Unité paysagère

Les Petites Pyrénées

Il est dans le territoire de la Haute-Garonne un lieu à part, ni vraiment montagne et plus vraiment colline ; un lieu singulier par sa géologie, une intrusion des paysages de l’Ariège voisine dans les terres haut-garonnaises.

Les Petites Pyrénées sont ce lieu, ceint des crêtes calcaires qui en dessinent les horizons.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

Les Petites Pyrénées construisent, de leurs reliefs boisés et sombres, un premier plan de la chaîne des Pyrénées qui se devine au loin.

Prolongement naturel de la chaîne ariégeoise du Plantaurel, elles s’installent entre les collines du Volvestre au nord et le Comminges Prépyrénéen au sud.

Les formations géologiques qui la caractérisent se prolongent au-delà de la Garonne et c’est pourquoi l’unité paysagère enjambe la Garonne jusqu’au dôme d’Aurignac.

Les singularités de la géologie et des éléments de relief ont construit des paysages spécifiques et ce sont ces particularités qui justifient que les Petites Pyrénées soient à elles seules une unité paysagère.

Entourées de leurs reliefs, des combes composent le cœur de cette unité paysagère et depuis les terres voisines, l’enchaînement des crêtes laisse présager d’autres paysages.

Ces vallées cachées se révèlent une fois passé un col ou une crête. La discrétion de ces terres est renforcée par ses modes de découverte.

Peu de routes permettent d’y accéder et il faut passer une ligne de crête pour découvrir d’autres couleurs, d’autres matières, d’autres écritures paysagères en somme, témoins d’une histoire propre à ce territoire.

Les reliefs ondulants des collines du Volvestre et du Comminges se redressent, se creusent, se marquent pour composer les Petites Pyrénées et leurs paysages de moyenne colline, prémices du Comminges Prépyrénéen.

Sur cette charpente naturelle, l’homme s’est installé et ce depuis une date très ancienne puisque sa présence a été relevée dès la préhistoire.

L’implantation géographique des Petites Pyrénées à la confluence de voies naturelles que sont les vallées de la Garonne et du Salat leur a conféré une position stratégique.

L’homme a profité de cette position à un point de passage.

Tandis que les villages de Boussens et Roquefort-sur-Garonne ont profité de leur position géographique aux points de passage de la vallée de la Garonne et du Salat, supports de voies de communication et de commerces, l’implantation humaine s’est aussi développée au cœur des combes.

Pour vivre sur ces terres pré-montagneuses et isolées, l’homme a développé une activité agricole faite de polyculture et d’élevage.

Corollaire de ces pratiques agricoles, l’habitat y est dispersé, pour être au plus près des lieux d’exploitation. C’est ainsi que les Petites Pyrénées sont avant tout des paysages de prairies et de cultures, encadrées de bois.

Quittant l’habitat sous grotte, l’homme construit les premières habitations sur les versants et points hauts, libérant ainsi le fond des vallées et réservant leurs terres fertiles aux cultures.

L’occupation du territoire se fait sur le modèle paysager traditionnel entre villages et fermes dispersées.

Parce que les sols sont calcaires et perméables, la palette des couleurs est ici différente du reste du département. La végétation peut être xérophile ; ses teintes sont alors plus grises.

Quand le rouge de la brique imprime majoritairement les paysages de la Haute-Garonne, ou que le gris des pierres se fait plus fréquent dans le Comminges, c’est ici le jaune des calcaires de Nankin, spécifiques à cette unité paysagère, qui distingue les Petites Pyrénées.

Caractérisation des paysages

  • Une charpente naturelle faite de crêtes calcaires avec une succession de combes et de collines.
  • Des versants boisés.
  • Des fonds de vallées cultivés et pâturés.
  • Un habitat dispersé et regroupé en hameau.
  • Une trame bocagère dans laquelle haies et ripisylves se confondent.

Palette de couleurs, reflets de diversité

  • Les verts sombres presque noirs de ses boisements.
  • Les verts tendres de ses prairies.
  • Le chatoiement des roux et oranges en automne.
  • Les jaunes de ses pierres.
Bloc Diag – PP
Les prairies redécoupent les boisements, depuis Plagne
Au cœur des boisements, l’habitat sur versant et les cultures se détachent
Les cultures couvrent les pentes et fonds de vallons, depuis Le Fréchet
Bloc Diag – PP
Les prairies redécoupent les boisements, depuis Plagne
Au cœur des boisements, l’habitat sur versant et les cultures se détachent
Les cultures couvrent les pentes et fonds de vallons, depuis Le Fréchet
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Motifs paysagers – PP
L’habitat groupé des villages et hameaux en sommet ou sur les versants
L’habitat isolé et lieux d’exploitation entre élevage et cultures
La chaîne des Pyrénées, arrière-plan paysager monumental
Un système paysager s’organisant entre les lignes des haies et les surfaces des boisements
Le village proue en sommet domine la plaine et réserve les sols alluvionnaires à l’agriculture
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

Les Petites Pyrénées sont un ensemble géologique à calcaires dominants.

Le Volp sépare cet ensemble en deux entités géologiquement homogènes, avec à l’est les Petites Pyrénées et à l’ouest la chaine du Plantaurel appartenant au département de l’Ariège. Plus à l’est, la Garonne a entaillé la chaîne pour former la cluse de Boussens.

La nature des roches révèle l’origine marine du socle géologique. En effet, les Petites Pyrénées correspondent à une gouttière creusée par la mer au Secondaire.

Quand le retrait de la mer s’est opéré, la dépression ainsi formée s’est chargée de sédiments. Le déversement s’opérant vers le nord, les sédiments sont plus récents à l’est qu’à l’ouest.

L’ensemble marno-calcaire disparaît à l’ouest sous les alluvions quaternaires des Collines du Comminges, les mêmes que celles du plateau de Lannemezan.

Cette gouttière marine porte deux séries marno-calcaires :

  • Au nord-ouest la série fluviatile des Poudingues de Palassou et les calcaires de Mancioux. Ces derniers sont des calcaires marneux reconnaissables à leur couleur jaune.
  • Au sud-est les marnes de Plagne et d’Auzas s’associent aux calcaires marins de Nankin, plus blancs que ceux de Mancioux.

