La Montagne Garonnaise, portion transversale des Pyrénées, s’installe entre le piémont commingeois et ses bas reliefs, et le territoire de haute montagne du Luchonnais.
L’unité paysagère s’organise en un système de vallées encadrées par des reliefs boisés, et concentrant la majorité des activités humaines.
La richesse et la diversité naturelles qui s’expriment au travers des espaces d’estives, des prairies de fauche, des gouffres et milieux karstiques, des milieux humides, et de toute la faune qui l’accompagne côtoient en effet des villages à l’identité pyrénéenne, où les matériaux locaux sont à l’origine d’une certaine variété du bâti, dans des formes d’habitat elles aussi diverses.
Cette diversité provient d’un contexte géologique très varié où différentes populations animales et végétales se sont réparties en fonction des milieux. L’altitude et l’exposition constituent également des paramètres importants.
Sur la haute chaîne primaire, les roches les plus représentées sont schisteuse. Plus rares, les roches granitiques apparaissent dans le val de Burat.
Les conséquences du déplacement des glaciers, mais également du ruissellement des cours d’eau et des eaux de fonte nivales ou glaciaires, se lisent dans le paysage :
La zone intermédiaire métamorphique est plus diversifiée, avec une dominance de formations fluviatiles et fluvio-lacustres présentes sur tout le bassin de Marignac, parmi lesquelles les cônes de déjections et la basse terrasse inondable.
Les dépôts glaciaires morainiques sont bien représentés.
A ces formations s’ajoutent les roches calcaires ou dolomitiques dont les marbres à minéraux (Saint-Béat-Lez notamment), et les roches marneuses ou schisteuses.
Enfin, l’enclave granitique et migmatitique du massif de Chaum appartient à la zone nord-pyrénéenne.
L’ensemble de ces formations est visible par les multiples affleurements rocheux, distincts par leur aspect ou leur couleur, ou par les carrières qui révèlent la composition du sous-sol.
Au-dessus des forêts, là où la végétation s’implante difficilement, la roche est souvent visible par endroit, trahissant la très faible profondeur de sol, tout comme sur les fortes pentes.
La diversité de ce socle géologique se reflète aussi dans les matériaux de construction, qui recourent à du calcaire, du grès, du schiste ou encore du marbre.
Le profil en U des vallées au pied de versants surcreusés est caractéristique de ce phénomène d’érosion glaciaire.
La haute chaine primaire intègre les plus grands sommets qui se concentrent à la frontière espagnole : le Pic de Bacanère (2 192m), Pic de Burat (2 154m), Pic de Crabère (2 630m) …
Les vallées encaissées de la Pique et de la Garonne distinguent des ensembles cohérents :
Les versants est y sont souvent très raides, au contraire des versants ouest, à la pente plus douce, induisant une occupation du sol différente.
Les prairies herbeuses se sont implantées sur les emplacements les plus propices, à savoir en versant ouest, délaissant les falaises et ravinements des versants est.
L’exposition a également une importance sur la persistance et la stabilité du manteau neigeux, plus durable au nord et à l’est.
La zone interne métamorphique est marquée par le bassin de Marignac qui forme une vaste plaine cernée par les reliefs.
Les vallées du Lez et du Ger, moins profondes, s’insèrent dans un relief moins escarpé fait de crêtes et de monts dont l’altitude varie entre 1 200 et 1 600 m.
Les reliefs sont principalement boisés, selon une répartition altitudinale marquée : boisements de feuillus, puis boisements mixtes et enfin résineux.
Les prairies d’altitude sont peu nombreuses de même que les milieux rocheux localisés autour de Melles.
Cette répartition de la végétation s’explique notamment par les grandes variations de température depuis les vallées jusqu’aux sommets.
Les températures plus douces des vallées, associées à leur relative planéité, expliquent une plus grande densité bâtie que sur les reliefs.
Ce maillage homogène distingue les deux vallées étendues de la Pique et de la Garonne, et celle plus étroite et encaissée du Ger.
