Unité paysagère

Le Balcon Pyrénéen

Le Balcon Pyrénéen est le prolongement de l’unité paysagère des Balcons Pyrénéens de l’atlas des paysages des Hautes-Pyrénées.

Elle côtoie dans sa limite nord les Coteaux de Bigorre tandis qu’au sud elle rencontre l’unité paysagère de la Basse Neste et Nistos.

identité paysagère

Les éléments de paysages

qui construisent l'identité paysagère de l'unité

Cette unité paysagère occupe une petite portion du département, en partie orientale du plateau de Lannemezan.

Marquée de ses paysages ouverts, l’unité paysagère offre une vue directe sur la chaîne des Pyrénées sans aucune rivalité d’un premier plan ou d’une première ligne de crête intermédiaire.

Ici, le regard embrasse la chaîne des Pyrénées depuis le Pic de Midi de Bigorre à l’ouest jusqu’au Mont Valier à l’est en passant par le Pic de Perdiguère.

Le plateau de Lannemezan se singularise par l’organisation en éventail de ses vallées. Ce schéma en doigts de main se prolonge sur les terres de la Haute-Garonne.

Le paysage est ouvert, strié des ripisylves qui accompagnent les cours d’eau.

Les infrastructures routières empruntent aux vallées leur organisation rayonnante depuis la ville de Lannemezan. Paysage linéaire, il l’est aussi dans son organisation urbaine. Le bâti se regroupe le long des routes.

C’est un territoire avant tout agricole et peu occupé. L’essentiel de l’urbanisation se rassemble dans sa partie haut-pyrénéenne avec la ville de Lannemezan et ses périphéries.

Le paysage du Balcon Pyrénéen s’est construit entre modernité et tradition.

La singularité de ses paysages, de sa géomorphologie et de sa géologie justifie qu’il soit distingué des collines du Comminges voisines.

Plusieurs cours d’eau y prennent leur source et rayonnent depuis un point au sud de la ville de Lannemezan.

Les cours d’eau s’encaissent très tôt dans les sols tendres des alluvions et ne se lisent que par la ripisylve qui les accompagne. Les versants exposés à l’ouest, plus raides, reçoivent les pluies et se couvrent naturellement de boisements.

Ceux opposés ont une pente plus douce. Plus hospitaliers, l’homme s’y est installé pouvant mettre en culture les sols. Les parcelles cultivées sont étroites et longues. Ce découpage en lanières, héritage du cadastre napoléonien, s’organise perpendiculairement au cours d’eau.

La planéité de son relief a construit des éléments de paysage caractéristiques :

  • Des canaux pour remédier à un mauvais écoulement naturel des eaux.
  • Des pylônes qui portent les nombreux faisceaux de lignes Haute-Tension.
  • Des châteaux d’eau pour l’alimentation en eau potable.

Et c’est ainsi que ce paysage horizontal se dresse de structures verticales, châteaux d’eau et de pylônes HT, auxquels s’ajoutent les silhouettes des arbres isolés ou groupés. Les arbres se rassemblent en ripisylve, boisement ou plantade.

Il est ici une tradition qui voulait que soient plantés, à l’entrée des villages, des chênes pour nourrir les cochons. Ces alignements portent le nom de plantade et marquent encore l’entrée de certains villages.

Terres de cultures, les paysages varient au fil des saisons. En hiver et au printemps rien ne vient arrêter le regard et le feuillage caduc des boisements offre des transparences sur l’arrière-plan montagneux.
En été les ripisylves retrouvent leur feuillage, les cultures se font hautes et referment les panoramas.

Caractérisation des paysages

  • Des vallées dissymétriques dont le versant ouest est abrupt et souvent boisé.
  • Un parcellaire en lanières perpendiculaires aux cours d’eau.
  • Des vallées peu profondes marquées en fond de leurs ripisylves.
  • Des villages linéaires de part et d’autre des axes de déplacement.
  • Un réseau de canaux et de fossés.
  • Un vis-à-vis monumental avec la chaîne des Pyrénées.
  • Les silhouettes verticales des arbres isolés, des châteaux d’eau et des pylônes.

C’est un paysage qui évolue dans ses couleurs, ses matières et son architecture visuelle.

