Les édifices religieux
Les églises de la Montagne Garonnaise sont construites dans le style roman, particulièrement sobre et dépouillé, et présentent différentes typologies de clocher :
- les clochers quadrangulaires de style lombard, typiques des villages de montagne, sont les plus représentés (Cierp-Gaud, Marignac, Chaum, Bezins-Garraux, Portet-d’Aspet, Lez, Fos, Bacchos, Burgalays…). Ces églises disposent, pour principal ornement, de bandes lombardes situées en partie haute de mur, en dessous des baies…et constituées de petits arcs les uns à la suite des autres ;
- les clochers-murs, existants par ailleurs dans différents secteurs du département (Ger-de-Boutx, Saint-Béat, Argut-Dessous, Signac, Cier-de-Luchon, Moustajon ….).
Enfin, certaines églises se distinguent par leur architecture inhabituelle pour ce territoire.
Il en va des églises de Montauban-de-Luchon et de Bagnères-de-Luchon, toutes deux néo-romanes et d’inspiration byzantine.
Reconstruite au cours du XIXe siècle pour la dernière dans l’objectif de faire face à l’afflux de fidèles, elle témoigne de l’attractivité de Luchon à cette époque.
Des chapelles de plus ou moins grande taille, restaurées ou à l’état de vestiges, sont également disséminées sur le territoire.
Elles sont généralement de type roman et présentent un clocher-mur, même si cela ne constitue pas la règle, en témoigne la chapelle troglodyte de Saint-Béat.
Ces différents édifices religieux, de même que les croix ou calvaires, comportent pour certains des éléments de décoration en marbre (autel, portail, socle, encadrement…) issu des carrières locales.
Les châteaux et tours à signaux
Éléments de patrimoine caractéristiques des vallées Pyrénéennes, notamment non loin de la frontière espagnole où il était nécessaire de se protéger des invasions, en particulier vis-à-vis des sites stratégiques comme les cols ou les ports, les tours à signaux dont une grande partie à été détruite au fil des siècles, sont relativement nombreuses dans le Luchonnais, dans la vallée de la Garonne, en Vallée du Louron, en vallée d’Aure, ou en Barousse…
De même des châteaux, dont la profusion, en particulier au niveau de la confluence entre la Pique et la Garonne (Lez, Cierp, Marignac…) s’explique par la valeur stratégique de ce site, principal verrou contrôlant les échanges entre la France et la province aragonaise, et entre les différentes vallées.
Les tours de la vallée garonnaise et de la Pique (Marignac, Saint-Béat, Moustajon) ont d’abord été interprétées comme un réseau de tours de guet correspondant au moyen de signaux de fumée et protégeant les vallées en cas d’invasion, celles-ci abritant également de petites garnisons en période de troubles.
Cependant, face à l’absence de tout témoignage sur l’utilisation de ces tours à signaux dans les Pyrénées garonnaises, il parait plus vraisemblable qu’il s’agisse en réalité de donjons de châteaux aujourd’hui disparus, hypothèse renforcée notamment par la toponymie de ces tours (Castet, Turon del Castet).
Les sources et fontaines
Territoire où l’eau apparait sous toutes ses formes, vive ou calme, surgissant au moindre détour, la Montagne Garonnaise dispose d’un important nombre de sources et de fontaines, réparties sur tout le territoire.
Certaines sont ferrugineuses, notamment dans les environs de Luchon, et ont été utilisées depuis près de 2000 ans pour leurs propriétés curatives.
Ville thermale par excellence, Bagnères-de-Luchon tire d’ailleurs son nom d’Ilixo, dieu des sources et du vocable balnearia qui signifie bain.
Les thermes actuels, construits en 1850, présentent une façade remarquable, composée de 5 pavillons juxtaposés, précédés d’une galerie de colonnes en marbre blanc.
Les protections
La Montagne Garonnaise fait état d’un certain nombre de périmètres de protection relatifs à son patrimoine architectural, culturel ou paysager, qui concernent principalement des éléments ponctuels plutôt que des grands ensembles, à l’exception notable de la vallée de Melles.
Bagnères-de-Luchon concentre à elle seule près de la moitié des éléments de patrimoine protégés (Chateau Lafont, Chalet Spont, Villas diverses, Casino, Thermes…), du fait d’une grande richesse architecturale, en lien avec son attractivité thermale durant l’époque florissante du XIXe siècle.
De manière générale, ces protections concernent autant des édifices religieux (églises, chapelles, cimetières) ou historiques (château, tours à signaux, villas…) que des éléments de patrimoine paysager (séquoia et cèdre du parc des Quinconces), géologiques (blocs erratiques, rochers), ou naturels (cascades, plan d’eau de la Garonne et ses rives).