Utilisatrices des ressources locales, les constructions traditionnelles de l’unité paysagère utilisent la brique cuite ou crue et le galet, issus des gisements locaux.
Chaque matériau témoigne d’une appartenance historique et géographique.
La brique et le galet rattachent ainsi la Vallée de l’Ariège aux paysages toulousains.
Ils racontent aussi l’appartenance de l’unité paysagère aux paysages de rivière.
La brique cuite, appelée aussi foraine, offre une meilleure résistance à l’érosion que la brique crue.
Elle est donc utilisée en façades exposées aux pluies, en soubassement des maçonneries de brique crue et en tableaux de baies.
Plus chère, elle est réservée aux monuments (églises ou châteaux) et domaines.
Quand elle est utilisée comme matériau unique, elle renseigne sur le statut social du propriétaire.
Plus couramment la brique est associée au galet. Cet appareillage est laissé apparent ou recouvert d’enduit.
La brique devient ainsi un élément d’ornementation autour des fenestrons, en chaînages d’angles et en encadrement des ouvertures.
Les caractères architecturaux de la Vallée de l’Ariège empruntent encore au vocabulaire lauragais et la borde céréalière reste le principe de ferme traditionnelle.
La borde lauragaise
C’est encore ici le territoire de la borde lauragaise ou borde céréalière, expression traditionnelle de la ferme apparue au XVIIIème siècle.
Long volume unique sous un toit à deux pentes, il regroupe le logement et les locaux d’exploitation.
La façade est presque toujours orientée au sud ou sud-est.
Le pignon est ou ouest exposé aux pluies et aux vents est aveugle.
La borde s’installe ici en plaine et sur les coteaux.
Le bâti récent
L’intensité urbaine d’Auterive et des communes proches de l’agglomération toulousaine attire de nouvelles populations.
L’évolution urbaine de la vallée a fait apparaître d’autres modèles architecturaux d’habitat individuel.
Les constructions ont recours à un vocabulaire architectural qui s’éloigne de ce qui fait l’identité de la vallée voire du département dans ses couleurs et ses matériaux.
Il emprunte des codes standardisés, communs à plusieurs régions.
Si le bâti historique répondait à une logique d’implantation au regard des conditions climatiques et de la topographie, l’urbanisation récente s’en échappe bien souvent, d’autant plus dans cette large vallée où la topographie n’oppose aucune contrainte.
Le bâti d’activités et industriel
Cette tendance à la banalisation s’applique fréquemment aux structures des activités artisanales, industrielles et commerciales.
Le dynamisme économique de la vallée est un atout indéniable mais le corollaire est la diffusion de bâtiments techniques, simples parallélépipèdes plus ou moins volumineux, qui s’installent dans un désordre de couleurs, de matériaux et d’orientation.
Les matériaux sont rudimentaires et l’absence de traitement des abords impose encore plus leur perception.
Il faut ajouter, dans le processus de standardisation, le registre architectural que certaines enseignes tentent d’imposer : charte de couleurs, de matériaux propres à l’enseigne et souvent communs d’une région à l’autre.
Le bâti agricole
Les hangars et bâtiments agricoles restent discrets dans le paysage même si pour certains, les matériaux sont souvent rudimentaires, simples tôles peintes. Mais ils répondent avant tout à des critères de fonctionnalité.
Ils sont souvent associés au corps d’habitation. Cependant certains silos surgissent de ce relief plat, comme celui monumental à Cintegabelle.
Il faut dans le vocabulaire agricole ajouter les rampes d’irrigation, équipement caractéristique d’une agriculture intensive.