Ces deux grands ensembles marno-calcaires sont cadrés par des calcaires et dolomies d’époque tertiaire.

Ces roches construisent les rides parallèles caractéristiques des Petites Pyrénées et forment deux alignements qui enjambent la Garonne. Leur terminaison occidentale se formalise par le dôme d’Aurignac.

La Garonne a creusé un passage au niveau de Boussens. La dureté des roches a donné à ce seuil le profil d’une cluse.

Les calcaires sont utilisés comme matériau de construction. Celui de Nankin est aussi exploité par la cimenterie de Boussens.

Les marnes ont servi à la fabrication de poteries et de céramiques. Les marnes d’Auzas ont des teintes bariolées allant du beige au rouge brique tandis que celles de Plagne sont plutôt de couleur gris bleuté. Plagne a été, très longtemps, un village de potiers.

La nature calcaire des sols et leur tendance aride font que le potentiel agronomique est très faible excepté pour les forêts et les prairies.

Les Petites Pyrénées appartiennent à une séquence qui se caractérise par une succession de synclinaux et d’anticlinaux.

Elles forment un arc orienté nord-ouest / sud-est et constituent les premiers piedmonts pyrénéens.

L’unité paysagère s’organise de part et d’autre d’une ligne de crête qui s’étire depuis Aurignac au nord-ouest jusqu’à Mérigon au sud-est dans le département de l’Ariège.

Les Petites Pyrénées sont la terminaison occidentale de la chaîne du Plantaurel, délimitées par les vallées de la Louge au nord-ouest et du Volp au sud-est. Elles disparaissent ensuite sous le plateau de Lannemezan.

Elles sont décrites dans plusieurs ouvrages comme présentant un « alignement de croupes calcaires d’apparence désordonnée ».

Pourtant elles sont bien un système de rides parallèles parfaitement organisé.

Ces écailles, étrangères à toute érosion glaciaire, sont apparues au moment du retrait de la mer quand celle-ci a creusé les roches tendres des marnes.

La géologie alternant marnes et calcaires est à l’origine de ce pays plissé.

Les Petites Pyrénées sont un grand pli anticlinal traversé par la Garonne, entre Mancioux et Boussens, dont les calcaires et dolomies installent les limites. La Garonne a creusé un passage, contraint par les roches dures : la cluse de Boussens.

La cluse de Boussens organise deux anticlinaux

  • À l’est, l’anticlinal de Plagne : pli dissymétrique creusé dans les marnes, son déversement s’oriente vers le Nord. Il est dominé au sud par le crêt de calcaire de Nankin et se redresse au nord avec les affleurements des calcaires dolomitiques.
  • À l’ouest le dôme d’Aurignac est un anticlinal marno-calcaire. L’alternance synclinal/anticlinal se poursuit vers le Sud : synclinal de Bouzin – anticlinal de Saint-Martory – synclinal de Latoue-Sepx…

La cluse fonctionne comme un véritable seuil paysager.

Elle marque le passage de paysages collinaires agricoles et anthropisés en aval vers les paysages de montagne du sud du département.

Ces rides calcaires associées à des combes marneuses font les paysages de moyennes collines si caractéristiques des Petites Pyrénées, dont l’altitude varie de 250 m à 600m, avec un point culminant à 613 m à Ausseing.

Les directions structurales des Petites Pyrénées ont organisé son réseau hydrique.

Certaines rivières les contournent, d’autres suivent leurs rides parallèles.

  • Le Volp et la Louge contournent les crêtes calcaires. Le Volp au nord-est sépare les Petites Pyrénées de la chaine du Plantaurel et des collines du Volvestre.
  • La Louge, à l’ouest, marque la limite entre l’unité paysagère et celle des Collines du Comminges.
  • La Noue et le Lens suivent, quant à eux, l’orientation nord-ouest/sud-est des Petites Pyrénées.

Excepté le Lens, ces rivières sont toutes des affluents de la Garonne. Le Lens est un affluent du Salat. Il le rejoint à Mazères-sur-Salat.

Cependant, ces cours d’eau ne font que s’approcher de l’unité paysagère ; seule la Noue la traverse depuis Sémane jusqu’à Mancioux où elle rejoint la Garonne.

Il n’y a donc pas à proprement parler, sur ces terres, de cours d’eau principal.

Le Volp, la Louge, la Noue et la Nère sont alimentés par un chevelu hydrographique dense qui descend des versants des collines.

Ce sont les cours d’eau de ce chevelu qui irriguent l’unité paysagère que la topographie fait s’écouler tantôt vers le sud, tantôt vers le nord.

Certains sont des affluents de ces rivières, d’autres se jettent directement dans les eaux de la Garonne.

La plupart sont discrets. Peu larges, ils coulent en creux dans les sols marneux et argileux, traversant les champs, prairies et bois.

Seule la végétation spécifique des cours d’eau révèle leur présence. Cette végétation ripicole a plus les caractères de broussailles que de ripisylve arborescente structurante.

Ces cordons végétaux se confondent fréquemment avec la trame bocagère qui ourle les parcelles cultivées et s’immiscent dans les boisements. Il est alors difficile de distinguer les haies bocagères des ripisylves et de deviner la présence de l’eau.

Mais il est un cours d’eau majeur dans l’organisation humaine et paysagère de l’unité paysagère : la Garonne.

Si elle ne parcourt l’unité que sur une courte distance, elle a organisé les villages de Boussens, Mancioux et Roquefort-sur-Garonne. Elle est à l’origine du développement économique et capte nombre d’usages et activités.

Elle marque les paysages par son lit et sa végétation mais aussi par les ouvrages qui lui sont associés : canal, centrale hydroélectrique, ponts et industries.

Le canal de Saint-Martory traverse Mancioux et la cimenterie de Boussens a vu le jour grâce aux ressources en granulats qu’elle offre.

Cependant ce sont des ruisseaux qui composent l’armature hydrologique des Petites Pyrénées. Aucun ne dépasse les 10 kms de long.

