Le patrimoine de la vallée est peu valorisé.
Certes il est un peu moins riche que dans d’autres unités paysagères mais il mérite d’être cité.
Cette vallée est un peu l’oubliée des guides touristiques ; Auterive propose cependant un circuit de découverte de sa ville.
Entre catastrophes naturelles et troubles de l’histoire (épidémies, catharisme, guerres de religion, Croisade des Albigeois…), beaucoup d’éléments de patrimoine ont disparu : châteaux, ponts, édifices religieux, moulins…
D’autres ont subi l’évolution du territoire. Les ports de Cintegabelle et d’Auterive disparaissent à l’apparition du chemin de fer, tout comme les moulins pasteliers quand la culture du pastel est abandonnée.
Tous les édifices qui subsistent racontent une histoire, une époque et des pratiques ancestrales.
Les édifices religieux
Dans la pratique de leur foi, catholiques et protestants ont érigé des églises et des temples dont celui de Calmont.
Les églises empruntent leur modèle architectural aussi bien au clocher mur qu’au clocher tour.
Elles sont souvent de dimensions imposantes et exposent des finesses d’ornementation remarquables, comme l’église de Miremont et celle de Lagardelle-sur-Lèze.
Pour leur édification, la brique est largement, voire exclusivement, utilisée.
- Le clocher-mur est le plus courant.
- Le clocher-tour, dont la base est souvent carrée ou octogonale, dresse sa flèche vers le ciel et devient un véritable signal dans le paysage (Cintegabelle et Calmont).
- Le clocher-tour de Cintegabelle se distingue par sa flèche de plus de 40 m de haut, flanquée sur sa tour octogonale.
Cette imposante église, entièrement faite de briques, s’est construite à des époques successives, entre le Xème et le XVIème siècle.
- Les clochers murs : élément plat et vertical percé de 2 à 3 ouvertures qui accueillent les cloches.
- Le clocher-peigne est une variante du clocher-mur, mur unique percé d’une ou plusieurs baies destinées à accueillir une ou plusieurs cloches.
- Les clochers-murs ou peigne se trouvent fréquemment sur le toit des chapelles et des églises romanes édifiées entre le XIe et le XIIIe siècle.
Il faut encore citer l’abbaye cistercienne de Boulbonne au pied de Cintegabelle.
Les pigeonniers
Élément de petit patrimoine, sa silhouette caractéristique est très présente dans le département.
Qu’il soit isolé ou associé à un corps d’habitations, il est de ces marqueurs de paysage identitaires d’un mode de vie.
Bien que moins présent ici que sur d’autres unités paysagères, certains s’affichent dans le plat de la plaine.
Les CHÂTEAUX & domaines
La prospérité agricole passée a laissé des témoignages au travers de châteaux et grands domaines. Cintegabelle haut lieu du commerce du pastel a été dotée de trois châteaux, dont celui de Laborie.
Cachés du regard par les arbres de leur parc, c’est un mur, un portail particulièrement ouvragé qui signalent leur présence (Parc du Secourieu de Cintegabelle).
Quand certains ont leur accès directement sur la route (Grépiac), d’autres se signalent par le double alignement de leur allée (domaine de Terraqueuse à Calmont).
Les villages
Les villages se sont groupés très souvent autour de leur église.
Certains ont emprunté au plan de la bastide leur structuration comme Cintegabelle.
D’autres étaient des villages fortifiés (Auterive, Miremont et Calmont).
Passé le Moyen-Âge, beaucoup des fortifications ont disparu.
La tour Cambolas à Auterive est un vestige des remparts.
Il ne reste de ces formes historiques que quelques éléments isolés, certains bénéficiant d’une protection au titre des Monuments Historiques.
D’autres non classés ont la valeur d’être un témoignage du passé comme l’usine hydroélectrique d’Auterive, la maison fortifiée à Calmont…
les ponts
Beaucoup ont été reconstruits et présentent peu d’intérêt architectural, exception faite du pont de Cintegabelle. A l’origine en bois, il est reconstruit en briques au XVIIème.
Six arches sont nécessaires pour enjamber l’Ariège.
Ailleurs, les ponts subsistent à l’état de vestiges :
- L’arche d’un pont roman à Auterive date du XIIème siècle. Il est abandonné après plusieurs échecs de reconstruction.
- A Grépiac, les 3 piles d’un ancien pont de briques à péage érigé en 1870 sont préservées. Le pont a emporté par l’inondation du 23 juin 1875. L’Ariège se franchit aujourd’hui par un pont reconstruit en aval sur la RD 43.
Les moulins
Durant l’âge d’or du pastel puis du blé, de nombreux moulins furent construits, principalement à vent.
Moulins à grain ou pasteliers, beaucoup ont malheureusement disparu ; il reste celui de Cintegabelle et le moulin seigneurial de Grépiac, en activité jusqu’en 1875.
Le moulin du Calvaire, à Cintegabelle, domine la plaine. Restauré sous l’égide des Bâtiments de France en 2003, il semble avoir été construit entre 1789 et 1814.