Bloc Diag – BP
Les paysages ouverts des cultures en plateau
Les villages rue
Les plantades
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Motifs paysagers – BP
Le village rue qui aligne ses façades le long des routes
Les plantades en entrée de village, héritage de traditions ancestrales du XVIème siècle
Les plantades en entrée de village, héritage de traditions ancestrales du XVIème siècle
Le panorama monumental sur la chaîne des Pyrénées
Le réseau de canaux pour pallier à la mauvaise perméabilité des sols
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CE QUI FAIT PAYSAGE - LE SOCLE SUPPORT

Sols, relief, eau & végétation​

Identification des caractères physiques de l'unité

L’unité paysagère du Balcon Pyrénéen appartient à la séquence géologique du plateau de Lannemezan.

Ce vaste espace tabulaire correspond à un non moins vaste cône de déjection construit lors la formation des Pyrénées.

Cette région commune aux Hautes-Pyrénées et à la Haute-Garonne témoigne d’une histoire géologique complexe directement associée à l’orogenèse des Pyrénées.

La mer occupait cette zone qu’elle abandonne quand les Pyrénées se dressent. Les jeunes montagnes subissent un travail d’érosion et commence alors un processus de sédimentation et de remaniement.

À force d’érosion, les roches deviennent galets et graviers.

Au Tertiaire, l’accumulation des produits détritiques engage un nouveau cycle de sédimentation qui achève le comblement du socle molassique du Bassin aquitain. Ces dépôts forment le soubassement du plateau de Lannemezan. Les galets et graviers sont englobés dans des argiles allant du jaune-orangé au gris (argiles à galets du mio-pliocène).

Au Quaternaire, cet ensemble est recouvert par des dépôts, d’origine montagnarde, qui forment la terrasse qui deviendra ce vaste plateau. Les alluvions sont composées d’argiles rubéfiées et de galets siliceux, qui donnent aux sols leur couleur rouge.

Les dépôts du Quaternaire masquent alors définitivement le système plissé pyrénéen. La composition de ces alluvions raconte leur origine marine.

Ces sols sensibles à l’érosion se lessivent sous l’action de l’eau. Ils donneront ces terres de landes, dont le potentiel agronomique est élevé grâce à leur composition alluvionnaire.

Le soulèvement du plateau de Lannemezan au Tertiaire a construit cet espace en belvédère au-dessus de la vallée de la Neste.

Le plateau du Balcon Pyrénéen s’étage entre 420 m et 575 m. Cette faible amplitude correspond à la planéité qui le caractérise ; ici pas de pente marquée, pas de crête, pas de colline.

Cette portion du territoire de la Haute-Garonne est très souvent associée au Comminges et pourtant son relief tabulaire l’en distingue.

Les cours d’eau ont sculpté en creux le plateau. Décrite par les géologues comme une vaste surface monotone, les vallées s’organisent conformément à l’évasement d’un cône de déjection.

Avec un point de convergence au sud, dans le département des Hautes-Pyrénées, les cours d’eau se diffusent comme les doigts d’une main vers le nord et creusent au fur et à mesure de leur parcours des vallées.

C’est leur organisation rayonnante qui installe la singularité de ce plateau.

Sur ces terres, le profil des vallées est caractéristique, commun à tout le plateau de Lannemezan.

Les vallées sont dissymétriques :

  • Le versant ouest, exposé aux vents et aux pluies, est pentu, très souvent recouvert de boisements. Il prend le nom de serre.
  • Lui faisant face la boulbée a, au contraire, une pente douce. Elle porte toutes sortes d’occupation du sol : champs, habitat, activités…
  • Entre les deux, la plaine appelée ici « ribère ».

L’unité paysagère du Balcon Pyrénéen se situe en rive nord de la vallée de la Neste et en rive gauche de la Garonne Commingeoise.

Depuis les environs de la ville de Lannemezan, plusieurs cours d’eau majeurs prennent leur source : le Gers, la Baïse, la Save et la Louge.

Pour les terres haut-garonnaises, c’est ici que naissent la Save, la Louge, la Noue et le Lavet. L’unité paysagère est généreusement irriguée par un chevelu hydrographique dense et ramifié. Les cours d’eau s’écoulent vers le nord ou le nord-est et sont tous affluents de la Garonne.

Les cours d’eau n’ont pas encore leur profil de larges rivières mais ils creusent de façon marquée les sols meubles des alluvions se dissimulant ainsi du regard. Dans ce paysage agricole ouvert, le moindre ru s’ourle de végétation ripicole. Ces ripisylves se fondent parfois avec les boisements des serres. Et c’est ainsi que cette eau qui s’écoule s’entend plus qu’elle ne se voit.