Beaucoup d’entre eux prennent leur source dans l’unité paysagère mais très peu la parcourent réellement. Nombreux sont non-pérennes et de régime nivo-pluvial :

  • Au nord d’Ausseing, les ruisseaux de la Loubrague et de la Gravette coulent vers le nord et se rejoignent à Longuemorte pour ensuite alimenter la Garonne au droit de Martres-Tolosane.
  • Le ruisseau de Bourric, orienté vers l’ouest est un affluent de la Garonne en rive droite à Boussens.
  • Les affluents du Volp avec les ruisseaux de la Qère et de la Goutte.

Ceux qui coulent vers le sud : ruisseaux du Péré, de Courneillac et de Junax avant de devenir la Goute de Chire, du Pujouet, tous affluents du Lens.

Les ruisseaux de Rodes et de la Bourdette prennent leurs sources sur les hauteurs d’Aurignac, s’écoulent vers le nord-ouest et rejoignent la Louge au pied du dôme d’Aurignac.

Les ruisseaux de la Lave et de la Pisse prennent leurs sources au clos de la Font coulent plein nord pour rejoindre la Louge.

Les ruisseaux de Saint-Bernard, de Bardoye et de Pégot coulent depuis les crêtes de Sauterne, de Bourtoullote et Larroumengau vers le nord puis vers l’est et alimenter le Bernès.

Les Petites Pyrénées sont cette ligne de relief ouest-est, en continuité de la chaîne du Plantaurel, située en Ariège, qui vient enjamber la vallée de la Garonne.

Compte tenu de cette situation particulière et de sa composition géologique, majoritairement calcaire, cette unité paysagère offre une grande originalité écologique.

Au pied de la chaine des Pyrénées, l’unité paysagère est sous influence océanique et reçoit une pluviométrie importante. Cependant ses sols, calcaires rocheux, sont perméables faisant des terres des sols arides.

Les versants exposés sud, présentent un couvert végétal de type méditerranéen : chênaie verte, chênaie blanche, avec leur cortège classique (en région méditerranéenne) d’espèces arbustives (Osyris blanc, Jasmin buissonnant, alaterne, Filaire intermédiaire…)

Ces milieux renferment de nombreuses espèces à affinités méditerranéennes, dont quelques-unes sont exceptionnelles dans la région et caractéristiques des milieux xériques :

  • Pour la flore : Érable de Montpellier, Genêt scorpion, Aphyllanthe de Montpellier (d’ailleurs protégée en Haute Garonne alors que très courante en zone méditerranéenne), Leuzée conifère, Odontite visqueux, …
  • Pour la faune : Seps strié, Lézard ocellé, papillon Thécla du prunellier…

À l’opposé, du fait de son climat océanique et de son altitude, le massif accueille des écosystèmes frais et humides, hébergeant des taxons à affinités montagnardes.

En versant nord notamment, et sur des substrats plutôt gréseux ou argileux et le long des cours d’eau, le couvert végétal de ces secteurs est constitué de chênaie-charmaie (Chêne sessile) et de hêtraie.

Les petites Pyrénées renferment un cortège de prairies, supports de richesse écologique : pâturages extensifs, plutôt xérophyles, prairies mésophiles pâturées ou fauchées, prairies humides ou mésohygrophiles, à proximité des rares cours d’eau.

Cet ensemble de prairies est souvent accompagné de haies et de bosquets constituant un réseau bocager plus ou moins marqué dans le secteur d’Ausseing ou le long du ruisseau La Noue.

La faune des Petites Pyrénées est aussi composée d’espèces remarquables comme l’Aigle botté, la Bondrée apivore, le Pic noir, le Pic mar, la Pie-grièche écorcheur, le Tarier pâtre, le Crapaud calamite, le Triton marbré et une grande richesse entomologique.

Enfin, une petite population d’Écrevisse à pattes blanches est encore présente dans un petit ruisseau intraforestier ayant conservé une eau de bonne qualité.

La fiche ZNIEFF « Petites Pyrénées en rive droite de la Garonne » décrit ainsi : « la zone possède une identité biogéographique extraordinairement originale et remarquablement contrastée, qui emprunte à la fois au froid et au chaud, à l’humide et au sec, aux Pyrénées et à la Méditerranée.

Ce type d’entité, où le Sapin pectiné voisine avec la Lavande à larges feuilles et où le Seps strié se rencontre à peu de distance de la Grenouille rousse, n’a pas son égal en Midi-Pyrénées.

À ce titre, ce secteur constitue un véritable laboratoire d’étude des effets du réchauffement climatique (extension des taxons méditerranéens ? Recul des taxons montagnards et/ou nordiques ?).  »

On rappellera enfin, que l’unité paysagère « Petites Pyrénées » est traversée par la Garonne, qui constitue un milieu rivulaire spécifique traité dans une autre unité paysagère, la Garonne du Comminges.

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

L’unité paysagère des Petites Pyrénées est bien cette mosaïque de milieux naturels décrite dans ses éléments de nature et qui se retrouve dans l’utilisation de ses sols.

L’agriculture s’est installée dans les bassins sédimentaires. Bien que l’unité paysagère soit largement recouverte de boisements, les fonds de vallée se découvrent par la mise en culture des sols. Les prairies se partagent les terres avec les cultures céréalières et oléagineuses.

Les pratiques agricoles sont tout autant la polyculture que l’élevage.

Il a fallu à l’homme, pour subvenir à ses besoins dans ses terres semi-montagnardes, développer une agriculture adaptée à un climat rude et à un relief marqué. Ce dernier ne permet pas de grandes cultures mais impose un parcellaire de petite taille.

Les terrains les plus confortables sont utilisés, quelques parcelles viennent découper, sur les pentes, les boisements.

Le faible potentiel agronomique convient aux prairies et pâturages.

Associées aux pratiques agricoles, les fermes se répartissent sur le territoire au plus près des lieux de production et d’élevage. Les hangars et bâtiments agricoles sont de taille modeste en adéquation avec la taille des exploitations. Ils se font discrets dans les paysages.

La présence de l’homme y est très ancienne. Des vestiges et plus particulièrement à Aurignac racontent une occupation dès la préhistoire (grotte classée Monument Historique). C’est à Aurignac que sont identifiées les premières traces d’une culture, qui en donnera le nom : l’Aurignacien.

Bien plus tard, ce sont les argiles du sous-sol qui ont été exploitées avec pour centre de cette activité le village de Plagne.