La confluence de la Pique et de la Garonne forme un bassin, vaste zone relativement plane. A ces rivières et fleuve se connecte un réseau dense de rus et ruisseaux.
Les cours d’eau de taille modeste s’insèrent dans des zones boisées, plus rarement dans des prairies et dans les milieux d’altitude rocheux, tandis que les rivières ou la Garonne ont creusé des vallées larges favorisant l’installation des activités humaines.
Elles traversent donc principalement des espaces agricoles, ou s’inscrivent en limite de zones bâties.
De régime pluvio-nival, les cours d’eau présentent une variation saisonnière de leur débit, plus conséquent en mai et juin, à l’origine de paysages sonores et visuels différents.
La Montagne Garonnaise est un territoire d’eau et même d’eau vive. La large Garonne se distingue souvent par sa ripisylve dense et visible.
Elle se dévoile lorsqu’elle traverse les prairies et les zones bâties. La Garonne et la Pique apparaissent aussi le long des infrastructures routières.
Leur contexte géologique varié engendre une grande diversité du couvert végétal et d’habitats naturels.
Ces massifs sont occupés par un couvert forestier de feuillus et conifères et peuvent s’élever jusqu’aux milieux nivaux et minéraux.
En altitude, s’étendent de vastes zones d’estives. Ce territoire est également marqué par les vallées de la Garonne et de la Pique dominées par les prairies.
Le point commun de ces massifs est leur richesse écologique remarquable par les rapaces, l’avifaune forestière, rupestre, les gallinacés montagnards des mammifères emblématiques ( Desman des Pyrénées, Loutre…).
Chaque massif présente une biodiversité remarquable propre :
Enfin, on notera dans ce secteur la présence importante des espèces végétales exotiques envahissantes qui marquent les paysages, notamment sur les bords de routes et le long des cours d’eau.
Le paysage montagnard pyrénéen, fondé sur le système agro-pastoral s’exprime sur toute la partie sud du département.
Ce mode de production animale ancestral repose sur la transhumance (en général de proximité) entre l’exploitation agricole située en fond de vallée, où s’effectue la fenaison visant à nourrir les bêtes pendant l’hiver, et les pâturages d’été situés à l’étage supra-forestier (estives) utilisés de juin à octobre/novembre.
L’étage de transition est pâturé aux intersaisons.
Cette activité agricole a un impact fort sur les paysages, par la répartition de milieux ouverts ou fermés selon les altitudes.
Les surfaces boisées occupent le reste des massifs, ces terres ne pouvant être mécanisées étant inutilisables pour l’agriculture, et inconstructibles du fait de la topographie.
Les fonds de vallées sont occupés par des prairies de fauche et de quelques parcelles de céréales sur le bassin de Marignac.
Les activités exploitant les ressources naturelles restent les plus impactantes dans le paysage.
Si certaines carrières d’extraction de marbre ne sont pas à ciel ouvert, les bâtiments d’exploitation, silos et hangars qui les accompagnent sont prégnants.
Les scieries aussi sont perceptibles, mais moins que les secteurs de coupes alimentant ces industries.
La densité bâtie est relativement faible sur ce territoire de moyenne montagne, même si les fonds de vallées comptent plusieurs villages.
Leur densité est importante là où les vallées s’élargissent (Bagnères-de-Luchon, confluence Pique / Garonne).
D’autres villages, de taille plus réduite, se sont regroupés en altitude.
L’activité touristique se traduit dans le paysage par :
L’impact paysager du tourisme reste donc modéré, les activités proposées étant de pleine-nature.
Ceci constitue le gage de la pérennité de cette attractivité touristique, la clientèle venant pour ces paysages authentiques et ressourçant.
Les activités humaines se concentrent dans les fonds de vallées.
On dénombre plusieurs zones d’activités économiques, qui n’ont rien de qualitatif, entre voiries surdimensionnées, publicités omniprésentes, et bâtiments en tôle sans recherche architecturale.
L’unité paysagère est peu maillée du point de vue des voies de desserte.