Le relief plat est responsable d’un mauvais écoulement des eaux. Pour remédier à ce dysfonctionnement, des canaux ont été construits. C’est ainsi que tout un réseau de canaux avec leurs martelières maillent les terres. Le plus important est celui de la Gimone sur la Neste. Il matérialise la limite avec le département des Hautes-Pyrénées. Il faut aussi noter celui de Franquevielle à Cardeilhac sur la Louge.

Ailleurs les fossés bordent les routes. Si ce réseau de canaux et de fossés est peu visible dans le paysage, il est d’autres ouvrages associés à l’eau marqueurs de paysage : les châteaux d’eau.

La Save : la capricieuse

Elle traverse le département jusqu’à Grenade.

Cours d’eau de 143 kms de long environ, la Save prend sa source sur la commune de Lannemezan pour rejoindre la Garonne à Grenade.

La Save a été navigable du XIIIe au XVIIe siècle ; elle permettait l’acheminement de marchandises vers Toulouse. Aujourd’hui seuls quelques vestiges d’écluses témoignent de sa navigabilité passée.

De régime nivo-pluvial, la Save a un débit torrentiel se chargeant rapidement en hiver et au printemps. Elle ne parcourt dans cette unité paysagère que quelques kilomètres. Passée la zone industrielle de Peyrehitte, elle traverse un bois pour ensuite parcourir les terres agricoles.

Elle ne reçoit ici comme affluents que quelques ruisseaux dont celui de la Saugle.

La Louge : la régulière

Cours d’eau non navigable d’une centaine de kilomètres, la Louge prend sa source sur la commune de Lecussan et rejoint la Garonne à Muret. De régime pluvio-nival, son débit est assez régulier.

Le canal de Franquevielle à Cardeilhac capte ses eaux pour irriguer les terres agricoles et alimenter en eau potable les habitations. Elle est de ces cours d’eau peu larges traversant les paysages ouverts des terres cultivées mais pourtant cachés du regard.

Plus sinueuse que sa voisine la Save, La Louge creuse les sols tendres des alluvions et s’accompagne d’un cordon de végétation ripicole.

La Noue : la tranquille

Cette rivière, non navigable aussi, prend sa source au sud de Franquevielle et coule dans une vallée dissymétrique au sud de celle de la Louge. Si dans ses premiers kilomètres elle traverse les terres cultivées, très vite elle coule sous l’ombrage des bois qui couvrent la serre de la vallée.

De régime pluvial, elle rejoint la Garonne à Mancioux.

Le Lavet : le discret

Ce ruisseau est le seul à ne pas suivre la terrasse moyenne de la Garonne. Il en traverse les contreforts au-dessus des Tourreilles et plonge vers la Garonne à Ponlat-Taillebourg avant de se déverser dans celle-ci à Bordes-de-Rivière. Ses eaux poissonneuses en font une rivière de catégorie 1 ; la pêche aux vairons fait sa réputation.

Il s’inscrit en fond d’une vallée discrète et le cordon continu de sa ripisylve est le seul indice pour détecter sa présence. Il emprunte au régime nivo-pluvial un débit parfois capricieux.

Le Balcon Pyrénéen, abondamment découpé par le réseau hydrique, offre une variété écologique entre ses versants couverts de forêts, parfois de prairies ou de landes, et ses fonds de vallons.

Cette unité paysagère est surtout caractérisée par ses milieux humides.

Dans les fonds de vallon se développent des formations végétales typiques des milieux humides : prairies humides, zones marécageuses (tourbières) et forêts alluviales accompagnant les cours d’eau (ripisylves) mais aussi de landes humides à bruyère à quatre angles, des bas-marais acides …

Les boisements sont de type aulnaies marécageuses ou forêts galerie alluviales de chênes pédonculés, de frênes et d’aulnes sur des mégaphorbiaies (friche humide constituée de grandes herbes, à larges feuilles et à inflorescences vives). Lorsque le vallon s’élargit, des secteurs de bocage apparaissent dominés par le chêne pédonculé.

Les versants les plus abrupts sont occupés par des bois de chênes ou de châtaigniers, voire quelques rares massifs de hêtres.

Enfin, sur le plateau, les landes atlantiques ont souvent été transformées en plantations de conifères et ne subsistent qu’en fragments épars.