De nombreux tessons de poterie ont été retrouvés autour du village. Cette pratique a été active du XVIe au XIXe siècles (de 1530 à 1840). Plagne, mais aussi Marignac-Laspeyres, appartenaient à un territoire industriel basé sur la fabrication de céramiques qui avait pour capitale Martres-Tolosane.

Les activités d’extraction

Encore aujourd’hui le sous-sol est exploité. Plusieurs carrières extraient des calcaires (Aurignac, Boussan, Laffite-Toupière). Plusieurs d’entre elles mettent à disposition une large gamme de granulats : sables, graviers et matériaux de construction.

Ces activités d’extraction sont aussi à l’origine du développement d’industries de cimenteries, notamment à Boussens. Cette dernière valorise les sables de la Garonne.

Ce sont bien les activités passées et actuelles qui organisent encore l’occupation du territoire.

Une grande partie du territoire des Petites Pyrénées est agricole. Cependant, depuis les années 50, l’économie industrielle se concentre dans le couloir de la Garonne et bénéficie ainsi d’une topographie plane pour l’implantation d’usines, de ressources naturelles et de la proximité des axes de déplacement majeurs.

Dès que l’homme a su commercer, les villages de Boussens et de Roquefort-sur-Garonne ont très vite bénéficié de leur position géographique.

Boussens contrôlait le point de passage de la cluse éponyme, s’enrichissant du trafic fluvial, tandis que Roquefort-sur-Garonne surveillait la confluence du Salat et de la Garonne.

Tous les deux contrôlaient les points de passage entre les provinces narbonnaises et d’Aquitaine ainsi que les routes vers l’Espagne.

Les activités industrielles

L’abondance des ressources souterraines a permis le développement d’industries :

  • Usine électrochimique aujourd’hui fermée qui exploitait les eaux salées du Salat.
  • Gisement de gaz naturel. En 1950, la découverte d’un gisement de gaz naturel à Boussens est à l’origine du développement de ce qui n’était alors qu’un hameau.
  • L’industrie chimique est encore présente à Boussens, lui conférant une attractivité notable alors qu’elle se situe entre Toulouse et Saint-Gaudens, pôles économiques majeurs.
  • La vallée de la Garonne a permis l’implantation de plusieurs axes de transports, d’abord fluvial puis ferré et routier. Ces axes de communication ont directement profité au développement de ces activités industrielles.

Le tourisme

Le tourisme est avant tout de nature. Beaucoup de chemins de randonnée permettent la découverte des paysages des Petites Pyrénées.

La Via Garonna traverse Mancioux et emprunte les versants de la rive gauche de la Garonne.

Les loisirs peuvent être aussi sportifs : sports d’eau avec des bases de loisirs (Plagne, Auzas par exemple) et de pêche.

Le tourisme est aussi culturel. Aurignac propose des balades commentées pour découvrir son patrimoine architectural et historique.

Plusieurs édifices classés Monuments Historiques témoignent d’une histoire non seulement ancienne mais riche d’événements et de traditions.

Croquis US – PP
Occupation urbaine
En crête les châteaux d’eau
Les activités industrielles dans la vallée de la Garonne
Habitat diffus sur les pentes de la vallée de la Garonne
Ferme traditionnelle isolée
Les activités industrielles exploitant les ressources naturelles
La vallée de la Garonne habitée, Mancioux
Habitat isolé
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Discrète par sa superficie, cette unité paysagère l’est aussi par ses modes de découverte.

Bordée de crêtes, la topographie a limité les possibilités de points d’accès.

Il faut encore distinguer la partie orientale de l’unité paysagère de sa partie occidentale pour ses modes de déplacement.

Dans la combe de Plagne et d’Ausseing les routes sont en fond de vallée ou à flanc de coteau mais très rarement en crête.

Elles sont perpendiculaires au relief et profitent du point de passage naturel d’un col pour franchir les crêtes calcaires.

Les routes épousent le relief, sinuent sur les pentes ou profitent d’un plateau pour être plus rectilignes mais leur caractère commun est d’être sous couvert végétal.

Ainsi peu d’ouvertures donnent à voir le paysage environnant.

Les parcours se font sous la ramure des arbres. Si cette végétation est caduque, les vues sont malgré tout cadrées l’hiver ; branchages et troncs composent autant de filtres.

Ponctuellement quelques échappées donnent à voir les Pyrénées ariégeoises, depuis la RD 83 au Nord d’Ausseing ou la RD 49 après Plagne.

Passée la crête d’Hajaou, pour rejoindre Montclar-de-Comminges, la route en plateau profite de l’arrière-plan spectaculaire des Pyrénées.

Depuis Boussens pour rejoindre Aurignac, la RD 635 est la seule axiale de cette unité paysagère. Comme les parcours naturels de l’eau, ceux des hommes ont utilisé cette combe pour y inscrire les axes de déplacement.

La vallée de la Garonne a permis l’implantation d’axes routiers majeurs. La Pyrénéenne, la A 64, emprunte la rive droite tandis que la voie historique, la RD 817 aujourd’hui, se positionne en rive gauche.

Excepté l’autoroute A64 et la RD 817, tous ces axes de déplacement ont des gabarits réduits où il est parfois difficile de se croiser.

Une voie ferrée emprunte la vallée de la Garonne, reliant Toulouse à Saint-Gaudens et au-delà Tarbes. Boussens dispose d’une gare.

Il y a peu d’infrastructures énergétiques, une centrale hydroélectrique sur la Noue. A ce jour, une ferme photovoltaïque existe à Mancioux et Boussens.

Associé à la Garonne, le canal de Saint-Martory achemine l’eau des Pyrénées à Toulouse mais il porte d’autres enjeux : agricoles, environnementaux, industriels, énergétiques et même récréatifs.

Il y a sur ces terres plusieurs modes d’habiter que l’histoire et les pratiques économiques ont organisé.

Les villages se sont implantés le long des axes de communication et de déplacement. Il n’y a pas d’espace de transition entre les constructions et les terres cultivées.

L’habitat est dispersé et isolé. Ce sont les fermes installées au plus près des lieux de production. Le hangar peut être associé au corps d’habitation ou isolé. C’est un mode d’habiter très répandu. Cependant une tendance s’installe ; l’habitat résidentiel se substitue peu à peu à la ferme, majoritairement sur les pentes et points hauts orienté vers les Pyrénées.