Les axes de communication sont concentrés dans les deux vallées majeures.
Deux points de convergence existent : l’un à la confluence de la Pique et de la Garonne et l’autre au niveau de Bagnères-de-Luchon.
Les axes principaux sont plutôt rectilignes et desservent la majorité des zones bâties, même si certaines zones restent peu accessibles :
Des embranchements constitués de voies moins larges, pentues et sinueuses permettent d’accéder aux villages implantés dans les reliefs.
Ces axes de communication offrent des vues dégagées sur les reliefs environnants.
L’unité paysagère est riche en infrastructures hydro-électriques : barrages et prises d’eau, centrales, conduites forcées.
La partie la plus visible consiste finalement en la ligne haute-tension qui parcourt toute la longueur des deux vallées.
Les centrales électriques et les barrages induisent malgré tout un impact visuel indéniable, en particulier au niveau de l’entrée ouest de Bagnères-de-Luchon où la D618 en surplomb offre un panorama sur la ville encadrée de ses massifs, avec en premier plan la centrale et ses installations.
Cela reste toutefois un « moment » plus ou moins bien intégré, parfois masqué des regards par la végétation, au contraire de la ligne haute-tension qui marque le territoire, y compris dans les perceptions lointaines.
La taille des villages, et leur nombre sont toutefois plus conséquents que pour le territoire de haute-montagne, du fait d’une meilleure accessibilité et d’une topographie plus favorable.
Les villages sont souvent implantés en fond de vallée autour d’un noyau dense, mais se dispersent ensuite largement, en suivant les principaux axes de communication.
Il en résulte un habitat plutôt dispersé sur les plaines alluviales de la Pique et de la Garonne et au niveau du bassin à la confluence des deux vallées.
C’est notamment le cas de Marignac, Cierp-Gaud, Bagnères-de-Luchon, Saint-Béat-Lez… Nombre d’entre eux se sont implantés sur les cônes de déjection (accumulations alluviales au débouché des torrents).
L’évasement de la vallée de la Pique au niveau de Bagnères-de-Luchon a permis le développement de cette ville de taille plus importante et d’autres plus petites, à l’origine d’une vallée urbanisée en quasi-totalité.
D’autres villages, au développement plus restreint, se sont construits en position haute, indépendamment de l’exposition puisqu’il en existe aussi bien sur les versants est que ouest, du moins en ce qui concerne la vallée de la Pique.
Pour le reste, les regroupements se sont plutôt implantés en versant sud, bénéficiant de meilleures conditions.
Ces villages d’altitudes observent quant à eux un regroupement plus rigoureux que leurs équivalents de fond de vallée, bien qu’il existe un certain nombre d’habitations ou de fermes isolées, dispersées à bonne distance des centre-bourgs, ou regroupées en hameaux.
Enfin, liée aux paysages de montagne et aux possibilités de loisirs qu’ils offrent, la station de ski du Mourtis se présente sous la forme d’habitations de type chalet, regroupées et implantées en versant nord, au pied du domaine skiable.
Les matériaux nobles comme les pierres de taille en calcaire ou le marbre de Saint-Béat sont réservés aux bâtiments les plus prestigieux (colonnes des thermes, encadrement de fenêtres, chaine d’angle des maisons bourgeoises, églises…).
Elle se compose de deux ensembles bâtis rectangulaires à un étage, l’un pour l’habitation et l’autre servant de grange, et délimitant une cour.
La façade est percée de manière symétrique avec une porte au centre, encadrée d’une à deux fenêtres.
La grange est parallélépipédique en pierre et le pignon est en bois.
Les toitures sont en ardoise, à pureau dégressif et à deux pans très pentus.
Implanté dans les villages de fond de vallée, ce type de bâti se caractérise par un volume parallélépipédique en pierre crépie.
Les ouvertures symétriques sont marquées par des encadrements en pierre blanche voire en marbre.
Des éléments de ferronnerie tels que des balcons agrémentent la façade.
