L'atlas des paysages

La démarche participative

Dans sa démarche de création de l’Atlas départemental des paysages de la Haute-Garonne, le Département a souhaité s’attacher à cette définition du paysage en intégrant dans l’analyse technique des paysages une approche sensible liée aux représentations et aux perceptions des populations qui vivent, au quotidien, les paysages de la Haute-Garonne.

l'enquête en ligne

Vivre la Haute-Garonne…
vos paysages au quotidien

Cette enquête par questionnaire s’est déroulée du 7 novembre 2019 au 5 janvier 2020 à l’échelle du département. Enquête en ligne et sur site, ce sont au total 404 personnes qui ont partagé leur vécu, leurs perceptions et leurs ressentis du paysage départemental comme de leurs paysages quotidiens.

Elles se sont exprimées à partir d’une carte du département et une sélection de photos opérée par les paysagistes en charge de la réalisation de l’Atlas et le Conseil Départemental de la Haute-Garonne. 63 personnes ont complété leur participation avec la transmission d’une photo de leur paysage quotidien.

Pleinement intégrée dans la démarche participative autour de l’Atlas départemental des paysages, l’enquête en ligne fut le premier pas vers une consultation des habitants et visiteurs du département.

La consultation en ligne, via un site Internet dédié, s’est doublée d’une démarche sur site, de terrain, afin de toucher un maximum de personnes, se rapprochant de la diversité sociale du département. Le but était de faire passer les questionnaires en direct mais également de diffuser l’information relative au questionnaire et à la démarche participative autour de la réalisation de l’Atlas.

L’enquête de terrain a permis de recueillir 108 questionnaires et de distribuer environ 750 flyers. Mais l’enquête de terrain a surtout permis à une anthropologue et à une médiatrice spécialisée, de mieux pressentir l’expression des participants dans leurs vécus et leurs représentations des paysages.

La démarche autour du questionnaire a permis de capitaliser de belles expressions et de belles rencontres. Le panel des expressions relève de différents lexiques, et notamment d’un lexique autour de la nature, prédominant, de l’action de l’homme sur son environnement.

La perception du paysage est dynamique

On y met de la couleur, un nuancier allant du vert au jaune, jusqu’au gris. On fait référence aux éléments et choses impalpables voire non visibles comme l’air, le vent, la lumière.

On y met aussi des émotions comme l’abandon ou le ressourcement, l’appréhension des transformations et la perte de liens. Beaucoup d’expressions ont été formulées autour des différents lieux qui portent les paysages de la Haute-Garonne.

Ces expressions sont réinvesties dans l’écriture de l’Atlas départemental des paysages.

Les participants ont notamment été amenés à répondre à trois questions relatives à leur vision des paysages de la haute-Garonne, à partir des notions d’aménité (les paysages à voir, les paysages intimes) et de rejet (les paysages à cacher).

Les cartes ci-contre traduisent graphiquement les réponses par des gradients colorés : plus la couleur est foncée, plus le secteur géographique a été cité.

Cette consultation témoigne de l’importance des Pyrénées et des secteurs très urbanisés dans les paysages du département :

  • On aime… La montagne, les paysages naturels avec une faible emprise anthropique, l’architecture traditionnelle…
  • On n’aime pas… Les zones commerciales, l’urbanisation « excessive » et « mal intégrée », les infrastructures routières.

lA REPRéSENTATION du paysages

Les participants ont également été invités à exprimer les éléments qui représentent le mieux les paysages de la Haute-Garonne, et ceux qui détériorent ces paysages.

Les nuages de mots ci-contre offrent une vision graphique de l’importance des éléments : plus un mot a été cité, plus le mot est représenté en gros.

  • Ainsi, les « Pyrénées » et la « Montagne » sont cités à plus de 2oo reprises comme principaux éléments caractéristiques de la Haute-Garonne.
  • Ils devancent largement la « Garonne » et le « Canal du midi ».
  • « Petit bout du département », la montagne revêt une identité forte pour les habitants et est profondément inscrite dans leur représentation.
  • La « Brique » et « Brique rose » cumulées apparaissent en 5ème position.
  • Les « zones commerciales » sont les premières identifiées comme éléments qui détériorent le paysage, devant les « infrastructures routières » (les grands axes et autoroutes), l’ « urbanisation » et les « lignes électriques ».