L’habitat s’est aussi regroupé en hameaux et villages. Les villages sont constitués d’un centre avec du bâti traditionnel organisé autour de la place, de l’église ou d’un élément essentiel à la vie communautaire comme le four pour le village de Plagne.

Les premiers villages sont d’époque médiévale.

Ausseing, Aurignac, Plagne et Montclar-de-Comminges ont une origine templière. Ausseing et Plagne ont été commanderies de l’ordre des Templiers de Montsaunès et ce statut est à l’origine de leur composition urbaine selon le plan de la bastide. Alan est aussi à l’origine une bastide. La trame ancienne est faite de maisons mitoyennes ; elles dessinent les contours de la place ou alignent leurs façades le long des rues, qui suivent un plan orthogonal.

Parfois la topographie a infléchi le quadrillage des rues.

Traditionnellement, l’implantation de ces villages répondait à des besoins de défense. Ausseing, Alan et Aurignac se sont implantés sur un promontoire naturel pour ainsi assurer la protection du village et de ses terres.

Cette situation en hauteur présentait aussi l’avantage de libérer un maximum de terres cultivables en fond de vallée.
Roquefort-sur-Garonne répond à une autre logique.

La ville s’est installée à la confluence de la Garonne et du Salat, point stratégique d’échanges et de passages. Elle a d’ailleurs été longtemps plus importante que ses voisines Boussens et Mancioux. Ces dernières se sont développées à la faveur des activités d’extraction et industrielles.

Aujourd’hui certains de ces villages se prolongent avec de nouveaux quartiers comme à Aurignac et Boussens, nécessaires pour accueillir de nouvelles populations.

Les quartiers plus récents s’organisent fréquemment selon le modèle du lotissement.

Parcellaire au quadrillage régulier, les habitations se situent le plus souvent au centre de la parcelle rompant ainsi avec la forme traditionnelle du village rue ou du village groupé.

L’héritage médiéval se lit au travers de l’architecture et des modes de construction.

Plusieurs maisons ont des façades à colombages comme à Aurignac et Alan. Les caractères architecturaux empruntent beaucoup à l’unité paysagère du Comminges Prépyrénéen.

Les fermes sont souvent de taille imposante.

Comme dans le Comminges elles sont constituées d’un bâtiment d’habitation massif à étage auquel sont accolées une ou plusieurs dépendances (étables, hangars…) selon un plan en équerre.

La façade principale est exposée au Sud et la cour majoritairement au Sud-Est.

Il n’y pas vraiment de zones dépourvues d’habitation ; la ferme s’aperçoit sur les points hauts au milieu des propriétés agricoles.

Les maisons traditionnelles sont faites de pierre.

Les hommes ont su exploiter ce que le sous-sol calcaire leur offrait.

Qu’il soit d’Aurignac ou de Belbèze-en-Comminges, le calcaire est le matériau de construction utilisé.

L’appareillage des pierres est apparent ou recouvert d’un enduit. Les tuiles sont canal. Le bois est aussi utilisé dans les charpentes et les lattis caractéristiques des granges.

La maison est conforme à l’activité de polyculture ; elle protège le bétail, dispose d’une grange à foin et d’un jardin potager.

Mais ce qui qualifie la spécificité des Petites Pyrénées est la couleur de ses pierres.

Ici le calcaire est jaune et se distingue du rouge très répandu de l’oxyde ferreux des argiles de Haute-Garonne.

Il n’y a pas que la végétation qui emprunte au vocabulaire méditerranéen, il est ici un élément d’architecture peu fréquent en Haute-Garonne : le mur en pierre sèche.

Ce procédé est le résultat du nécessaire épierrage des sols pour leur mise en culture mais aussi de l’abondance du sous-sol qui offre autant de matériaux de construction.

Les pierres sont accumulées aux limites des parcelles, superposées pour construire des murets.

Elles permettent aussi l’aménagement des pentes. Ils ornent ainsi certains les bords de route, marquent les pentes et ourlent les parcelles.

Les granges

Quand elles ne sont pas associées au corps d’habitation, elles s’installent sur les lieux d’exploitation.

Bâtiment allongé et bas, il s’insère dans les paysages au point d’être à peine perceptible. Il est parfois un simple auvent ouvert.

La ferme commingeoise

Témoignage du mode de vie et du système agraire du Comminges durant tout le XIXe siècle, elle apparaît dès la fin du XVIIe siècle et s’étend au-delà du strict périmètre du Comminges, puisqu’il en existe sur l’ensemble du piémont pyrénéen, de la vallée de la Garonne jusqu’au Volvestre.

Ce modèle de ferme s’accorde à un mode d’exploitation de polyculture vivrière, couvrant l’essentiel des besoins, en association à de l’élevage bovin et caprin.

Compacte et géométrique, elle est constituée d’un volume bâti à un étage, en pierre, et d’un volume agricole en angle droit, marqué :

  • Soit par des claustras en bois caractérisés par le raffinement des techniques de charpenterie utilisées, leurs formes (à simple linteau, à linteaux croisés, à figure géométrique…) et couleurs diverses (rouge brun, vert amande, bleu déclinés en tonalité de gris).
  • Soit par des éléments de charpente apparents et géométriquement organisés, ouvrant directement sur le volume utile du bâtiment.

L’ensemble est organisé autour d’une cour fermée le plus souvent par un mur ou un muret en pierre, parfois surmonté d’une grille ouvragée.

Les Petites Pyrénées offrent un patrimoine riche et diversifié qui raconte les différentes époques de leur occupation humaine.

  • La grotte préhistorique d’Aurignac.
  • Le temple romain de Pédégas.
  • Les nombreux édifices médiévaux.

Les styles sont tout autant médiévaux, romans ou gothiques.

L’organisation urbaine des villages à leur origine répond à une logique médiévale dont les objectifs étaient le commerce, la défense et l’exploitation agraire du territoire. Boussens, Roquefort-sur-Garonne et Aurignac en sont une parfaite illustration.

Des châteaux, tours et donjons ont été ainsi construits pour assurer la défense et la surveillance des terres.