Ce type de maison présente une galerie extérieure construite au sud, par un retrait de la façade ou même du pignon, en poteaux en bois, parfois ouvragés.
Cette galerie a vocation à accumuler la chaleur.
De nombreuses maisons de villages comportent des pignons à redent en dalles de schiste, dont la vocation était à l’origine de faciliter l’entretien des toitures en chaume.
Certains de ces pignons ont perduré malgré le remplacement des toitures de chaumes par des ardoises.
Du fait de la déprise agricole, nombre de granges foraines tombent en ruine.
Certaines font l’objet de travaux de restauration, visant à les transformer en habitations, principales ou secondaires.
Les églises de la Montagne Garonnaise sont construites dans le style roman, particulièrement sobre et dépouillé, et présentent différentes typologies de clocher :
Enfin, certaines églises se distinguent par leur architecture inhabituelle pour ce territoire.
Il en va des églises de Montauban-de-Luchon et de Bagnères-de-Luchon, toutes deux néo-romanes et d’inspiration byzantine.
Reconstruite au cours du XIXe siècle pour la dernière dans l’objectif de faire face à l’afflux de fidèles, elle témoigne de l’attractivité de Luchon à cette époque.
Des chapelles de plus ou moins grande taille, restaurées ou à l’état de vestiges, sont également disséminées sur le territoire.
Elles sont généralement de type roman et présentent un clocher-mur, même si cela ne constitue pas la règle, en témoigne la chapelle troglodyte de Saint-Béat.
Ces différents édifices religieux, de même que les croix ou calvaires, comportent pour certains des éléments de décoration en marbre (autel, portail, socle, encadrement…) issu des carrières locales.
Éléments de patrimoine caractéristiques des vallées Pyrénéennes, notamment non loin de la frontière espagnole où il était nécessaire de se protéger des invasions, en particulier vis-à-vis des sites stratégiques comme les cols ou les ports, les tours à signaux dont une grande partie à été détruite au fil des siècles, sont relativement nombreuses dans le Luchonnais, dans la vallée de la Garonne, en Vallée du Louron, en vallée d’Aure, ou en Barousse…
De même des châteaux, dont la profusion, en particulier au niveau de la confluence entre la Pique et la Garonne (Lez, Cierp, Marignac…) s’explique par la valeur stratégique de ce site, principal verrou contrôlant les échanges entre la France et la province aragonaise, et entre les différentes vallées.
Les tours de la vallée garonnaise et de la Pique (Marignac, Saint-Béat, Moustajon) ont d’abord été interprétées comme un réseau de tours de guet correspondant au moyen de signaux de fumée et protégeant les vallées en cas d’invasion, celles-ci abritant également de petites garnisons en période de troubles.
Cependant, face à l’absence de tout témoignage sur l’utilisation de ces tours à signaux dans les Pyrénées garonnaises, il parait plus vraisemblable qu’il s’agisse en réalité de donjons de châteaux aujourd’hui disparus, hypothèse renforcée notamment par la toponymie de ces tours (Castet, Turon del Castet).
Territoire où l’eau apparait sous toutes ses formes, vive ou calme, surgissant au moindre détour, la Montagne Garonnaise dispose d’un important nombre de sources et de fontaines, réparties sur tout le territoire.
Certaines sont ferrugineuses, notamment dans les environs de Luchon, et ont été utilisées depuis près de 2000 ans pour leurs propriétés curatives.
Ville thermale par excellence, Bagnères-de-Luchon tire d’ailleurs son nom d’Ilixo, dieu des sources et du vocable balnearia qui signifie bain.
Les thermes actuels, construits en 1850, présentent une façade remarquable, composée de 5 pavillons juxtaposés, précédés d’une galerie de colonnes en marbre blanc.
La Montagne Garonnaise fait état d’un certain nombre de périmètres de protection relatifs à son patrimoine architectural, culturel ou paysager, qui concernent principalement des éléments ponctuels plutôt que des grands ensembles, à l’exception notable de la vallée de Melles.
