantation au regard des conditions climatiques et de la topographie, l’urbanisation récente s’en échappe bien souvent, d’autant plus dans cette large vallée où la topographie n’oppose aucune contrainte.

Le bâti d’activités et industriel

Cette tendance à la banalisation s’applique fréquemment aux structures des activités artisanales, industrielles et commerciales.

Le dynamisme économique de la vallée est un atout indéniable mais le corollaire est la diffusion de bâtiments techniques, simples parallélépipèdes plus ou moins volumineux, qui s’installent dans un désordre de couleurs, de matériaux et d’orientation.

Les matériaux sont rudimentaires et l’absence de traitement des abords impose encore plus leur perception.

Il faut ajouter, dans le processus de standardisation, le registre architectural que certaines enseignes tentent d’imposer : charte de couleurs, de matériaux propres à l’enseigne et souvent communs d’une région à l’autre.

Le bâti agricole

Les hangars et bâtiments agricoles restent discrets dans le paysage même si pour certains, les matériaux sont souvent rudimentaires, simples tôles peintes. Mais ils répondent avant tout à des critères de fonctionnalité.

Ils sont souvent associés au corps d’habitation. Cependant certains silos surgissent de ce relief plat, comme celui monumental à Cintegabelle.

Il faut dans le vocabulaire agricole ajouter les rampes d’irrigation, équipement caractéristique d’une agriculture intensive.

Le patrimoine de la vallée est peu valorisé.

Certes il est un peu moins riche que dans d’autres unités paysagères mais il mérite d’être cité.

Cette vallée est un peu l’oubliée des guides touristiques ; Auterive propose cependant un circuit de découverte de sa ville.

Entre catastrophes naturelles et troubles de l’histoire (épidémies, catharisme, guerres de religion, Croisade des Albigeois…), beaucoup d’éléments de patrimoine ont disparu : châteaux, ponts, édifices religieux, moulins…

D’autres ont subi l’évolution du territoire. Les ports de Cintegabelle et d’Auterive disparaissent à l’apparition du chemin de fer, tout comme les moulins pasteliers quand la culture du pastel est abandonnée.

Tous les édifices qui subsistent racontent une histoire, une époque et des pratiques ancestrales.

Les édifices religieux

Dans la pratique de leur foi, catholiques et protestants ont érigé des églises et des temples dont celui de Calmont.

Les églises empruntent leur modèle architectural aussi bien au clocher mur qu’au clocher tour.

Elles sont souvent de dimensions imposantes et exposent des finesses d’ornementation remarquables, comme l’église de Miremont et celle de Lagardelle-sur-Lèze.

Pour leur édification, la brique est largement, voire exclusivement, utilisée.

  • Le clocher-mur est le plus courant.
  • Le clocher-tour, dont la base est souvent carrée ou octogonale, dresse sa flèche vers le ciel et devient un véritable signal dans le paysage (Cintegabelle et Calmont).
  • Le clocher-tour de Cintegabelle se distingue par sa flèche de plus de 40 m de haut, flanquée sur sa tour octogonale.

Cette imposante église, entièrement faite de briques, s’est construite à des époques successives, entre le Xème et le XVIème siècle.

  • Les clochers murs : élément plat et vertical percé de 2 à 3 ouvertures qui accueillent les cloches.
  • Le clocher-peigne est une variante du clocher-mur, mur unique percé d’une ou plusieurs baies destinées à accueillir une ou plusieurs cloches.
  • Les clochers-murs ou peigne se trouvent fréquemment sur le toit des chapelles et des églises romanes édifiées entre le XIe et le XIIIe siècle.

 

Il faut encore citer l’abbaye cistercienne de Boulbonne au pied de Cintegabelle.

Les pigeonniers

Élément de petit patrimoine, sa silhouette caractéristique est très présente dans le département.

Qu’il soit isolé ou associé à un corps d’habitations, il est de ces marqueurs de paysage identitaires d’un mode de vie.