Si l’occupation préhistorique et romaine des Petites Pyrénées livre des édifices comme témoignages, c’est bien l’héritage médiéval qui marque le plus de son empreinte le territoire.

Les villages

  • Ausseing

De son époque médiévale, subsistent quelques assises de la tour qui dominait à 628 m d’altitude le village et permettait la surveillance des routes pyrénéennes.

La partie basse du clocher de son église, de section carrée, est aussi datée entre le XIIe et XIIIe siècles. En revanche la partie haute, de section octogonale, date du XIXe siècle. Dans le courant du XIXe siècle furent également aménagés un porche et deux chapelles latérales, donnant à l’édifice l’aspect d’une croix latine.

  • Aurignac

Son occupation dès la préhistoire est connue et reconnue. Le village porte aussi les traces d’une colonisation gallo-romaine mais c’est encore l’époque médiévale qui se lit aujourd’hui au travers de sa silhouette urbaine.

Son château et donjon du XIIIe témoignent de son rôle de place forte, rôle qui s’est prolongé durant les guerres de religion ; Aurignac y était un centre militaire.

L’édification de l’église Saint-Pierre aux liens s’échelonne sur plusieurs siècles : XIIIe, XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe. Elle était intégrée au système défensif de la ville. Du château comtal qui dominait la ville, il ne reste que le donjon.

  • Boussens

Sa situation en bord de Garonne lui a donné dès l’époque gallo-romaine une importance. A la croisée de la vallée de la Garonne et du Salat elle a eu son port fluvial. Elle devient bastide au XIIIe siècle et sert de site de défense pendant les guerres de religion.

De ce passé il reste son église du XIIIe qui a été certes remaniée, plusieurs chapelles. Mais c’est surtout le passé industriel de la commune qui empreint ses paysages.

  • Roquefort-sur-Garonne

Le village s’est développé dès l’époque romaine quand l’exploitation des calcaires de Balesta a débuté. Puis le village a bénéficié de sa position à la confluence du Salat et de la Garonne en assurant le rôle de défense et de contrôle des passages. Un château fut édifié à cet effet sur les hauteurs au XIIe siècle.

Le village s’organise autour de son église (église Saint-Martin) construite au XIXe siècle au détriment d’une église romane.

Des lits de grès de Furne et de calcaire de Belbèze ont été placés en alternance au fur et à mesure de l’élévation du clocher.

  • Plagne

Le village raconte une autre histoire des Petites Pyrénées, celles de la poterie. Village de potiers, cette activité est à l’origine d’une typologie particulière de bâti. Fondé en 1303, du plan primitif de bastide il ne reste ici que des traces.

L’habitat dispersé installé au plus près des lieux de production vivrière se regroupaient en hameau autour du four, ici four à poterie. De ce four il ne reste que la trace au cœur du village.

L’église médiévale a été démolie et reconstruite en 1895 à son emplacement actuel.

  • Alan

D’origine gallo-romaine, le village est devenu bastide au XIIIe siècle.

Cette transformation est à l’origine du village fortifié. La construction de Notre-Dame de Lorette lui donne le statut de lieu de pèlerinage et de capitale spirituelle tandis qu’Aurignac, la voisine, représentait le pouvoir politique.

Alan connaît une période de prospérité au XVIe siècle quand les troubles des guerres de religion s’arrêtent. Son activité est essentiellement artisanale et agricole.

Les ponts

Ces ouvrages indispensables au fonctionnement d’un territoire sont aussi les témoins d’une époque. Même s’ils ne font l’objet d’aucun classement ou protection, leur architecture, leurs matériaux et leurs modes de construction témoignent de pratiques en usage au moment de leur construction.

Dans les années 70, à Boussens, un nouveau pont est construit en remplacement du pont métallique devenu vétuste.

Le nouveau pont relie le village historique en rive droite de la Garonne aux nouveaux quartiers en rive gauche.

L’ancien pont devient une passerelle piétonne empruntée par des chemins de randonnée, cyclables et pédestres.

Un patrimoine populaire

Les activités artisanales ont permis le développement du territoire mais en ont aussi imprimé l’organisation parcellaire.

Il est ici un autre héritage de l’histoire médiévale : les quartiers casalères.

Leur nom est issu du casal médiéval, tenure que concédaient les propriétaires terriens aux paysans.

Se devinent, autour du village de Plagne, des parcelles attribuées aux habitants, souvent serfs et pauvres, pour y établir un jardin nourricier.

Ailleurs, comme à Marignac-Laspeyres, c’est la toponymie des rues qui évoque un passé de faïencerie.

Ce patrimoine quotidien est évoqué par nombre d’édifices modestes et ordinaires qui ont la valeur de raconter des pratiques ancestrales disparues, agricoles et artisanales : fours, granges, orrys…

Si beaucoup des fours à poterie ont aujourd’hui disparu, les granges et orrys subsistent encore.

Les orrys sont des cabanes en pierres sèches qui servaient d’abri pour la garde des troupeaux.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.

Habiter dans les petites Pyrénées, c’est s’ouvrir aux paysages variés du sud du département.

Paysages naturels et historiques, les personnes interrogées partagent leurs lieux emblématiques et intimes.

« La forêt de Cardeilhac, la basilique Saint-Just de Valcabrère et le lac de Gimone » (habitante, Mancioux).
« La Tour d’Aurignac et la grotte préhistorique, Montmaurin, les lacs » (habitante, Aurignac).

Et bien sûr, les Pyrénées et le Comminges tous proches imprègnent les habitants de ce territoire.

Concernant le cadre de vie de ces dix dernières années, contrairement à la plupart des expressions recueillies lors de l’enquête, pas de sentiment de dégradation mais plutôt une impression que le paysage n’a pas trop bougé.

Cet habitant d’Aurignac évoque même une amélioration de son cadre de vie :

« Les trottoirs ont été refaits, il y a moins de coupe dans la forêt, c’est un peu un retour aux paysages de campagne. »
Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

La carte d’état-major de 1849 montre un territoire constitué de deux entités que la Garonne sépare.

À l’ouest, autour d’Aurignac, les paysages sont agricoles tandis qu’à l’est, sur les terres d’Ausseing et de Plagne, la forêt recouvre une grande partie des sols.