Bagnères-de-Luchon concentre à elle seule près de la moitié des éléments de patrimoine protégés (Chateau Lafont, Chalet Spont, Villas diverses, Casino, Thermes…), du fait d’une grande richesse architecturale, en lien avec son attractivité thermale durant l’époque florissante du XIXe siècle.
De manière générale, ces protections concernent autant des édifices religieux (églises, chapelles, cimetières) ou historiques (château, tours à signaux, villas…) que des éléments de patrimoine paysager (séquoia et cèdre du parc des Quinconces), géologiques (blocs erratiques, rochers), ou naturels (cascades, plan d’eau de la Garonne et ses rives).
Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.
La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.
Bien que Toulouse soit citée à trois reprises, c’est principalement les paysages montagneux proches qui sont évoqués : Vallée du Lys, Vallée de l’Uls, lac d’Oô, le Mouriès, l’Hospice de France.
« La vallée de Luchon avec les neiges éternelles en fond d’écran » (Habitant, Melles)
« Melles avec ces paysages de moyenne montagne et le sommet de la commune « le Crabère », le lac d’Uls et une faune variée et qui embellit les paysages conservés et authentiques » (Habitant, Melles)
« La promenade de Burgalays à Cierp-Gaud au bord de la Pique» (Habitante, Arlos)
Saint-Gaudens, Montréjeau et plus globalement les zones industrialisées sont signalés comme des lieux à éviter.
Le sentiment de dégradation fait référence aux aléas climatiques particulièrement sensibles dans ce paysage fragile et au changement climatique plus généralement, mais également à la diminution de l’activité agricole et à un manque d’entretien du bâti et des infrastructures : (maisons abandonnées, arbres effondrés, manque de rénovation…)
Très tôt, les vastes étendues planes creusées par le retrait des glaciers, couloirs naturels des fleuves et cours d’eau majeurs, ont été occupées, traversées et exploitées par l’Homme.
La renommée de la station thermale de Bagnères-de-Luchon, initiée par les Romains, n’est pas étrangère au développement de la vallée de la Pique.
Le long de l’ancienne voie romaine, une route carrossable est construite au XVIIIe siècle, liant Bagnères-de-Luchon à Montréjeau.
L’accessibilité de la vallée est renforcée au XIXe siècle par la construction d’une voie de chemin de fer, donnant une nouvelle impulsion à la station thermale.
Le pyrénéisme, avec le développement des sports de montagne, achèvera de renforcer son attractivité touristique, qui ne se dément pas aujourd’hui encore et constitue un véritable moteur économique pour ce territoire.
Les villes de Cierp, Gaud, Marignac, et Saint-Béat, positionnées au niveau du carrefour des deux vallées pour les premières, et d’un verrou stratégique de la vallée de la Garonne pour la dernière, représentent les principaux regroupements urbains de l’unité paysagère.
Leur emplacement privilégié permettait de contrôler la vallée, comme en témoigne la présence de plusieurs châteaux et tours à signaux.
La disponibilité en matériaux, et notamment en marbre, a contribué et contribue encore aujourd’hui a maintenir une activité au cœur de ce territoire de montagne.
Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.
Les périmètres de protection les plus étendus se répartissent principalement autour de Bagnères-de-Luchon et de Melles.
Le reste des vallées, et notamment la zone de confluence Pique/Garonne où se localisent de multiples activités, ne bénéficient pas de protection particulière. Ce sont là que se produisent les évolutions les plus notables.
Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.
Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.
Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.
Paysages remarquables et patrimoniaux font de la Montagne Garonnaise le poumon vert de la Haute-Garonne, où nombre de ses habitants aiment à se ressourcer. Cette qualité des paysages, pour ceux qui ne les pratiquent pas au quotidien, ferait presque oublier qu’ils évoluent aussi.
Les dynamiques sont malgré tout différentes des autres secteurs du département, et propres aux territoires de montagne, particulièrement aux vallées. C’est en effet sur ces secteurs à la topographie plane que se localisent l’essentiel des évolutions.