Bien que moins présent ici que sur d’autres unités paysagères, certains s’affichent dans le plat de la plaine.

Les CHÂTEAUX & domaines

La prospérité agricole passée a laissé des témoignages au travers de châteaux et grands domaines. Cintegabelle haut lieu du commerce du pastel a été dotée de trois châteaux, dont celui de Laborie.

Cachés du regard par les arbres de leur parc, c’est un mur, un portail particulièrement ouvragé qui signalent leur présence (Parc du Secourieu de Cintegabelle).

Quand certains ont leur accès directement sur la route (Grépiac), d’autres se signalent par le double alignement de leur allée (domaine de Terraqueuse à Calmont).

Les villages

Les villages se sont groupés très souvent autour de leur église.

Certains ont emprunté au plan de la bastide leur structuration comme Cintegabelle.

D’autres étaient des villages fortifiés (Auterive, Miremont et Calmont).

Passé le Moyen-Âge, beaucoup des fortifications ont disparu.

La tour Cambolas à Auterive est un vestige des remparts.

Il ne reste de ces formes historiques que quelques éléments isolés, certains bénéficiant d’une protection au titre des Monuments Historiques.

D’autres non classés ont la valeur d’être un témoignage du passé comme l’usine hydroélectrique d’Auterive, la maison fortifiée à Calmont…

les ponts

Beaucoup ont été reconstruits et présentent peu d’intérêt architectural, exception faite du pont de Cintegabelle. A l’origine en bois, il est reconstruit en briques au XVIIème.

Six arches sont nécessaires pour enjamber l’Ariège.

Ailleurs, les ponts subsistent à l’état de vestiges :

  • L’arche d’un pont roman à Auterive date du XIIème siècle. Il est abandonné après plusieurs échecs de reconstruction.
  • A Grépiac, les 3 piles d’un ancien pont de briques à péage érigé en 1870 sont préservées. Le pont a emporté par l’inondation du 23 juin 1875. L’Ariège se franchit aujourd’hui par un pont reconstruit en aval sur la RD 43.

Les moulins

Durant l’âge d’or du pastel puis du blé, de nombreux moulins furent construits, principalement à vent.

Moulins à grain ou pasteliers, beaucoup ont malheureusement disparu ; il reste celui de Cintegabelle et le moulin seigneurial de Grépiac, en activité jusqu’en 1875.

Le moulin du Calvaire, à Cintegabelle, domine la plaine. Restauré sous l’égide des Bâtiments de France en 2003, il semble avoir été construit entre 1789 et 1814.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.

Bordant le cheminement de l’Ariège, les paysages emblématiques vont de Calmont jusqu’à Vernet, avec un pas dans le département de l’Ariège.

On aime Venerque.

« une balade sur les coteaux magnifiques, proche ville et dépaysante et Muret (hors unité paysagère mais citée), pour son marché, activité familiale souvent gratuite qui permet d’éviter la foule toulousaine » (Habitante, Venerque).

Le paysage évolue le long de l’Ariège. La vallée se peuple, le travail de la terre est plus marqué et les essences végétales sont impactées :

« La disparition de nombreux arbres dans ou à proximité des champs, la surdensité de villas ou autres habitations, le manque de diversité florale » (Habitant, Cintegabelle).
« Plus de voiture, plus de bruit, routes et accès pas adaptés à la population grandissante. » (Habitante, Venerque).

L’évolution n’est pas perçue par tous de la même manière :

« À part quelques constructions nouvelles à proximité, rien n’a changé » (Habitant, Puydaniel).
Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

La Vallée de l’Ariège a été à la fois terre de production agricole mais aussi un axe de communication majeur, comme peut l’être la vallée de la Garonne ou celle de l’Hers-Mort. Ses paysages se sont transformés à partir de ses axes de communication et ses ressources naturelles.

La vallée est devenue très tôt un axe d’échanges et de commerces entre la France et l’Espagne, entre le comté de Toulouse et celui de Foix au sud. Le blé, le maïs en ont fait la richesse.