Au centre, la cluse creusée par la Garonne porte le hameau de Boussens tandis que Roquefort-sur-Garonne occupe les versants de la confluence du Salat et de la Garonne.

Les villages historiques de Roquefort-sur-Garonne, Aurignac et Ausseing se sont installés en position dominante pour exercer leur rôle de surveillance et de contrôle.

Très tôt, l’Homme a exploité les ressources du sous-sol ; les constructions sont ici en pierre et ont la couleur jaune, singulière, des calcaires de la chaîne du Plantaurel, dont les Petites Pyrénées sont l’extrémité occidentale.

À Plagne, les sols riches en argile ont permis la fabrication de poteries quand, vers Marignac en rive gauche de la Garonne, la faïencerie se développait au XVIIIe siècle.

L’agriculture était essentiellement vivrière se partageant entre cultures et élevage.

L’habitat se regroupe en hameau mais il est également isolé, au plus près des lieux de production afin d’assurer la protection des cultures et des troupeaux.

Les atouts

  • Une authenticité de paysages ruraux conservée et des ambiances paysagères de combes, espaces intimes et cachés, que l’on retrouve peu dans le département.
  • Des couleurs ocres jaunes des pierres, quasi uniques dans le département où le rouge de la brique domine.
  • Une histoire et un patrimoine architectural favorables au tourisme. Aurignac est reconnu mais d’autres villages portent une histoire à faire connaître.
  • Des grandes étendues de forêts à la biodiversité riche (nombreuses ZNIEFF)
  • Des industries concentrées à Boussens, porteuses d’emplois.
  • Une proximité avec les espaces de loisirs de montagne sans être trop éloigné de la Métropole de Toulouse.

Les fragilités

  • Risque élevé pour les éboulements, localisé aux crêtes calcaires. Exposition aux risques industriels (Boussens).
  • Risque inondations et ruptures de barrage, la Garonne.
  • Une baisse de l’activité agricole.

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

Il faut pour les Petites Pyrénées ajouter les nombreuses zones d’inventaire qui établissent la richesse écologique de cette unité paysagère.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

A l’exception des périmètres associés aux Monuments Historiques et au réseau Natura 2000, les Petites Pyrénées bénéficient de peu de périmètres de protection. Mais la richesse écologique de ses paysages est reconnue par les nombreuses ZNIEFF qui couvrent son territoire et appelle des actions de préservation.

Les Petites Pyrénées ont évolué dans leurs pratiques et leurs paysages de manière significative. Cependant ces évolutions sont plus marquées à certains endroits. En effet les Petites Pyrénées sont majoritairement un territoire rural traversé par la vallée de la Garonne. Et c’est dans ce couloir naturel que se portent les transformations les plus importantes, essentiellement conséquences de l’industrialisation.

Cette unité paysagère est encore celle de terroirs agricoles. Cependant l’implantation d’activités industrielles a transformé un site, la cluse de Boussens, de manière rapide et brutale.

Ailleurs sur des territoires agricoles, l’évolution est plus lente mais néanmoins engagée. Elle se révèle au travers de :

  • La moyenne d’âge élevée des chefs d’exploitation, entre 10 et 20 % ont moins de 40 ans.
  • La baisse du nombre d’exploitation, entre 30 et 50 %.

De plus il faut noter que la majorité des exploitations sont des petites structures.

La particularité des Petites Pyrénées est d’avoir des évolutions contrastées et localisées géographiquement. Son évolution démographique est modérée, entre 2 et 10 % de 2006 à 2016, seule une commune voit sa population baisser : le Fréchet.
Quand ses territoires ruraux ont peu évolué, les communes dans le couloir de la Garonne se sont transformées de manière significative avec l’implantation des activités industrielles.

Les évolutions des paysages des Petites Pyrénées se marquent :

  • De l’implantation d’activités industrielles et de carrières d’extraction.
  • D’extensions urbaines sur les versants (principalement en rive gauche) de la vallée de la Garonne.
  • D’une diffusion de l’habitat autour d’Aurignac.
  • D’une mutation de l’habitat.
  • De la disparition du petit parcellaire.
  • D’un phénomène de fermeture des milieux par abandon des terres pâturées ou cultivées.

Dynamiques urbaines

Boussens et Roquefort-sur-Garonne ont très tôt profité de leur implantation géographique.

Boussens s’est enrichi du commerce fluvial, tandis que Roquefort-sur-Garonne a tiré profit de sa position au débouché de la vallée du Salat, voie de communication et d’échanges avec le Comté de Foix et l’Espagne.

Les extensions urbaines

Concentrées sur Aurignac et Boussens, corollaires de l’activité économique.

  • Hameau de Boussens, transformé par les industries : l’urbanisation est sortie de l’enveloppe historique du bourg, lové entre le canal de Saint-Martory et la Garonne, pour gagner les versants de la rive gauche moins abrupts qu’en rive droite.
  • Aurignac : diffusion de l’habitat au pied du socle du village dans la plaine, le long des routes. Les premières en discontinuité puis rejointes par de nouvelles constructions.

Ces deux communes ont la plus forte densité de population au m².

Ailleurs, seules quelques nouvelles constructions se confondent avec l’habitat existant.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux

Évolution plus marquée sur les communes de Boussens et d’Aurignac.

Ailleurs, les évolutions restent modérées :

  • Mutation de la vocation de l’habitat : transformation progressive d’un habitat rural en résidence principale. Réhabilitation d’anciennes fermes respectant les caractères architecturaux traditionnels.
  • Banalisation des formes architecturales : répétition de constructions neuves sur un modèle identique et étranger aux caractères architecturaux traditionnels : enduits clairs voire blancs, formes carrées avec toit à quatre pans.

Dynamiques des milieux NATURELS

  • Transformations lentes des conditions favorables aux populations animales et végétales, induites par le changement climatique, entraînant une « remontée » des espèces montagnardes et le développement de plantes xérophiles.
  • Développement de plantes invasives le long des cours d’eau.
  • Perte de biodiversité liée à l’abandon de cultures extensives (peu productives) favorables à la biodiversité (prairies naturels de fauche, prairie humide, cultures céréalières riches en messicoles, zones de bocage,…) entraînant extension des friches puis retour progressif à un autre état naturel, forestier.
  • De façon très modérée : Perte d’habitats naturels avec la diffusion de l’habitat et des activités.