Les activités d’exploitation de ressources naturelles (bois, eau, marbre…) s’y sont en effet développées, mobilisant de vastes emprises prégnantes dans les perceptions. La création d’infrastructures de déplacement, toujours en fond de vallée, n’est pas neutre non plus, tant par les coupures qu’elles ont pu générer, leur consommation d’espaces NAF (Naturels Agricoles et Forestiers) que par leur visibilité depuis les reliefs.
Les dynamiques agricoles et des milieux sont très liées, les estives et prairies pâturées faisant partie intégrante des espaces de nature, par la riche biodiversité qu’elles abritent. Du fait d’un certain déclin de l’activité agricole et d’une évolution des pratiques, les prairies de fond de vallée se sont, pour une partie d’entre elles, enfrichées. Le maillage bocager se trouve alors absorbé dans ce couvert forestier.
Par ailleurs, les surfaces agricoles ont eu tendance à régresser, du fait de l’urbanisation à des fins d’habitat. Ce phénomène est cependant limité, très loin des quartiers pavillonnaires existants dans d’autres territoires. La récente dynamique démographique, légèrement positive, implique un point de vigilance sur cet aspect.
Ainsi, les évolutions des paysages de la Montagne du Garonnaise se traduisent principalement par :
De nouvelles constructions à vocation résidentielle sont apparues en lieu et place de terres agricoles, que ce soient des habitations individuelles ou de petits collectifs.
Cette progression de l’urbanisation reste malgré tout relativement faible, et se localise intégralement sur les fonds de vallée. Si l’on observe ces dernières années une démographie positive sur certaines communes (Baren, Binos…), cela concerne un faible nombre de nouveaux arrivants.
Extensions urbaines et évolution des formes urbaines
Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux
Les milieux naturels représentent la majorité de l’unité paysagère, et les évolutions qu’ils portent influencent grandement la perception des paysages. Parmi ces évolutions, l’enfrichement des milieux intermédiaires est prépondérante, par la fermeture des paysages qu’il implique. La sensibilité des espaces naturels au changement climatique constitue aussi un facteur essentiel, qui induira vraisemblablement des modifications à plus ou moins long terme.
Les dynamiques liées à l’activité agricole résultent à la fois de la modernisation de l’agriculture, et du recul du nombre d’agriculteurs.
Évolution des pratiques
Enfrichement des terres
Évolution du maillage bocager
Au sein de la Montagne Garonnaise, territoire alors essentiellement agricole, les industries se sont peu à peu développées, et avec elles les infrastructures de déplacement et de production d’énergie. Les massifs restent quant à eux éloignés de ces dynamiques d’évolution. Seule la création de la station du Mourtis y a entraîné des modifications.
Développement des équipements et des infrastructures
Développement touristique
Le développement puis la mutation des stations de ski. Apparue en 1965, la station de ski du Mourtis a modifié les perceptions paysagères, mais sur des emprises relativement limitées du fait de son implantation au cœur de boisements. Ce site va devoir muter du fait du réchauffement climatique et proposer des activités en dehors des périodes enneigées, processus déjà engagé (espace loisirs été).
Développement des énergies renouvelables
Exploitation des ressources du sous-sol
Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.
Antignac
Argut-Dessous
Arlos
Artigue
Bachos
Bagnères-de-Luchon
Baren
Bezins-Garraux
Binos
Boutx
Burgalays
Cazarilh-Laspènes
Cazaux-Layrisse
Chaum
Cier-de-Luchon
Cierp-Gaud
Esténos
Eup
Fos
Gouaux-de-Luchon
Guran
Juzet-de-Luchon
Lège
Marignac
Melles
Montauban-de-Luchon
Moustajon
Portet-d’Aspet
Saint-Béat-Lez
Saint-Mamet
Salles-et-Pratviel
Signac
Partiellement : Fronsac – Frontignan-de-Comminges – Razecueillé – Saccourvielle – Sengouagnet – Sode – Trébons-de-Luchon.