La RD 820 est le tracé moderne de la voie romaine et cette voie a organisé la vallée dans son urbanisation et ses activités.

Plusieurs châteaux se trouvent sur son tracé ou à proximité. Domaines agricoles, ils pouvaient ainsi commercer mais aussi assurer un rôle de surveillance et de défense.

Cette voie a profité au développement des zones d’activités tertiaires, artisanales et industrielles (ZI Lavigne et de Quilla à Auterive), transformant les périphéries d’Auterive et de Vernet.

Elle a aussi capté une urbanisation linéaire le long de son tracé. Anciennement RN 20, elle perd ce statut en 2005. Cependant, en 2010, son passage en voie rapide 2×2 voies, entre Portet-sur-Garonne et Vernet, connecte la Vallée de l’Ariège à l’A 64 et confirme son rôle d’axe majeur.

Le réseau secondaire, les RD 35 en rive droite et RD 12 en rive gauche, porte un habitat linéaire et quelques petites zones commerciales en périphérie.

D’autres activités ont aussi transformé les paysages et les milieux naturels, celles offertes par les ressources naturelles : les activités d’extraction et les énergies renouvelables, notamment le solaire.

Les atouts

  • Un dynamisme économique avec des activités variées depuis l’électronique à la chimie en passant par la métallurgie mais aussi l’artisanat.
  • Une agriculture encore prospère et dynamique.
  • Une accessibilité qui met des pôles économiques à proximité comme Muret mais aussi Toulouse.
  • Un patrimoine architectural et historique.

Les fragilités

  • Exposition aux risques inondation, rupture de barrage et érosion des berges.
  • Risques industriels.
  • Une pression urbaine sur ses espaces agricoles, plus marquée en aval d’Auterive.

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

Les périmètres sont ceux associés aux Monuments Historiques. Plusieurs zones humides (anciennes gravières) sont classées. Les milieux naturels associés à l’Ariège appartiennent au réseau Natura 2000.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

Les évolutions des paysages de la Vallée de l’Ariège sont contrastées, à l’exception des opérations de remembrement qui ont concerné l’ensemble de la vallée.

La RD 820 a transformé de manière notable ses paysages environnants, ceux de la rive droite de la vallée, tandis que la rive gauche a moins évolué.

La topographie de vallée et la desserte par la RD 820 ont offert les conditions favorables au développement d’activités industrielles, tertiaires et artisanales. Il faut y ajouter les ressources naturelles de l’Ariège.

La vallée a profité également aux infrastructures de transport d’énergie. Plusieurs postes sources d’électricité sont présents, à partir desquels partent des faisceaux de lignes HT qui marquent les champs visuels de leurs supports métalliques imposants et de leurs câbles.

Le dynamisme économique, profitable aux populations par les emplois qu’il offre, a transformé les paysages. Entre Vernet et Auterive, c’est une vallée devenue urbaine. Les paysages sont ceux des routes et d’une urbanisation linéaire qui, à certains endroits, efface les limites entre les communes.

La densité de population est ici une des plus fortes du département si l’on fait exception de l’agglomération toulousaine, assortie d’une hausse de la population conséquente (> à 10 %). Cette dynamique démographique a pour conséquence l’urbanisation et une consommation des sols élevée. C’est pourquoi une des recommandations du SCoT place la gestion économe des sols comme un objectif à atteindre.

Il faut y apporter une nuance ; l’amont de la vallée et la rive gauche ont encore leur ambiance rurale et villageoise.

Les évolutions des paysages de la Vallée de l’Ariège se lisent au travers :

  • D’une urbanisation linéaire le long de ses axes routiers, plus marquée le long des principaux, RD 820 et RD 35.
  • D’activités industrielles et artisanales qui se concentrent autour d’Auterive.
  • De la modification de certains milieux naturels par les activités d’extraction.
  • D’un contraste entre l’aval, urbain, et l’amont de la vallée encore rural.
  • De la disparition du petit parcellaire et la transformation des pratiques agricoles.