Les parcelles cultivées peuvent renfermer un important cortège d’adventices et de messicoles acidophiles ; ces « mauvaises herbes » de cultures, devenues rares aujourd’hui.

Les espèces végétales patrimoniales sont, pour la plupart, celles des zones humides.

L’orchidée spiranthe d’été, plusieurs espèces de Rossolis (Drosera), la Grassette du Portugal, le Trèfle d’eau…

L’Osmonde royale, qui est une très grande fougère protégée en Haute-Garonne est présente dans les talus humides et en bord de rivières et de bois.

Pour les oiseaux, le secteur constitue une halte migratoire importante, fréquentée par les cigognes, blanches et noires, le Circaète Jean-le-Blanc et le Milan royal…

Les passereaux y stationnent longuement avant de gagner les territoires d’altitude, comme le Traquet motteux. Le Vautour percnoptère, espèce montagnarde, y est régulièrement présent.

Le Busard Saint-Martin est une espèce incontournable, et permanente du site ; il niche dans les parcelles de landes denses et chasse sur les milieux ouverts.

Les milieux humides renferment aussi le lézard vivipare, de nombreuses espèces de libellules et des papillons protégées comme le Damier de la Succise et l’Azuré des Mouillères.

Les vallons ont donc un rôle notable de corridors biologiques et de fonctions de régulation hydraulique.

Le secteur accueille des espèces rares et patrimoniales, en voie de régression.

Ce patrimoine naturel, encore présent, résulte de pratiques agricoles extensives qui se sont perpétuées et nécessitent d’être maintenues.

CE QUI FAIT PAYSAGE - LES ACTIONS DE L'HOMME

Activités économiques, infrastructures, bâti & architecture ​

Qualification des marqueurs d'anthropisation du territoire

Les terres du Balcon Pyrénéen sont encore majoritairement agricoles.

Cette pratique en façonne toujours les paysages bien qu’une mutation des usages vers de l’habitat résidentiel se lise au travers des nouvelles constructions.

Les sols alluvionnaires et plats, propices à l’agriculture, ont vu se développer cultures céréalières et élevage.

Cette unité paysagère se trouve à la transition de deux grands systèmes géographiques, les montagnes au sud et les collines au nord et à l’ouest.

Cette rencontre s’exprime dans les pratiques agricoles. L’élevage est plus largement représenté dans les terres de montagne quand les cultures céréalières et oléagineuses préfèrent les collines.

C’est ainsi que les sols sont tout autant utilisés pour la polyculture que l’élevage. L’activité de l’élevage se répartit entre les bovins viande, les bovins lait et les caprins.

Ces terres se singularisent des terroirs environnants par un parcellaire en lanière, commun au plateau de Lannemezan. L’origine de ce découpage est probablement le cadastre napoléonien.

Les terres ainsi découpées étaient vendues, permettant l’achat de plusieurs par un même acquéreur et dont le nombre en révélait le statut social. Le découpage s’opérait perpendiculaire au talweg.

Les types d’agriculture y étaient variés : terres labourées, bois, vignes et bois de coupes.
Sur les plateaux, le parcellaire reprend une forme plus polygonale.

Le Balcon Pyrénéen était à l’origine un pays d’élevage.

En effet, le mot Lannemezan signifie « lande du milieu ». Les landes de bruyères, sols plutôt incultes, offraient en revanche des espaces de pâtures aux troupeaux. Puis l’homme a peu à peu aménagé ces terres pour diversifier les cultures.

La lande a disparu au profit des terres labourées et cultivées.

La construction de canaux en a permis l’irrigation et l’absence de relief a sans doute facilité la mécanisation du travail des sols.

En dehors de l’agriculture, il n’existe pas d’autre activité notable.

Il n’y a pas de site industriel et les activités touristiques restent confidentielles. Les chemins de randonnée préfèrent les piedmonts pyrénéens.

Cependant les eaux poissonneuses de la Save, de la Louge et de la Gimone permettent à certains de s’adonner aux plaisirs de la pêche, et cette activité ne nécessite aucun aménagement.

Le sous-sol a été autrefois exploité à Franquevielle avec l’extraction de calcaire que l’on retrouve en parements des constructions ou la fabrication de tuiles et de briques à partir des argiles rubéfiées.

Cette activité s’est aujourd’hui interrompue.