Dynamiques agricoles

Le remembrement des années 60 a eu, ici encore, pour conséquence de gommer le petit parcellaire. L’agrandissement des parcelles a fait aussi disparaître une forme de trame bocagère, très souvent constituée par la végétation ripicole qui accompagne le moindre ru.

Les évolutions portent sur :

  • La disparition de certaines surfaces cultivées ou pâturées et leur recolonisation par la forêt.
  • L’artificialisation des sols agricoles en périphérie d’Aurignac et de Boussens plus particulièrement.
  • La taille des exploitations : la majorité de petites exploitations peut laisser entrevoir une certaine fragilité quant à la pérennisation de l’activité.

Dynamiques économiques

Les activités industrielles

L’activité industrielle est à l’origine de la transformation de certains des paysages des Petites Pyrénées. Celle-ci a profondément transformé le couloir naturel de la Garonne.

La vallée de la Garonne a ouvert des voies de communication transformées en infrastructures de déplacements modernes : autoroute et voie ferrée. C’est naturellement à leur proximité que se sont installées les activités industrielles profitant également des ressources naturelles de la vallée.

A partir des années 50, le paysage de la cluse de Boussens change avec l’installation d’industries. Les impacts d’une activité industrielle sur les paysages et les milieux naturels sont multiples :

  • Consommation de sols libres et imperméabilisation.
  • Impact visuel des bâtiments et des cheminées.
  • Augmentation des flux assortie de nouvelles infrastructures routières.
  • Urbanisation…

Il faut aussi noter les carrières d’extraction à Aurignac et à Martres-Tolosane, qui domine Boussens. Cette dernière a fait l’objet d’opérations de comblement et d’ouvertures de nouvelles zones d’extraction.

Les énergies renouvelables

Deux projets de production d’énergie solaire sont en cours d’études, un à Boussens, le second à Roquefort-sur-Garonne. Compte-tenu du contexte paysager, leur impact sera à étudier précisément. Quelques sites sont classés comme favorables à l’éolien, avec une contrainte moyenne (projets d’implantation soumis à études spécifiques).

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Préserver le modèle agricole pour préserver la biodiversité.
  • Aller dans le sens d’une agriculture raisonnée, diversifiée et d’un élevage durable.
  • Développer l’agroforesterie.
  • Préserver les pratiques d’élevage.

Milieux naturels

  • Maintenir les haies et ripisylves comme corridors écologiques.
  • Développer les chemins de randonnée.
  • Maintenir les paysages ouverts.
  • Retrouver les zones humides.
    Conserver la mosaïque des paysages

Infrastructures

  • Développer les modes doux de déplacements.
  • Développer les énergies renouvelables.
  • Encourager l’enfouissement des lignes HT.
  • Entretenir les routes secondaires .

Villages

  • Préserver l’architecture et la forme des villages.
  • Mutualiser les équipements, les services et les infrastructures entre les villages.
  • Lutter contre l’uniformisation des habitats pavillonnaires.
  • Qualifier les entrées de ville.
  • Limiter les enseignes et les panneaux publicitaires.
  • Préserver les commerces de proximité des villages.

Urbain

  • Favoriser une architecture régionale mais contemporaine.
  • Restaurer l’habitat ancien.
  • Encadrer les nouvelles constructions et réglementer leur aspect pour qu’il soit en harmonie avec les caractères locaux.
  • Maintenir une homogénéité de couleurs.
Bloc Diag – PET-PYR
Les extensions urbaines, habitat et activités
Des nouvelles formes urbaines cohérentes avec l’existant et la topographie pour assurer l’insertion dans le site et limiter la consommation des sols. Rapport orientation et implantation si possible maximale afin de limiter les terrassements
Des extensions urbaines agglomérées pour limiter la consommation des terres agricoles
Respect des caractères architecturaux locaux et autoriser leurs réinterprétations
Préservation des couleurs et matériaux : pierres calcaires ocres clairs
Les espaces de nature et les cours d’eau
Ripisylves entretenues et conservées, voire replantées même pour les cours d’eau mineurs.
Des contacts avec la rivière à retrouver au travers de vues, d’itinéraires de promenade pédestres et/ou cyclistes …
Les villages et les centres historiques
Maintien d’un cœur de village convivial et dynamique avec ses commerces de proximité pour éviter leur désertification
Valorisation du patrimoine classé et ordinaire, accompagnée de mesures pour l’accueil des visiteurs pour maintenir un territoire vivant
Préservation de la forme et la silhouette du village
Entretien et restauration de l’habitat ancien et traditionnel avec accompagnement de la mutation d’usage (agricole/résidentiel)

L’agriculture

Une diversité des cultures encouragée.
Un patrimoine agricole entretenu pour mémoire des pratiques agricoles traditionnelles.
Des nouveaux bâtiments d’exploitation soignés.
Des espaces de transition entre cultures et bâti, espaces tampon libres et non imperméabilisés.
Des motifs paysagers (haies et arbres isolés) entretenus et préservés.

Les activités

Réflexion sur le traitement des abords des espaces industriels
Le devenir des carrières à anticiper
Tourisme rural et découverte des villages à encourager et valoriser
Faire valoir la spécificité des Petites Pyrénées : ambiances paysagères, histoire…
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

40

hab/km²

5245

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté de communes Cagire Garonne Salat
Communauté de communes Coeur de Garonne
Communauté de communes Coeur et Coteaux du Comminges
Communauté de communes du Volvestre

13 communes

Alan
Aurignac
Ausseing
Boussens

Le Fréchet
Mancioux
Marignac-Laspeyres

Montberaud
Montclar-de-Comminges
Montoulieu-Saint-Bernard

Plagne
Roquefort-sur-Garonne
Saint-Michel

Partiellement : Auzas – Belbèze-en-Comminges – Boussan – Bouzin – Cassagne – Cazères – Laffite-Toupière – Lahitère – Le Plan – Martres-Tolosane – Mauran – Montbrun-Bocage – Montesquieu-Volvestre – Palaminy et Saint-Martory.