Six ambiances paysagères ont également été présentées dans l’ordre suivant : montagne, moyenne montagne, rural, village, péri-urbain, urbain. Les répondants devaient s’exprimer sur 4 questions :

  • Paysages semblables à leur cadre de vie
  • Paysages caractéristiques de la Haute-Garonne
  • Ce qu’ils aimaient
  • Ce qu’ils n’aimaient pas.

Concernant les ambiances paysagères perçues comme « caractéristiques de la Haute-Garonne », alors que la montagne, et plus largement Les Pyrénées, sont largement mises en avant dans les différentes expressions, ce sont les ambiances Moyenne montagne et Village qui semblent les plus caractéristiques.

Les paysages du péri-urbain sont perçus comme moins identitaires, plus « banals », seulement 14 % des personnes ayant répondu au questionnaire y retrouvent les paysages de la Haute-Garonne.

Les participants ont enfin été amenés à s’exprimer sur la pérennité de leur cadre de vie, en qualifiant l’évolution ou la stabilité du paysage. Il résulte de cette question un sentiment de dégradation des paysages du département ces 10 dernières années majoritaire, autour de 3 facteurs dominants :

  • Les nouvelles constructions,
  • L’augmentation du trafic routier,
  • L’augmentation de la population.

Le questionnaire public mis en ligne pour recueillir les perceptions des acteurs des territoires sur leurs paysages a comptabilisé plus de 400 réponses. Le bilan est consultable ICI. Il constitue la première phase de dialogue citoyen.

les ateliers territoriaux

En continuité de l’enquête en ligne,
4 ateliers territoriaux ont été organisés…

Objectifs des ateliers

  • Partager une vision des paysages de la Haute-Garonne et de leurs évolutions.
  • Recueillir la perception et le ressenti sur les évolutions pour que les paysagistes élaborent des préconisations sur les évolutions souhaitées et maîtrisées des paysages de Haute-Garonne.
  • Communiquer et informer sur la création de l’Atlas départemental des paysages de la Haute-Garonne.

Programme des ateliers, tenus en contexte Covid-19

  • 01/10/2020 / Portet-sur-Garonne (13 participants)
  • 12/10/2020 / Castlenau d’Estrétefonds (28 participants)
  • 13/10/2020 / Ayguesvives (24 participants)
  • 14/10/2020 / Saint-Gaudens (21 participants)

Ces rencontres ont été menées autour de la question centrale :

« Comment imaginez-vous l’évolution des paysages du département dans 20 ans ? »

À partir de 6 posters de photographies, représentant des ambiances paysagères de la Haute-Garonne, la perception de 86 personnes a ainsi pu être recueillie.

En synthèse, les ateliers ont été révélateurs d’une véritable conscience collective que notre mode de vie doit significativement changer pour répondre aux enjeux environnementaux induits par le réchauffement climatique. Ils ont traduit une vision à la fois partagée de ce qui fait l’identité de la Haute-Garonne, et pragmatique des cibles à atteindre pour ses paysages dans 20 ans.

Au cours des échanges, il a été relevé la simplicité des mots et expressions utilisés, qui témoignent non seulement d’un certain constat d’échec des dynamiques anthropiques qui ont conduit et conduisent à la dégradation du paysage et à l’amenuisement de l’identité du territoire départemental, mais également d’une vision lucide et volontariste de ce qu’il faudrait faire pour inverser les tendances.

Sans hiérarchie particulière, il a été noté 8 trajectoires souhaitées d’évolution des paysages

Enfin plus largement, il a été noté l’envie des participants de s’investir dans les dynamiques et les politiques du paysage, d’exprimer des points de vue et de proposer des solutions et actions : le paysage appartient à tous, et chacun a la possibilité de l’apprécier et de l’orienter.