Croquis US – BP
Occupation urbaine
Les Pyrénées
Les Pyrénées
L’habitat récent
Les bâtiments d’exploitation
Les châteaux d’eau
Cultures aux Toureilles
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Les routes suivent l’organisation naturelle en éventail, caractéristique de cette unité paysagère.

Leur tracé évolue en fonction de leur implantation : rectilignes en plateau, elles se font sinueuses pour passer d’un vallon à l’autre. Elles sont très souvent bordées de fossés, parfois profonds.

Il y a un contraste entre les routes en plateau qui déroulent leur paysage ouvert et l’ambiance plus intimiste des routes en fond de vallon quand elles traversent les boisements et ripisylves.

La route départementale 17 est l’axe majeur de l’unité paysagère, reliant Lannemezan à Grenade en passant par l’Isle-Jourdain.

En dehors de cet axe, il existe tout un réseau de routes secondaires plus ou moins larges qui maille le territoire et dessert chaque hameau et village.

Ici, il est des infrastructures qui marquent véritablement les paysages.

Ce relief de plateau a permis l’implantation de deux postes électriques qui assurent l’alimentation en énergie de nombreuses villes et vallées.

C’est tout un faisceau de lignes HT qui se diffusent à partir de ces deux postes et imprime le paysage des silhouettes métalliques de leurs pylônes.

L’implantation humaine est ancienne.

La proximité de Montmaurin, village préhistorique dans l’unité paysagère voisine des Collines du Comminges, laisse penser que les terres du Balcon Pyrénéen ont été très tôt occupées.

Il n’y a pas à proprement parler de ville centre. Installée entre deux pôles urbains majeurs, Lannemezan et Saint-Gaudens, l’unité paysagère bénéficie de leur proximité géographique et leur intensité urbaine.

Ces deux villes mettent à disposition services, activités et commerces.

L’urbanisation est ici linéaire. Les habitations se sont rassemblées en hameaux et villages de part et d’autre des axes de communication.

Pour se prémunir des inondations, les constructions évitent les fonds de vallons.

Certaines habitations se sont regroupées autour de leur église comme à Villeneuve-Lécussan ou Franquevielle mais c’est la forme urbaine du village rue qui caractérise l’urbanité de l’unité paysagère.

La ferme isolée n’était pas le modèle traditionnel, comme elle peut l’être dans les Collines du Volvestre ou le Comminges, mais néanmoins c’est une tendance qui s’engage avec l’habitat résidentiel qui se substitue à la ferme.

Terres de transition entre montagne et colline, cet état se lit au travers des caractères architecturaux.

Le bâti s’est construit avec les ressources locales et c’est ainsi que l’on retrouve comme matériaux de construction aussi bien la pierre que le galet et ponctuellement la brique.

Les caractères architecturaux sont autant ceux du Comminges que ceux des vallées des Hautes-Pyrénées.

Le corps d’habitation et d’exploitation forme un seul et même volume massif en équerre.

Traditionnellement, les constructions empruntent au Comminges leur organisation en équerre. Le corps de bâtiment s’oriente de manière à protéger les espaces de vie des pluies et vents dominants venant de l’ouest.

La cour est exposée au sud et les ouvertures au nord et à l’est sont petites.

Certaines constructions sont faites selon les principes de la ferme commingeoise. La grange est ventilée naturellement par le claustra en bois, caractéristique des fermes commingeoises. Les détails utilisent encore au Comminges les encadrements des ouvertures en pierre, parement que l’on retrouve en chaînage d’angles. Pour ces constructions, les murs sont enduits.

Ces maisons d’inspiration commingeoise s’associent à celles en galets hourdés. Ces modes de construction sont représentatifs des vallées des Hautes-Pyrénées (vallées de la Neste) et de la Basse Ariège. On les retrouve pour des corps d’habitation mais aussi des églises.

Les toitures sont à croupe avec une pente raide. Elles utilisent la tuile canal. Ce vocabulaire architectural emprunte aussi aux codes méridionaux la triple génoise.

Il est un patrimoine quotidien dont la valeur est de raconter l’histoire des hommes, habitants de ces terres, dans leurs pratiques quotidiennes.

Ce sont les granges à claire-voie, les canaux et leurs martelières, les plantades et des éléments de statuaire qui n’ont d’autre valeur que celle attribuée par leur créateur.

Tous témoignent des traditions et modes de vie des terres du Balcon Pyrénéen.