Dynamiques urbaines

L’analyse des photographies aériennes entre 1950 et aujourd’hui illustre comment la RD 820 a enclenché l’anthropisation d’une partie de la vallée et participé à son développement économique.

Les zones d’activités et industrielles se sont installées le long de son tracé. Elles se révèlent par les dimensions de leurs bâtiments et leurs abords minéralisés.

Apparaissent également les zones d’extraction aux abords de la rivière et les équipements d’exploitation se devinent avec leurs aires de stockage.

Les extensions urbaines

  • Diffusion de l’habitat, essentiellement pavillonnaire, le long des axes de déplacement. Processus plus marqué en plaine et sur certaines communes : Calmont, Auterive et Vernet.
  • Extensions pavillonnaires en périphérie des villages, certaines sous forme de « poches » en discontinuité du village historique. Mais la tendance actuelle est à la densification plus qu’à l’étalement.
  • Entrées de ville dévalorisées par l’accumulation d’espaces fonctionnels (parkings, zones de stockage…) associés au tissu économique.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux

  • Banalisation et standardisation des formes architecturales : répétition de constructions neuves sur un modèle identique.
  • Apparition de nouveaux caractères architecturaux étrangers à ceux traditionnels : enduits clairs voire blancs, formes carrées avec toit à quatre pans, toiture anthracite voire noire.
  • Désorganisation de la trame urbaine par la recherche de points de vue.

Dynamiques des milieux NATURELS

  • Perte de biodiversité liée à l’abandon de cultures extensives favorables à la biodiversité (prairies naturelles de fauche, prairies humides, cultures céréalières riches en messicoles…) remplacées par des cultures intensives, plus productives.
  • Destruction de milieux naturels par les activités d’extraction et impacts environnementaux des gravières (paysage, qualité des eaux…).
  • Renaturation spontanée des gravières abandonnées, souvent vers des espaces de grande richesse écologique.
  • Développement de plantes invasives le long des routes et cours d’eau.
    Sensibilité au changement climatique et plus particulièrement aux conséquences sur l’agriculture.

Dynamiques agricoles

Une activité encore dynamique : baisse du nombre d’exploitations relativement faible, (en moyenne de -20%) et une proportion de chefs d’exploitation de moins de 40 ans plutôt élevée, 20% en moyenne.

Les évolutions portent sur :

  • Le regroupement parcellaire et la disparition de la diversité des cultures au profit de grandes cultures essentiellement céréalières. Augmentation de la taille des exploitations.
  • L’irrigation, favorable à la culture du maïs, avec l’apparition de rampes et/ou de canons d’irrigation.
  • La construction de grands silos et de bâtiments d’exploitation en tôle, silhouettes imposantes dans les paysages agricoles.
  • La diminution de la surface cultivée en raison de la diffusion des zones urbaines.

Dynamiques économiques

Au début des années 70, l’apparition des premières activités au nord d’Auterive entame la transformation de cette portion en vallée urbaine.

  • Activités et industries installées au plus près des flux.
  • Nouvelles zones commerciales en périphérie.
  • Transformation des entrées de ville et perte de lecture des limites d’agglomération.
  • Dégradation de la qualité des abords par la juxtaposition de parkings et aires de stockage et par l’absence de qualité architecturale des bâtiments.
    Pollution visuelle des panneaux publicitaires et enseignes.

Exploitation des ressources du sous-sol

  • Activités d’extraction de granulats le long de l’Ariège, à partir des années 2000. Paysages et milieux transformés au gré des extensions et de l’arrêt de l’activité. Plusieurs sites sont encore en activités.

Les infrastructures de déplacement et d’énergie

  • Transformation de la RD 820 en voie rapide 2x2voies entre Portet-sur-Garonne et Vernet. Connexion directe à l’A64.
  • Voie ferrée (ouverture en 1861) modernisée en 2020.
  • Energie hydraulique avec plusieurs postes sources.