Les nouvelles constructions en s’éloignant dans leur aspect formel des caractères traditionnels et locaux donnent toute la valeur à ce patrimoine quotidien et vernaculaire et fait valoir la nécessité de les préserver.

Les édifices religieux

Les églises ont, comme dans beaucoup d’autres lieux de la Haute-Garonne, des dimensions imposantes.

Leurs clochers sont carrés ou hexagonaux surmontés d’un toit en pointe couvert d’ardoises.

Les nombreux calvaires et madones au détour d’un chemin, d’un croisement sont autant de témoins de la piété des habitants.

Les canaux, éléments de patrimoine quotidiens

Étroits ou plus larges, très structurés ou plus libres, les canaux sont construits pour pallier les défauts d’écoulement des eaux. et permettre la mise en culture des sols.

Ils s’expriment en un patrimoine riche et profondément inscrit dans l’Histoire des lieux, rendu notamment visible par les nombreux ouvrages de régulation.

Ces ouvrages aux caractéristiques différenciées possèdent tous en dénominateur commun d’être très attractifs dans les perceptions, disposant d’une valeur poétique indéniable.

LES PAYSAGES VÉCUS

Caractérisation des représentations sociales

& des systèmes de valeur associés par les populations à un paysage

Les perceptions sur les paysages ont été recueillies auprès des habitants du département à l’occasion d’une enquête en ligne spécifique.

La synthèse présentée ci-après évoque des lieux et paysages hors de l’unité paysagère, mais cités par ses habitants. Le paysage vécu englobe bien souvent les paysages limitrophes. Les perceptions recueillies auprès des habitants des territoires du département ne peuvent donc être traduites avec la même sectorisation que celle des unités paysagères.

Aucune donnée sur cette unité paysagère lors de l’enquête
Dynamiques paysagères

Transformations des paysages

marqueurs d'évolution & identification

L’analyse diachronique permet de révéler les évolutions d’un territoire.

Le Balcon Pyrénéen a connu des transformations notoires dans ses paysages mais ces transformations sont anciennes, lorsque ses landes et zones humides sont devenues des terres cultivées. Cette transformation a été rendue possible par la construction de canaux d’irrigation. Le relief tabulaire de cette portion du plateau de Lannemezan associé aux sols molassiques rendait médiocre l’écoulement des eaux. Les canaux ont permis de pallier ce défaut et ont rendu possible la mise en culture des terres.

Elles étaient également peu habitées. Les habitations se sont regroupées sous forme de hameau, très souvent linéaires le long des quelques voies qui les reliaient.

La vocation de cette unité paysagère est encore largement agricole, ce qui explique sa relative stabilité. Cependant des mutations s’opèrent. Si elles sont souvent discrètes, elles n’en sont pas moins engagées et les paysages du Balcon Pyrénéen pourraient s’en trouver transformés. Il s’agit de la reforestation spontanée de certaines parcelles, de la transformation des usages, d’un bâti autrefois agricole vers un habitat résidentiel.

Les atouts

  • Un cadre paysager rural et champêtre avec la chaîne des Pyrénées en panorama.
  • Un relief plat peu contraignant.
  • La proximité de pôles urbains majeurs, Lannemezan et Saint-Gaudens.
  • Une bonne desserte viaire avec les pôles urbains.

Les fragilités

  • Le Balcon Pyrénéen est peu soumis aux risques naturels : exposition modérée au risque sismique et faible au risque mouvements de terrain.
  • Une agriculture fragile : baisse du nombre d’exploitations et une majorité de petites exploitations.

Les politiques d’aménagement et de gestion

Il y a dans la préservation des sites et des paysages des mesures de protection et de gestion. Les protections (site classé, monument historique…) reconnaissent la valeur patrimoniale d’un site, d’un bâtiment et prennent les dispositions pour leur conservation. D’autres espaces sont soumis à réglementation, notamment au sein du réseau Natura 2000. Les projets d’aménagements concernés par ces périmètres font l’objet de dispositions réglementaires spécifiques. Plus largement, en regard des évolutions identifiées, l’atlas formalise les objectifs de préservation et de valorisation de tous les paysages.

Les seuls périmètres sont ceux des zones humides. Les paysages du Balcon Pyrénéen ne bénéficient d’aucun périmètre de protection et de gestion.

Le graphique exprime les dynamiques paysagères et urbaines de l’unité paysagère, entre 1950 et aujourd’hui.

Il rend compte d’une manière synthétique des évolutions ayant un impact sur les paysages de l’unité paysagère.

Le gradient attribué à chaque item est le fruit d’une analyse quantitative, issue d’observations de terrain, d’analyse de données et d’étude de cartographies.

Les dynamiques paysagères entre 1950 et 2021

Il est, sur cette unité paysagère, pas de grande évolution au premier regard. Les paysages sont ruraux sans urbanisation marquée.

Les terres du Balcon Pyrénéen ont pourtant évolué. Tout d’abord les landes sont devenues cultures. Les petites parcelles et la diversité des cultures composaient une mosaïque agricole. De son appartenance au plateau de Lannemezan, le Balcon Pyrénéen avait ce parcellaire en lanière, perpendiculaire au cours d’eau, caractéristique de cette région.

Le remembrement l’a recomposé. Modérée jusqu’aux années 2000, la simplification des cultures s’est encore intensifiée après, pour produire les vastes champs d’aujourd’hui sur le plateau.

Le regroupement a fait disparaître la trame bocagère dans la partie sud de l’unité paysagère. Les vignes et vergers ont pour la plupart disparu. Si les haies ont en partie disparu, les ripisylves se sont épaissies et les boisements se sont étendus, certains étant issus de reboisement.

Mais la vocation encore agricole de ces terres explique en partie ses relatives transformations. Les pôles urbains de Lannemezan et de Saint-Gaudens concentrent les équipements, les services, les commerces et les activités porteuses d’emploi. De fait ils captent également les extensions urbaines.

L’urbanisation du Balcon Pyrénéen reste celle de villages linéaires, dont le bâti s’organise le long des routes. L’habitat est individuel et majoritairement sur le modèle de la ferme. La densité de population est une des plus faibles du département, 11 habitants par km2.

L’habitat s’est diffusé à partir de l’existant et les villages ont, pour la plupart, conservé leur forme linéaire.

Le relief tabulaire a donné l’opportunité à un poste électrique de s’implanter. Depuis ce poste partent plusieurs faisceaux de lignes HT dont les câbles et pylônes encombrent le paysage visuel de l’unité paysagère.

Les évolutions des paysages du Balcon Pyrénéen se lisent au travers :

  • D’une simplification des cultures.
  • De la disparition de la trame bocagère.
  • De la diffusion de l’habitat.
  • Du processus d’enfrichement

Dynamiques urbaines

Le développement de l’urbanisation de l’unité paysagère peut être jugé relativement conséquent compte tenu du fait que jusque dans les années 50, le Balcon Pyrénéen était très peu habité. Ceci peut expliquer que l’atlas de la Direction Départementale des Territoires détermine comme forte l’extension urbaine.

L’habitat est diffus ; il est venu grossir certains hameaux.

Les extensions urbaines

  • Diffusion de l’habitat à partir de l’existant le long des axes routiers.
  • Apparition de petites cellules pavillonnaires en discontinuité du hameau historique.

Évolution des formes urbaines et caractères architecturaux :

Le modèle est ici celui de la ferme commingeoise et de son plan en équerre avec un corps principal carré et une grange fermée d’un claustra en bois.

  • Abandon des corps de fermes traditionnels devenus trop grands pour les cellules familiales actuelles et trop chers à l’entretien.
  • Apparition de nouveaux caractères architecturaux étrangers à ceux traditionnels : imbrication de volumes bâtis, volumes allongés, enduits clairs ou ocres, ouvertures anthracites voire noires.
  • Répétition d’un modèle standardisé.

Dynamiques des milieux NATURELS

  • Perte d’habitats naturels avec la disparition des haies.
  • Perte de biodiversité liée à l’abandon de cultures extensives (peu productives) favorables à la biodiversité (prairies naturelles de fauche, prairies humides, cultures céréalières riches en messicoles…) et leur remplacement par des grandes cultures plus productives.
  • Abandon de parcelles cultivées entraînant l’extension des friches puis retour progressif à un état naturel forestier fermé.
  • Opérations de reboisement en lieu et place des landes.
    Développement de plantes invasives le long des routes et cours d’eau.

Dynamiques agricoles

Une activité encore présente mais fragile : baisse du nombre d’exploitations assez élevée, (entre -30% et – 50%) et une proportion de chefs d’exploitation de moins de 40 ans plutôt faible, 20% en moyenne. Une grande majorité des exploitations sont des petites structures individuelles.