Développement des énergies renouvelables

  • Plusieurs zones identifiées éligibles au photovoltaïque ; plusieurs projets autorisés vers Cintegabelle le long de la RD 820 et un détecté à Auterive. A ce jour celui de Miremont est effectif.
  • Plusieurs sites potentiel à l’éolien (en amont de la vallée) de contrainte moyenne c’est-à-dire soumis à études spécifiques.

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Revenir à plus de polyculture.
  • Favoriser les cultures adaptées au réchauffement.
  • Développer une agriculture de proximité et des circuits courts.

Milieux naturels

  • Renaturer les anciennes gravières.
  • Entretenir les espaces ripicoles de l’Ariège.
  • Maintenir les paysages ouverts.
  • Préserver les arbres des routes.

Infrastructures

  • Encadrer le développement des énergies renouvelables.
  • Encourager l’enfouissement des lignes HT.
  • Entretenir les routes secondaires .

Villages

  • Préserver l’architecture et la forme des villages.
  • Lutter contre l’uniformisation des habitats pavillonnaires.
  • Qualifier les entrées de ville et les zones commerciales.
  • Limiter les enseignes et les panneaux publicitaires.
  • Préserver les commerces de proximité des villages.

Urbain

  • Favoriser une architecture locale mais qui peut être contemporaine.
  • Limiter la taille des lotissements.
  • Restaurer l’habitat ancien.
  • Encadrer les nouvelles constructions et leur insertion dans le site.
  • S’assurer que les caractères des nouvelles constructions soient en harmonie avec l’identité locale.
Bloc Diag – VAL-ARI
Les extensions urbaines, habitat et activités
Une gestion économe des sols pour les nouvelles zones urbaines en privilégiant une urbanisation compacte
Création ou maintien de coupures urbaines et d’espaces de respiration
Respect des caractères architecturaux locaux tout en autorisant leurs réinterprétations grâce à des chartes architecturales et paysagères
Les espaces de nature et les cours d’eau
Préservation des grands alignements d’arbres le long des routes et replantation si abattus
Entretien des espaces ripicoles (ripisylves et zones humides), retour à des prairies humides si possible
Requalification des anciennes gravières en lieux de loisirs et de découverte et laisser s’opérer leur renaturation spontanée
Espaces de transition à créer entre cultures et habitat
Les villages et les centres historiques
Maintien d’un cœur de village convivial et dynamique avec ses commerces de proximité
Réhabilitation, restauration et entretien de l’habitat ancien pour des cœurs de villages habités
Flux et circulations organisés pour limiter la place des véhicules en centre bourg et prioriser le piéton
Traitement qualitatif des entrées de ville/village

L’agriculture

Maintien d’une agriculture à proximité des pôles urbains et valorisation des circuits courts
Polyculture et mosaïque agricole à (re)développer pour la diversité des paysages
Un patrimoine agricole entretenu pour mémoire des pratiques agricoles traditionnelles
Exigence dans la qualité des bâtiments d’exploitation : silos et hangars

L’agriculture

Réflexion sur le développement et l’implantation des énergies renouvelables (solaire et éolien)
Exigence de qualité des zones d’activités et commerciales : bâtiments et abords
Valorisation du patrimoine architectural classé et ordinaire ainsi que les savoir-faire artisanaux pour maintenir un territoire vivant et soutenir le tourisme
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

178

hab/km²

30071

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté d’agglomération Le Muretain agglo
Communauté de communes du Bassin Auterivain
Communauté de communes Terres du Lauragais

10 communes

Auterive
Calmont
Caujac

Cintegabelle
Eaunes
Grazac

Grépiac
Lagardelle-sur-Lèze

Miremont
Puydaniel

Partiellement : Auribail – Beaumont-sur-Lèze – Gaillac-Toulzac -Lagrâce-Dieu – Le Vernet – Mauressac – Muret