Les évolutions portent sur :

  • Une simplification de l’utilisation des sols qui se partage entre blé, maïs et prairie de fauche et a entraîné la disparition de la mosaïque agricole.
  • Le regroupement parcellaire et la disparition de la trame bocagère.
  • La recolonisation de parcelles par des formations broussailleuses puis forestières en raison de l’abandon des cultures.

Dynamiques économiques

Les infrastructures de déplacement et d’énergie

  • Élargissement de la RD 24 et suppression des arbres d’alignement.
  • Construction du poste source RTE à Lecussan et apparition des faisceaux de lignes HT.

Développement des énergies renouvelables

  • A ce jour un seul site en service à Lecussan ; plusieurs autres sont éligibles.
  • L’unité paysagère est une zone potentielle au développement de l’éolien de contrainte moyenne c’est-à-dire soumis à études spécifiques.

Des ateliers territoriaux participatifs ont été l’occasion d’écouter les habitants et de recueillir leurs souhaits d’évolution de leurs paysages du quotidien sous 20 ans. Débattues au cours des ateliers, ces attentes constituent des cibles d’action.

Agriculture

  • Revenir à plus de diversité dans les cultures.
  • Se servir de l’agriculture pour limiter l’artificialisation des sols.
  • Développer une agriculture de proximité et des circuits courts.

Milieux naturels

  • Entretenir les ripisylves.
  • Maintenir les paysages ouverts.
  • Maintenir le bocage.
  • Préserver les arbres des routes.

Infrastructures

  • Encadrer le développement des énergies renouvelables.
  • Encourager l’enfouissement des lignes HT.
  • Entretenir les routes secondaires .

Villages

  • Préserver l’architecture et la forme des villages.
  • Lutter contre l’uniformisation des habitats pavillonnaires.
  • Limiter les enseignes et les panneaux publicitaires.
  • Préserver les commerces de proximité des villages.

Urbain

  • Favoriser une architecture locale mais qui peut être contemporaine.
  • Limiter la taille des lotissements.
  • Restaurer l’habitat ancien.
  • Encadrer les nouvelles constructions et leur insertion dans le site.
  • S’assurer que les caractères des nouvelles constructions soient en harmonie avec l’identité locale.
Bloc Diag – BALPYR
Les extensions urbaines, habitat et activités
Modération de l’habitat diffus pour une gestion économe des sols.
Maintien de coupures urbaines et d’espaces de respiration entre les groupes d’habitations.
Respect des caractères architecturaux locaux tout en autorisant leurs réinterprétations grâce à des chartes architecturales et paysagères.
Accompagnement du changement d’usage des anciennes fermes.
Les espaces de nature et les cours d’eau
Préservation des plantades à l’entrée des villages comme élément de patrimoine paysager
Entretien des espaces ripicoles (ripisylves et zones humides) et limiter l’embroussaillement
Préservation des prairies de fauche.
Protection et/ou reconstitution des corridors écologiques
Entretien et préservation des canaux d’irrigation et de leurs équipements (martelières, seuils…)
Les villages et les centres historiques
Maintien de la forme des hameaux
Préservation du petit patrimoine ordinaire
Réhabilitation, restauration et entretien de l’habitat ancien pour des cœurs de villages habités
Maintien de la forme linéaire des villages

L’agriculture

Polyculture et mosaïque agricole à (re)développer pour la diversité des paysages.
Entretien du patrimoine agricole comme témoin des pratiques agricoles traditionnelles.
Préservation et/ou replantation de la trame bocagère.

Les activités et infrastructures

Réflexion sur la possibilité d’enfouissement des lignes à HT.
Accompagnement du développement du photovoltaïque en toiture (habitat et bâtiment agricole).
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Carte d'identité

Données administratives & démographiques

Identité administrative de l'unité paysagère

12

hab/km²

664

habitants

Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) concernés

Communauté de communes Coeur et Coteaux du Comminges

2 communes

Lécussan

Les Tourreilles

Partiellement : Ausson – Bordes-de-Rivière – Boudrac – Cazaril-Tambourès – Clarac – Cuguron – Franquevielle – Loudet – Montréjeau – Ponlat-Taillebourg – Sédeilhac – Villeneuve-de-Rivière – Villeneuve-Lécussan